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Rencontre Les secrets d’un bon acteur… Edgar DAVIDIAN

Les « master  class » de Basil Hoffman (qui a tourné avec Jane Fonda et Robert Redford sous la direction de Pollack et Spielberg) sont dispensés à l’UL, l’USJ, l’ALBA, la LAU et la NDU pour un meilleur actorat. À le voir avec sa mallette, sa démarche un peu dégingandée et voûtée et son front largement dégarni, on penserait certainement à un homme d’affaires, à l’un de ces financiers absorbés par la crise actuelle… Et pourtant Basil Hoffman (ironie du sort, bardé aussi d’un diplôme en économie) est tout sauf ce qu’il paraît. Pour les mordus de cinéma, ils auront vite reconnu en cet homme de soixante-dix ans, guère plus original qu’un autre dans son allure, son attitude et sa rigueur vestimentaire, l’acteur de grands films. Pour ne citer que quelques-uns de ses succès : All the Président Men et Comes A Horseman de Pakula, Electric Horse de Pollack et Encounters of A Third Kind de Spielberg… Cet acteur prolifique a à son actif plus de quarante films et autant de productions de théâtre. Et dont le personnage « atypique » lui a permis d’aborder plus d’un personnage, plus d’une œuvre (du grand au petit écran, où on l’a vu dans Falcon Crest, Santa Barbara et Dynasty…), allant de la comédie au drame, en passant par ces superbes fictions à effets spéciaux dont seul le pays de l’Oncle Sam a le secret… Aujourd’hui, il vient pour la seconde fois à Beyrouth où il est l’invité de l’ambassade des États-Unis dans le cadre de la promotion de la culture américaine et d’un échange culturel avec les Libanais, pour des « master class » où il donnera quelques conseils pour une bonne carrière d’acteur. Les étudiants de l’USJ, l’UL, l’ALBA, la LAU et la NDU bénéficieront des sages conseils et des réflexions de Basil Hoffman. Mais aussi et surtout des expériences d’une carrière qui s’étend sur presque un demi-siècle de labeur et de créativité… Pour cet acteur qui a tourné avec Robert Redford, Peter O Toole, Jane Fonda et Sophia Loren (pour ne citer qu’eux), le cinéma est sans nul doute sa passion la plus dévorante. Mais à côté de cela, il y a aussi ces livres qu’il a écrits : Acting and how to be good a it et Cold reading and how to be good a it. L’expérience d’une vie Autant dire, le répertoire fiché d’une monumentale expérience. Ce sont là sans doute les détails précieux d’une carrière, d’une profession, d’une vie… Le discours simple et franc, le geste précis, la voix toujours claire, Basil Hoffman dit sans ambages qu « il aime ce qu’il fait… » et d’ajouter avec quelque humour pince-sans-rire, « en général, je n’enseigne pas comment devenir acteur… et surtout comment être bon en cela  ! Si je savais enseigner comment être acteur, je serais moi-même, peut-être, meilleur acteur ! D’abord, je ne juge pas, je ne critique pas, je ne compare pas les élèves les uns aux autres… Je ne sais pas ce que c’est que d’être un bon acteur, mais je sais quand je l’entends et je le vois. Je sais le reconnaître, car je sens alors une certaine vérité. La performance d’acteur est partout la même, car un bon acteur est universel et c’est tout aussi vrai pour un mauvais acteur. Pour ma part, je dis à mes étudiants qu’il faut surtout être sincère, authentique et vrai. » Pour cet acteur né à Houston (au Texas) et qui a une dévotion particulière pour Laurence Olivier, Alec Guiness et John Guilguld, tout en admirant Anthony Hopkins et Daniel Day Lewis, la grande aventure a commencé à New York où il a vécu plus de quinze ans. Pour ceux qui viendront participer à ses « master class », Basil Hoffman rappelle la devise suivante : « La discipline et la sincérité en toute situation difficile. » Pour ce professeur habitué d’être sous les spots, enseigner en langue étrangère n’est guère un problème. Il traite la question avec une savoureuse malice : « Il y a les bilingues et les trilingues (comme les Libanais, souligne-t-il), mais quand il s’agit de monolingues, il s’agit toujours d’Américains ! Mais, trêve de plaisanterie, l’art d’être comédien est une question de comportement et en cela nous sommes tous les mêmes… » Pour en revenir à son séjour libanais, qu’est-ce qui inspire cet acteur ? Grand sourire et Basil Hoffman de répondre : « Tout d’abord, je suis emballé par les Libanais… Chaleureux, hospitaliers et agréables... Et puis Beyrouth, c’est comme Los Angeles : il y a la mer et la montagne qui sont à proximité l’une de l’autre… De toute façon, j’aime tout ce qui est méditerranéen… Quant à ce qui m’inspire, c’est le courage, l’énergie, l’amour et la force de vie des Libanais… Tant d’adversité, d’insécurité et presque d’inexistence de l’industrie du cinéma, par exemple, tant de détermination et de volonté de réussir forcent l’admiration et le respect ! Je souhaite aux Libanais le meilleur, en tout. Ils le méritent. Et je voudrais surtout revenir ici, encore et encore… » Dernière pirouette de cet acteur dont le dernier film, The Box de Richard Kelly, tourné aux côtés de (la belle et pulpeuse) Cameroun Diaz et (le vampirique) Frank Langella, est projeté, avec succès, sur les écrans outre-Atlantique : « Je voudrais que mes élèves réussissent pour qu’ils m’engagent en tant qu’acteur dans leur production… »
Les « master  class » de Basil Hoffman (qui a tourné avec Jane Fonda et Robert Redford sous la direction de Pollack et Spielberg) sont dispensés à l’UL, l’USJ, l’ALBA, la LAU et la NDU pour un meilleur actorat.
À le voir avec sa mallette, sa démarche un peu dégingandée et voûtée et son front largement dégarni, on penserait certainement à un homme d’affaires, à...