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Le quotidien des secouristes : une mission dure, mais source de fierté

Comment un manque de volontaires dans les équipes de jour se reflète-t-il dans le quotidien des secouristes ? Dany Bitar, chef de l’équipe de jour au centre de Jal el-Dib, raconte qu’il est devenu très difficile de recruter des secouristes (pour le jour) avec un simple perdiem comme rémunération, vu que peu de gens peuvent se permettre de nos jours de donner de leur temps sans contrepartie. « Or dans notre travail, l’engagement est indispensable, parce que nous traitons avec des malades, rappelle-t-il. Si nous ne trouvons pas assez de jeunes, nous ne pouvons répondre à tous les appels avec la rapidité nécessaire. Actuellement, nous répondons à 80 ou 90 % des appels, mais pas toujours immédiatement si nos ambulances sont occupées. Nous sommes alors obligés de procéder par degré d’urgence. » Sur le terrain, cette situation génère des problèmes. « Les personnes qui ont un malade à la maison sont dans un état de stress compréhensible, reconnaît M. Bitar. Quand nous n’avons d’autre choix que d’arriver en retard pour transporter le malade à l’hôpital, si nous avons été accaparés par un grand accident de la route par exemple, nous pouvons être confrontés à des parents en colère, qui nous blâment. D’autres sont plus compréhensifs. Nous demandons à tous d’être patients avec nous, parce que nous faisons de notre mieux pour répondre aux appels le plus vite possible. » Actuellement, le jour, le centre de Jal el-Dib se retrouve seul, avec Kornet Chehwane seulement, pour desservir tout le Metn, une région à grande densité démographique. La nuit, par contre, quatre centres sont opérationnels. Le centre d’Antélias, par exemple, est fermé depuis quelque temps le jour, faute de secouristes. « Pour être efficace, chaque centre doit avoir au moins deux équipes, explique M. Bitar. Nous sommes actuellement à deux équipes dans le centre de Jal el-Dib, le comité local ayant assuré les fonds pour former une seconde. Chaque équipe comporte au moins 3 à 4 personnes. » La vie d’un secouriste est dans tous les cas faite de stress. « Au meilleur des cas, nous transportons des personnes qui doivent être hospitalisées, raconte M. Bitar. Parfois, les hôpitaux n’accueillent pas les patients si ceux-ci ne sont pas assurés, et nous sommes confrontés à un problème. Les secouristes du jour travaillent sans relâche de 6h jusqu’à 18h, du lundi au samedi, jours de fêtes inclus. C’est un dur métier, mais c’est aussi une mission et un message, et nous en sommes fiers. » M. Bitar est lui-même secouriste depuis 1988. « Pour moi, c’est une carrière, souligne-t-il. Ma vie est ici. Je vois mes collègues plus que ma famille et mes amis. C’est cet esprit de la CRL qu’on nous envie. » Pour améliorer les conditions des équipes de jour, il faut, selon lui, privilégier la logique de l’emploi, et intégrer les secouristes à la Sécurité sociale, sachant qu’ils n’ont actuellement qu’une assurance qui les couvre uniquement lorsqu’ils sont au travail. « C’est à ces conditions que nous pourrons recruter des personnes de qualité et garantir leur présence pour au moins sept à dix ans », précise-t-il. Tout en reconnaissant les efforts de sa direction pour améliorer les conditions des secouristes, il demande à l’État de s’impliquer davantage à ce niveau. « Nous sommes l’équivalent du SAMU en France, dit-il. Il n’y a pas d’autre organisation qui joue le même rôle que nous auprès des citoyens. »
Comment un manque de volontaires dans les équipes de jour se reflète-t-il dans le quotidien des secouristes ? Dany Bitar, chef de l’équipe de jour au centre de Jal el-Dib, raconte qu’il est devenu très difficile de recruter des secouristes (pour le jour) avec un simple perdiem comme rémunération, vu que peu de gens peuvent se permettre de nos jours de donner de leur temps...