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Actualités - CHRONOLOGIE

Dans la presse Bush met à mal la séparation de l’Église et de l’État

Se considérant comme un « Born Again Christian », le président Bush entretient un rapport étroit avec la religion, pour ne pas dire avec Dieu. Cette relation de l’ordre du privé a régulièrement débordé sur la scène publique et politique. En 2003, des responsables palestiniens rapportaient que le président Bush affirmait être, en Irak et en Afghanistan, en mission divine. Si l’influence de sa foi sur la politique étrangère américaine a été souvent débattue, la scène nationale américaine n’a pas été épargnée. Quelques jours seulement après son entrée en fonction, en 2001, le président Bush avait ainsi défendu un projet d’allocation de fonds publics aux œuvres sociales des organisations religieuses américaines. Le président américain ne s’est toutefois pas arrêté là. Le New York Times rapportait ainsi samedi que le bureau de conseil légal du ministère de la Justice a publié une note juridique permettant de contourner l’interdiction de donner l’argent des contribuables à des groupes religieux n’employant que des membres d’une même religion. Adoptée en 2007, la note n’a été publiée que cette semaine, et dans la plus grande discrétion, sur le site du ministère de la Justice. Certains programmes de subvention n’imposent pas une clause antidiscrimination à l’embauche aux groupes qui demandent des fonds. De fait, par le passé, rappelle le New York Times, l’administration Bush avait autorisé que l’argent des contribuables soit transféré à des groupes n’embauchant que des personnes d’une même religion. Mais avec la note légale de 2007, même les programmes fédéraux soumis aux lois antidiscrimination peuvent désormais octroyer des fonds à des groupes qui, de facto, font de la discrimination religieuse à l’embauche. Ainsi, l’association World Vision, qui n’emploie que des chrétiens, a reçu une subvention de 1,5 millions de dollars de la part d’un programme du ministère de la Justice dont les statuts interdisent pourtant une discrimination à l’embauche. Pour justifier ce contournement des clauses antidiscriminatoires, l’administration Bush s’est appuyée sur le « Religious Freedom Restoration Act » de 1993, qui autorise l’octroi de l’argent public à des groupes faisant de la discrimination religieuse à l’embauche quand il est établi qu’embaucher des personnes d’une autre religion représenterait « un fardeau substantiel » pour ces associations. Il a ainsi été considéré qu’embaucher des non-chrétiens représentait un « fardeau substantiel » pour World Vision, une association américaine chrétienne d’aide aux jeunes en difficulté. Un argument rejeté par de nombreux professeurs en droit cités par le quotidien américain. Des professeurs qui regrettent, en outre, la corruption, sous le double mandat Bush, du concept constitutionnel de séparation entre l’Église et l’État. La note légale incriminée pourra bien sûr être abrogée par le prochain président. Si Obama et McCain soutiennent, comme le rappelle le New York Times, l’accès de groupes fondés sur des statuts d’ordre religieux aux subventions fédérales, seul le candidat démocrate s’est dit opposé à ce que l’argent des contribuables revienne à des associations pratiquant la discrimination religieuse à l’embauche. E. S.
Se considérant comme un « Born Again Christian », le président Bush entretient un rapport étroit avec la religion, pour ne pas dire avec Dieu. Cette relation de l’ordre du privé a régulièrement débordé sur la scène publique et politique. En 2003, des responsables palestiniens rapportaient que le président Bush affirmait être, en Irak et en Afghanistan, en mission...