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Actualités - OPINION

Texto À tire d’aile de Lélia Mezher

Alors qu’au plus fort des combats de Nahr el-Bared l’armée en était réduite à rafistoler des hélicoptères archaïques afin de pouvoir survoler le camp de réfugiés palestiniens et lancer des attaques aériennes contre les insurgés, voilà qu’on lui offre aujourd’hui une dizaine de MiG 29. Bien sûr cette offre est tardive, mais cela n’enlève rien à son importance pour le Liban, un pays qui ne sera d’ailleurs jamais doté d’une force aérienne de premier plan. Il suffit pour s’en assurer de se rappeler que l’armée n’a jamais disposé de plus de 12 avions, et ce peu de temps avant la guerre. Malgré cela, ces dix appareils – dont le nombre, aux dires du ministre de la Défense, dépasse de loin les espoirs des Libanais – changent la donne du point de vue stratégique, tant sur le plan interne qu’externe. En interne, Nahr el-Bared aura prouvé que sans survol des zones de combat, l’énergie des militaires est gaspillée sans résultat garanti. C’est d’ailleurs ce qui a poussé l’armée à fabriquer de toutes pièces un hélicoptère de combat en montant sur celui-ci des rampes de lancement et des missiles totalement inappropriés, mais tellement nécessaires pour la suite des combats. Fateh el-Islam et consorts savent désormais qu’il leur faudra user d’autres tactiques s’ils veulent être en mesure d’échapper à la force de frappe de l’armée libanaise. Sur le plan externe d’autre part, ce don russe est un soutien inespéré, un back-up rêvé contre Israël. Bien sûr, dix MiG 29 ne sont rien face à la force de frappe de l’État hébreu, mais ces appareils permettront au moins à l’armée de surveiller son propre territoire et d’empêcher le survol de drones au-dessus du Liban. Cela n’est certes pas de nature à déplaire au Hezbollah puisque Israël devra en pratique revoir ses techniques de surveillance et qu’il ne pourra plus s’arroger le droit de violer l’espace aérien libanais aussi simplement que par le passé. Mais en pratique, il faudra de nombreuses heures de vol – 200 par pilote selon les standards de l’OTAN – avant que ces MiG 29 puissent réellement être utilisés par l’armée libanaise. L’entraînement des pilotes est coûteux certes, mais de celui-ci dépend la qualité de leur combat. Les experts affirment en effet qu’aux mains d’un pilote adroit et motivé, un MiG 29 peut être extrêmement redoutable. Il ne reste plus qu’à espérer que les décisions politiques adéquates suivront pour que le Liban puisse être en mesure, au moins, d’assurer sa sécurité sur le plan interne et, idéalement, qu’une coordination entre le Hezb et l’armée puisse être mise en place sous l’égide du commandement de l’armée afin d’éviter des incidents aussi douloureux et inexpliqués que celui de Sojoud…
Alors qu’au plus fort des combats de Nahr el-Bared l’armée en était réduite à rafistoler des hélicoptères archaïques afin de pouvoir survoler le camp de réfugiés palestiniens et lancer des attaques aériennes contre les insurgés, voilà qu’on lui offre aujourd’hui une dizaine de MiG 29. Bien sûr cette offre est tardive, mais cela n’enlève rien à son importance pour le...