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Actualités - CHRONOLOGIE

Beyrouth affine ses atours pour être la capitale mondiale 2009 du livre

La stratégie du ministère de la Culture concernant la célébration de « Beyrouth, capitale mondiale du livre 2009 » commence petit à petit à se dessiner. Après l’obtention du budget adéquat, le ministre de la Culture, Tammam Salam, en a annoncé hier les grandes lignes. C’est au cours d’une conférence de presse à l’hôtel Le Bristol que le ministre de la Culture et son partenaire principal, la municipalité de Beyrouth, représentée par son président Abdel Menhem Ariss, ont déclaré avoir uni leurs efforts pour le succès de cet événement dont la phase préparatoire s’étend de septembre 2008 à mars 2009. La phase opérationnelle, quant à elle, commence le 23 avril 2009 et prend fin le 23 avril 2010. Après de vibrants hommages par les présidents du syndicat de la presse, Mohammad Baalbacki, et du syndicat des rédacteurs, Melhem Karam, rendus à Beyrouth et à son rôle de dynamo culturel, le ministre de la Culture a longuement détaillé les objectifs de l’Année Beyrouth, capitale mondiale du livre. Il s’agit, en premier lieu, de renforcer le secteur du livre au Liban par le soutien aux diverses étapes de sa production et de sa distribution en favorisant la créativité, en encourageant l’innovation et en relevant le niveau des normes professionnelles de l’édition et l’impression, en diffusant les informations relatives à cet événement et en renforçant la distribution du livre sur le marché libanais à travers le réseau de librairies et à l’étranger en participant principalement à des foires du livre. Une attention particulière sera accordée aux livres des jeunes adolescents, dont le résultat devrait être une expansion éventuelle de l’ensemble du marché du livre. Le ministère voudrait également profiter de cette année pour promouvoir la lecture dans des endroits déterminés, comme les écoles et les bibliothèques publiques. Le but en est de promouvoir les livres et les auteurs, d’introduire les livres dans les foyers, de développer le goût du plaisir de lire, d’instaurer l’utilisation de bibliothèques comme pratique régulière. En outre, cela va consister à mettre le livre à la portée de la plus large audience possible, en favorisant les activités même là où il ne figure pas, tels que les espaces publics, les squares et les avenues. Ce sera également l’occasion d’adopter une approche diversifiée de la culture qui sera réalisée par le biais de la connaissance du patrimoine et de son enrichissement, comme en s’ouvrant au monde à travers des œuvres littéraires et des événements intellectuels. « Les activités vont rehausser l’image de Beyrouth comme lieu d’échanges et de dialogues, a noté Salam. Elles auront lieu en arabe, mais seront aussi multilingues ; elles toucheront des sources culturelles multiples, contribueront à diverses formes d’expression artistique et s’adresseront à différentes générations et à toutes les catégories représentatives de la population. Cette stratégie fera l’objet de révisions et de mises à jour permanentes sur une base mensuelle. Une version mise à jour de cette stratégie sera régulièrement publiée sur le site Web de l’Année de Beyrouth, capitale mondiale du livre. » De Beyrouth, la capitale, les activités s’étendront aux autres régions libanaises. « Nous visons la création d’une dynamique culturelle au niveau national, a réaffirmé Salam. Chaque intellectuel est invité à devenir le conseiller du ministère de la Culture pour cet événement. » L’approche du ministère est basée sur une vision managériale moderne : il se propose de soutenir et d’agir comme une autorité régulatrice visant « à motiver toutes les organisations culturelles ayant pour but la création d’une dynamique culturelle au niveau national ». À cette occasion, le ministère relance l’invitation pour des propositions de projets. Et rappelle que la date limite à leur soumission reste ouverte. Les propositions de projets peuvent comprendre des « cafés littéraires », des programmes culturels, des projets culturels, des festivals ayant trait à la littérature. Elles comprendront aussi des conférences, séminaires, ateliers de travail, expositions et Salons du livre, des programmes spéciaux pour l’occasion qui incluent : la « Journée internationale de la francophonie », la « Journée internationale de la musique », la « Semaine de la lecture », la « Journée internationale du théâtre », etc. Le ministère de la Culture vise également à sponsoriser la publication de divers types de livres (pour la jeunesse, des bandes dessinées, des contes, des livres de science-fiction, des beaux livres…). Il fait également appel à de nouvelles idées