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Somalie Crise ouverte des institutions, incapables de rétablir la paix

Au lendemain de l’annonce par le président somalien Abdullahi Yusuf Ahmad de sa décision de limoger immédiatement le Premier ministre Nur Hassan Hussein et son gouvernement, le Parlement de transition, réuni en session spéciale à Baïdoa (250 km au nord-ouest de Mogadiscio), a désavoué le chef de l’État et apporté un soutien massif au Premier ministre. « Cent quarante-trois députés ont reconnu l’existence du gouvernement, 20 ont voté contre et sept se sont abstenus », a proclamé le président du Parlement Aden Mohammad Nur après le dépouillement du vote de la session spéciale. « En conséquence », le gouvernement de Nur Hassan Hussein « est légitime », a ajouté le président de l’Assemblée. Dimanche, le président somalien avait annoncé avoir limogé le gouvernement et le Premier ministre, « incapable d’accomplir sa tâche » « Je suis obligé de sauver le pays », avait ajouté M. Yusuf. « Le président a parlé en son nom propre, à l’encontre des règles et des lois. Il n’a pas le droit de limoger le Premier ministre du gouvernement fédéral de transition », avait immédiatement réagi Nur Hassan Hussein dans une déclaration à l’AFP. Selon la charte du gouvernement fédéral de transition, le président n’a en effet pas le pouvoir de démettre le Premier ministre sans l’approbation du Parlement. M. Yusuf s’était dit confiant dans le vote du Parlement, affirmant toutefois qu’il respecterait la décision des députés. Cependant, hier après-midi, son porte-parole a toutefois laissé entendre que le président s’apprêtait à passer outre au vote du Parlement, fustigeant des « résultats tronqués ». Le travail des institutions de transition est paralysé depuis des semaines par des querelles intestines entre le chef de l’État et le Premier ministre, alors que les insurgés islamistes gagnent du terrain dans le pays et que les discussions de paix piétinent. Les deux hommes sont notamment en désaccord sur la stratégie à suivre à l’égard de l’opposition islamiste. Le président de la commission de l’Union africaine (UA) Jean Ping a fait part hier de sa « préoccupation » devant la décision du président somalien. L’UA a déployé une force de paix à Mogadiscio, l’Amisom, cible régulière des insurgés islamistes, et réclame l’envoi d’une force de l’ONU dans le pays. La Somalie est en guerre civile depuis 1991. La capitale Mogadiscio et un nombre croissant de régions somaliennes sont le théâtre depuis 2007 de violences meurtrières. La présence de l’armée éthiopienne, intervenue officiellement depuis fin 2006 pour chasser les tribunaux islamiques qui contrôlaient le sud de la Somalie, a provoqué une insurrection sanglante menée par des islamistes radicaux, les shebab. L’Éthiopie a annoncé fin novembre le retrait total de son armée de Somalie d’ici au début de 2009.
Au lendemain de l’annonce par le président somalien Abdullahi Yusuf Ahmad de sa décision de limoger immédiatement le Premier ministre Nur Hassan Hussein et son gouvernement, le Parlement de transition, réuni en session spéciale à Baïdoa (250 km au nord-ouest de Mogadiscio), a désavoué le chef de l’État et apporté un soutien massif au Premier ministre. « Cent...