Bonga, voix de l’Angola, au Music-Hall

Lancé en juin 2008 avec le concert de Roberto Fonseca du célèbre Buena Vista Social Club, Libanworld poursuit sa quête de nouveaux territoires pleins de découvertes et d’aventures musicales. Fidèle à sa formule d’un concert et une destination par saison, le festival présente Bonga dans un concert live au Music-Hall, le 14 décembre à 21h00. Avec sa voix rocailleuse empreinte de mélancolie et de sensualité, Bonga chante l’espoir d’un peuple et d’un continent. Originaire d’Angola, il est sans doute l’artiste le plus emblématique de la semba, musique angolaise, ancêtre de la samba brésilienne. Dans les années 1970, il est le premier à enregistrer la ballade capverdienne Sodade, plus tard popularisée par Cesaria Evora à qui Bonga est souvent comparé pour en être le versant masculin. Bonga est entré à jamais dans le cœur des Angolais voilà près de 30 ans, lorsqu’il a entrepris de chanter l’Afrique humiliée, la misère de l’exil et la rébellion face au colonialisme. Bonga est né en 1942 à Dandé en Angola, alors colonie portugaise. Il a vécu sa jeunesse dans un de ces bidonvilles qui encerclent nombre de grandes villes tropicales. Militant très tôt pour l’indépendance, il est contraint de s’expatrier vers l’Europe. On le retrouve en Hollande en 1972, où il enregistre son premier disque Angola 72 dédié à ceux qui combattent pour la liberté en Angola. Les textes de ses chansons reflétaient la révolte de l’homme colonisé que l’on dépossède de son identité. Des textes empreints de cette poésie profonde des grands auteurs de l’Afrique, sur de magnifiques mélodies. Précurseur avec Fela Kuti de « l’africanité », il n’a cessé de dénoncer les luttes partisanes et ethniques qui ravagent son pays depuis plus de deux décennies. En 2008, Bonga sort son nouvel album Bairro enregistré entre Lisbonne et Paris, les deux villes où il aime vivre. À 65 ans, idolâtré par une jeunesse qui vient de le découvrir et qu’il appelle ses enfants, Bonga parcourt les scènes du monde en portant toujours avec fierté le rythme semba comme un étendard. Un style musical africain qui nourrit l’âme et réconforte l’esprit.