et initiatives. « Comme, par exemple, une étude sur les besoins des bibliothèques publiques, la préparation de campagnes spéciales pour la subvention de livres, ou l’organisation de tours littéraires de la ville de Beyrouth, etc. » Les étapes franchies « Trois étapes concrètes ont déjà été franchies », a souligné le ministre. Il s’agit d’abord de l’élaboration de la stratégie et du plan organisationnel de l’Année. « La stratégie a été conçue comme cadre de travail pour les activités culturelles, la communication et la visibilité relatives à l’Année de Beyrouth, capitale mondiale du livre, a indiqué Salam. Elle présente principalement les objectifs, les messages-clefs et les activités de l’Année de Beyrouth, capitale mondiale du livre ainsi que le temps qui lui est alloué. Elle va enfin déterminer les outils de communication nécessaires, les modalités de gestion et le mécanisme de travail des comités qui seront créés ainsi que le budget. » Le deuxième accomplissement concerne le lancement, le 30 décembre 2008, du site Internet où seront présentés les 70 projets sélectionnés jusqu’à ce jour. La troisième réalisation est l’allocation du budget. La première source de financement est le budget de l’État qui a alloué la totalité de la somme demandée, à savoir 5 milliards et 400 millions de livres libanaises. La deuxième source de financement est la municipalité, qui a déjà versé un milliard 500 millions de livres libanaises. La troisième source de financement est le secteur privé, qui interviendra sous forme de sponsor. Le ministre ne cache pas son optimisme. « Si aucun changement important ne se produit dans les domaines culturel et pédagogique après l’Année de Beyrouth, capitale mondiale du livre, alors le succès de l’événement se sera limité à la promotion et à la commercialisation. Pour que cela n’ait pas lieu, nous envisageons de mettre en œuvre une stratégie pour un développement culturel durable. Quelques ministères seront sélectionnés pour être ses partenaires en vue d’atteindre cet objectif. » Pour conclure, Tammam Salam a rendu un hommage au Parlement libanais – et à sa tête, le président Nabih Berry, « qui a exprimé un intérêt particulier au soutien du ministère de la Culture » – pour sa ratification, après plusieurs années d’attente, de trois projets de lois concernant la culture : la loi organisant le ministère de la Culture, celle relative aux organismes relevant du ministère (le Conservatoire national supérieur de musique, la Bibliothèque nationale, le Conseil supérieur des musées) et, last but not least, la loi des propriétés intellectuelles. « Capitale mondiale du livre » : petit historique Ce titre est décerné par l’Unesco à une ville en reconnaissance de la qualité de ses programmes pour la promotion des livres et de la lecture, et l’engagement de tous les acteurs dans l’industrie du livre. Le succès de la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur, lancée en 1996, a encouragé l’Unesco à développer le concept de capitale mondiale du livre et à décerner ce titre à Madrid pour 2001. Ce fut également un succès, et c’est ainsi que le congrès général de l’Unesco a décidé de faire de la désignation d’une ville comme capitale mondiale du livre un événement annuel. À ce jour, les villes suivantes ont été désignées comme capitales mondiales du livre : Madrid (2001), Alexandrie (2002), New Delhi (2003), Anvers (2004), Montréal (2005), Turin (2006), Bogota (2007), Amsterdam (2008), Beyrouth (2009), Ljubljana (2010). Le 3 juillet 2007, le comité de sélection de l’Unesco, comprenant des membres de l’Association internationale des éditeurs (IPA), de la Fédération internationale des libraires (IBF), de la Fédération internationale des associations et institutions de librairies (IFLA) et un délégué de l’Unesco, a désigné officiellement Beyrouth comme capitale mondiale du livre 2009. La ville de Beyrouth a été choisie tout particulièrement pour son «engagement concernant la diversité culturelle, le dialogue et la tolérance, de même que pour le caractère varié et dynamique de son programme». Des slogans accrocheurs « Les livres sont nos meilleurs amis. Cette année, Beyrouth est leur capitale. » « Beyrouth lit. Beyrouth écrit. Beyrouth publie. La triple identité de Beyrouth. » « Les Libanais sont disséminés aux quatre coins du monde. En 2009, le monde viendra chez eux. »
La stratégie du ministère de la Culture concernant la célébration de « Beyrouth, capitale mondiale du livre 2009 » commence petit à petit à se dessiner. Après l’obtention du budget adéquat, le ministre de la Culture, Tammam Salam, en a annoncé hier les grandes lignes.
C’est au cours d’une conférence de presse à l’hôtel Le Bristol que le ministre de la Culture et...