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Actualités - REPORTAGE

Endocrinologie Diabète de type 2 : les jeunes développent de plus en plus la maladie

Nada MERHI Pour la deuxième année consécutive, la Journée mondiale du diabète (célébrée le 14 novembre) est placée sous le thème du diabète chez les enfants et les adolescents. Et pour cause. Cette maladie chronique apparaît de plus en plus à un âge jeune. Le diabète gagne considérablement du terrain et il est de plus en plus diagnostiqué à un âge jeune. Selon les estimations de l’Organisation mondiale de la santé, 171 millions de personnes au moins en souffrent. Un chiffre qui pourrait doubler d’ici à 2030. La maladie connaîtra toutefois sa plus grande concentration dans les pays en développement, où le taux des personnes diabétiques augmentera de 150 % dans les vingt-cinq prochaines années. « La maladie augmente d’une façon dramatique au Moyen-Orient et dans les pays du Golfe, déplore le Dr Carole Saadé Riachy, spécialiste en endocrinologie et en maladies métaboliques. Cela est principalement dû à la sédentarité et au mauvais mode alimentaire, aggravé par les portions qui sont de plus en plus grandes. » Il y a vingt ans, à titre d’exemple, un bagel comptait 140 calories. Aujourd’hui, chaque bagel compte 350 calories, soit 210 calories supplémentaires. Pour les brûler, il est nécessaire de jardiner durant 50 minutes d’affilée. De même, le cheeseburger servi dans les restaurants compte aujourd’hui 600 calories contre 333 calories il y a deux décennies. Pour brûler les 270 calories supplémentaires, 90 minutes de musculation sont nécessaires. Un plat de spaghetti avec les boules de viande compte actuellement 1 000 calories contre 500 calories il y a vingt ans. Brûler l’excès de calories implique au moins deux heures et demie de ménage… Ce mode de vie alimentaire malsain, couplé de sédentarité, ouvre donc la voie au diabète de type 2 qui est diagnostiqué de plus en plus chez les personnes jeunes, comme chez les enfants. On distingue deux types de diabète. Le diabète de type 1 ou insulinodépendant, diagnostiqué chez les enfants et les adolescents. Cette forme de la maladie, qui touche près de 10 % des personnes diabétiques, est liée à une carence en insuline sécrétée par le pancréas. Le traitement est exclusivement à l’insuline. Elle doit être prise à vie. Le diabète de type 2 ou non-insulinodépendant survient chez des adultes « le plus souvent obèses ». C’est la forme la plus fréquente de la maladie et apparaît de plus en plus chez les gens dès l’âge de 20 ans. Elle est causée par une résistance à l’insuline. « De plus en plus, nous diagnostiquons le diabète de type 2 chez les moins de 30 ans, souligne le Dr Saadé Riachy. Ce sont des personnes qui affichent une surcharge pondérale ou une obésité, avec une histoire familiale de diabète. Elles sont sédentaires et suivent un mauvais régime alimentaire. » « D’emblée, nous pensons évidemment au diabète de type 1 », poursuit-elle. Mais à tort. Deux règles d’or La partie génétique et héréditaire dans le diabète ne peut pas être contrôlée. Il est toutefois possible de maîtriser l’aspect environnemental, notamment l’alimentation, pour prévenir l’apparition de la maladie. « Et cela dès le bas âge », note le Dr Saadé Riachy. Deux règles sont à respecter à ce niveau. Il s’agit en premier lieu de « ne pas obliger l’enfant à manger, d’autant que le forcing alimentaire en bas âge pourrait mener ultérieurement à une anorexie », explique le Dr Saadé Riachy. Il faut, deuxièmement, faire suivre à son enfant, dès son bas âge, une alimentation équilibrée. « Pour plusieurs raisons, insiste la praticienne. En fait, l’excès d’apports protéiques pourrait conduire à une obésité ultérieure et celui d’apports sodés à un risque d’hypertension. De même, l’excès d’apports sucrés favoriserait, en plus des caries, une appétence pour les sucres et l’excès de farine conduirait à une obésité et une dyspepsie. » Le régime alimentaire équilibré doit se poursuivre à l’âge adolescent, où les principales erreurs observées par les spécialistes demeurent essentiellement l’alimentation irrégulière (oubli du petit déjeuner, fast food et horaires irréguliers des repas), la désertion du repas familial (on ne se met plus à table en famille, mais on mange debout et seul) et la recherche de la facilité (snacks, distributeurs automatiques, boîtes de conserves…). À cela s’ajoutent les goûts alimentaires tranchés (on mange plus sucré et plus gras, et on consomme moins de poissons, de fruits et de légumes, pour des raisons également économiques), la recherche de l’absolu (régimes inhabituels comme les végétariens, régimes draconiens, etc.) et le comportement excessif, comme le tabagisme et l’excès d’alcool, « qui est également à l’origine de l’obésité et des autres risques de maladies cardio-vasculaires ». « On ne peut dissocier le diabète de type 2 des autres maladies métaboliques, insiste encore le Dr Saadé Riachy. En fait, la maladie est souvent accompagnée d’une hypertension, d’un taux élevé de triglycérides et de cholestérol, ou encore d’une obésité abdominale. » Hygiène de vie Le diabète de type 2 peut néanmoins être prévenu. Même en présence de risques génétiques, la maladie peut ne pas survenir. À condition d’adopter une bonne hygiène de vie. Il faudrait ainsi faire du sport régulièrement, de manière quotidienne « et non pas trois heures les dimanches ». Il faudrait également adopter un mode alimentaire « sain et non pas amaigrissant ». Celui-ci consiste à avoir trois repas par jour avec un ou deux snacks, à éviter les produits sucrés, l’alcool, le tabac, les fritures et les aliments gras. « Ce n’est pas le sucre qui est l’ennemi du diabète, mais l’excès de sucre, des produits sucrés et du gras », affirme le Dr Saadé Riachy. Le diabète est-il réversible ? « Non, s’il est de type 1, répond-elle. Parfois, cette forme de diabète passe par une lune de miel, mais cela ne veut pas dire qu’on est guéri. Par contre, le diabète de type 2 est réversible et peut disparaître si l’on prend les mesures hygiéno-diététiques adéquates. Dans certains cas, les antidiabétiques oraux peuvent être arrêtés, mais pas l’hygiène de vie. » S’il n’est pas bien contrôlé et équilibré, le diabète peut toucher les yeux, les reins, le cœur, ainsi que tous les vaisseaux de l’organisme. Le diabète est équilibré lorsque le taux du sucre est supérieur à 100 mg/dl à jeun et à 140 mg/dl après les repas. De même, il est important de mesurer tous les trois mois le taux de l’hémoglobine glycosilée (Hb1Ac). « Celui-ci doit être inférieur à 7 %, indique le Dr Saadé-Riachy. Chez les diabétiques de type 2, il faudrait en plus que la tension soit équilibrée (13/8), que le mauvais cholestérol-LDL soit inférieur à 100 mg/dl, que le bon cholestérol-HDL soit supérieur à 45 mg/dl chez les hommes et à 55 mg/dl chez les femmes, que le taux des triglycérides dans le sang soit inférieur à 150 mg/dl et que le tour de la taille soit inférieur à 94 cm chez les hommes et à 80 cm chez les femmes. »
Nada MERHI


Pour la deuxième année consécutive, la Journée mondiale du diabète (célébrée le 14 novembre) est placée sous le thème du diabète chez les enfants et les adolescents. Et pour cause. Cette maladie chronique apparaît de plus en plus à un âge jeune.

Le diabète gagne considérablement du terrain et il est de plus en plus diagnostiqué à un âge jeune....