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Actualités - OPINION

La situation Réunion ce matin des députés maronites en vue d’une réconciliation Scarlett HADDAD

Les préparatifs en vue d’une réconciliation interchrétienne ont dominé l’actualité pendant ces quelques jours de chômage officiel et de fête chez les communautés musulmanes. La Ligue maronite a ainsi appelé les 33 députés maronites à une réunion ce matin, mais la tendance générale indique qu’il ne devrait pas y avoir de progrès spectaculaires avant le retour du patriarche maronite à Beyrouth dans une quinzaine de jours. Deux grandes questions continuent à faire l’objet de discussions : le parrainage de la réconciliation escomptée et ses protagonistes, ainsi que son cadre. Concernant le premier thème, les chrétiens du 14 Mars, à leur tête les Forces libanaises, souhaitent que la réconciliation se déroule à Bkerké et soit élargie, alors que le CPL et les Marada préfèrent qu’elle ait lieu au palais de Baabda, avec bien entendu la bénédiction de Bkerké, et qu’elle soit limitée aux grands pôles, à savoir Aoun, Frangié, Geagea et Gemayel. Sur le fond, le flou reste aussi total. Certains veulent voir dans la réconciliation un accord global, qui éviterait à la scène politique les déchirements d’une bataille électorale féroce, et d’autres veulent simplement revenir à la fameuse Charte chrétienne élaborée à Bkerké et qui porte essentiellement sur l’engagement de toutes les parties à refuser l’utilisation des armes et de la violence pour régler les conflits et sur le respect d’une certaine courtoisie dans le langage politique. Entre ces positions éloignées, les médiateurs s’activent et cherchent à rapprocher les points de vue, pour parvenir à une rencontre entre les protagonistes. Selon des sources proches de la Ligue maronite, celle-ci possède désormais une vision de la solution et du processus permettant d’y arriver, et elle compte la soumettre aux députés maronites au cours de la réunion d’aujourd’hui. Toutefois, selon le député Walid Khoury, membre du Bloc du changement et de la réforme, le général Michel Aoun n’a pas été invité à cette réunion. Et lorsqu’il lui a lui-même posé la question, ce dernier a répondu que non seulement il n’a pas été invité, mais il n’en a même pas été informé. Khoury a confié à L’Orient-Le Jour qu’il a alors demandé au général Aoun s’il voulait que les députés du bloc ne participent pas à la réunion, et ce dernier a précisé qu’au contraire, il ne voyait aucun inconvénient à ce qu’ils y assistent. Bien qu’étant député et étant un des principaux pôles chrétiens, Aoun n’a pas été invité à la réunion parce qu’il est le seul des quatre chefs de file maronites à être député et parce que la délégation de la Ligue maronite s’est entretenue avec lui, comme avec les autres, avant de fixer la date de cette réunion. Dans une interview au site Internet Lebanonfiles Walid Khoury a déclaré que l’essentiel est de parvenir à ce que chaque partie respecte l’avis de l’autre et que l’on parvienne à gérer les divergences politiques de façon démocratique. Il a rappelé que lorsque le général Michel Aoun s’est rendu à la prison de Yarzé pour rencontrer Samir Geagea, les deux hommes avaient affirmé avoir tourné la page du passé. Selon Walid Khoury, Aoun n’a pas changé d’avis. Mais il faut voir les autres... De son côté, l’ancien député Farid el-Khazen, qui a rencontré hier le président Michel Sleiman, a rapporté la détermination de ce dernier à réaliser une réconciliation interchrétienne considérée comme « une nécessité nationale ». Selon Farid el-Khazen, le président a insisté sur le fait que son mandat est celui « des réconciliations et du rassemblement autour de constantes nationales qui préservent l’entité libanaise », et il aurait promis de déployer tous les efforts possibles pour qu’une réconciliation interchrétienne se déroule dans les plus brefs délais. Du côté de Bkerké, où se sont rendus hier le ministre Nassib Lahoud et l’ancien ministre Wadih el-Khazen, il semble que le patriarche soit assez mécontent des critiques qui lui sont adressées de temps en temps. Tout en bénissant la réconciliation et en saluant les efforts du président de la République, le patriarche aurait reconnu qu’il existe encore des obstacles et que la situation est complexe et difficile, mais elle n’est pas bloquée. M. Lahoud a ainsi expliqué qu’il faudrait réconcilier les parties qui se sont battues entre elles pendant la guerre et dont nous continuons à subir les conséquences de leurs affrontements. Pour les autres, selon lui, il s’agit simplement de transformer le discours politique en propos civilisés qui expriment le respect tout en préservant les divergences. L’ambassadeur d’Italie Gabriele Checchia, qui s’est rendu hier chez le président Amine Gemayel, a précisé que son pays est prêt à jouer un rôle dans la réconciliation entre les parties chrétiennes si on le lui demande. Par contre, le ministre kataëb Élie Marouni a précisé, dans une déclaration à la Voix du Liban, que les chrétiens doivent s’unifier et se réconcilier, mais il a, dans le même temps, estimé qu’une telle réconciliation ne peut dépasser le cadre d’une trêve politique et médiatique avant l’échéance électorale. Enfin, après un entretien avec Samir Geagea, hier, Michel Moawad a estimé que le plus urgent est de réconcilier les Marada et les Forces libanaises pour circonscrire la tension née après l’incident de Bsarma. C’est après une telle démarche, selon lui, qu’il faudra tenir une réunion chrétienne élargie « qui consacrerait les constantes chrétiennes historiques de souveraineté et d’indépendance, pour lesquelles les chrétiens ont déjà consenti de nombreux martyrs… ».
Les préparatifs en vue d’une réconciliation interchrétienne ont dominé l’actualité pendant ces quelques jours de chômage officiel et de fête chez les communautés musulmanes. La Ligue maronite a ainsi appelé les 33 députés maronites à une réunion ce matin, mais la tendance générale indique qu’il ne devrait pas y avoir de progrès spectaculaires avant le retour du patriarche...