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Correspondance Georgia O’Keeffe et Ansel Adams, des « Affinités naturelles » WASHINGTON, Irène MOSALLI

Deux immenses talents, l’un pictural et l’autre photographique, une grande amitié et la même passion pour l’Ouest américain donnent des visions similaires se déclinant en couleurs et en noir et blanc. Deux artistes, deux amis et une même passion pour l’Ouest américain que chacun a restitué à sa manière. Il s’agit de deux géants du XXe siècle, la peintre Georgia O’Keeffe et le photographe de renom Ansel Adams. Leurs visions ont été groupées dans une exposition intitulée « Affinités naturelles », que donne à voir l’American Art Museum, à Washington. Georgia O’Keeffe (1887-1986) et Ansel Adams (1902-1984) s’étaient rencontrés à Taos (Nouveau-Mexique) et se sont liés d’amitié. Lui était en train de faire des photos pour son premier ouvrage, Taos Pueblo, et elle passait son premier été à peindre au Nouveau-Mexique dont elle allait en faire sa résidence permanente. Séduits par les paysages environnants, tous deux en ont saisi l’essence et l’esprit, comme le révèle la centaine d’œuvres de l’exposition. Tous deux ont pris pour modèle des sites similaires se trouvant dans des lieux différents. Bien que travaillant séparément et selon leur propre optique et technique, ils ont créé des œuvres d’une grande ressemblance. Ainsi, l’église photographiée en noir et blanc par Adams et intitulée Chapelle près de Hernandez a la même structure géométrique que celle peinte par O’Keeffe, Portail d’une église en terre battue. Si deux chaînes de montagnes parallèles se détachent en rose et bleu sur une toile, elles prennent le même relief, cadrées par l’objectif. À la chromatique Tourmente automnale de l’érable, répond sur pellicule un Arbre perdu dans des nuages gris. Dialogue pinceaux et caméra Ce dialogue des pinceaux et de la caméra reflète deux fortes personnalités qui se sont fondues dans la nature et qui ont marqué leur temps. Georgia O’ Keeffe, une femme imposante, sorte d’être surnaturel dans le paysage du Nouveau-Mexique qui semble taillé à sa mesure. Par la suite, elle était devenue une icône de l’indépendance totale, suscitant l’admiration des hommes. À commencer par celle de son époux, le photographe de grande réputation Alfred Stieglitz, qui avait immortalisé cet aspect de son caractère sous toutes ses formes. Pour sa part, Ansel Adams, à travers ses mémorables représentations de l’Ouest américain, était devenu pour les environnementalistes le prophète de la nature à l’état pur. Avec son grand chapeau de cow-boy, sa barbe et ses grands yeux, il était l’image même du saint patron des espaces vierges. Après leur première rencontre, ces deux amis ont continué à cultiver ensemble leur passion pour les dunes, les rocs s’élançant vers le ciel, précurseurs de l’architecture des civilisations modernes. Ils se retrouvaient régulièrement au Nouveau-Mexique et à Yosemite qu’Adams aimait tant photographier. À noter que cette communion dans l’inspiration date d’une période où leurs talents prenaient leur envol. Leurs noms, leurs visages et leurs personnalités allaient s’élever plus haut.
Deux immenses talents, l’un pictural et l’autre photographique, une grande amitié et la même passion pour l’Ouest américain donnent des visions similaires se déclinant en couleurs et en noir et blanc.
Deux artistes, deux amis et une même passion pour l’Ouest américain que chacun a restitué à sa manière. Il s’agit de deux géants du XXe siècle, la peintre Georgia O’Keeffe et...