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Sarkozy, Barroso et Solana se rendront lundi prochain à Moscou et Tbilissi pour accélérer le retrait russe de Géorgie L’UE gèle les négociations sur un partenariat renforcé avec la Russie

Les dirigeants de l’Union européenne ont été plus fermes que prévu avec la Russie hier, en annonçant le gel des négociations en cours sur un partenariat renforcé avec Moscou tant que les troupes russes déployées en Géorgie ne seront pas revenues sur leurs positions antérieures. «Tant que le retrait des troupes sur leurs positions antérieures au 7 août n’aura pas été réalisé, les réunions en vue de la négociation de l’accord de partenariat sont reportées », ont indiqué les leaders des 27 dans leur déclaration à l’issue d’un sommet extraordinaire à Bruxelles. Le président en exercice de l’UE, Nicolas Sarkozy, et le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, ont indiqué qu’avec le diplomate en chef de l’UE, Javier Solana, ils se rendraient dès lundi prochain à Moscou et à Tbilissi pour tenter d’accélérer le retrait russe de Géorgie. Les négociations sur un partenariat stratégique avec Moscou, qui ont commencé en juillet et étaient prévues pour se poursuivre le 15 septembre à Bruxelles, visent à intensifier les liens économiques, énergétiques et politiques entre l’UE et la Russie, déjà liées depuis 1997 par un accord. Selon la chancelière allemande, Angela Merkel, les négociations pourront reprendre dès que les troupes russes se retireront des villes géorgiennes de Poti et de Senaki. « C’est le seul préalable », a-t-elle souligné. Le président Sarkozy « va à Moscou le 8, si le 8 il devait y avoir une satisfaction complète (sur le retrait des troupes russes), ce report (des négociations) pourrait parfaitement être levé. Et s’il n’y a pas de réponse satisfaisante le 8, on continue à faire pression », a expliqué un haut diplomate français. La déclaration, dont une première version ne mentionnait pas la suspension des négociations, semble avoir été durcie à la demande des Allemands, des Polonais et des Britanniques, selon des diplomates. La plupart des dirigeants se sont félicités du « signal d’unité » et du « consensus » trouvé par l’UE, souvent divisée ces derniers mois face à Moscou. « Nous sommes satisfaits qu’une voie ait été trouvée rassemblant les différents intérêts » des 27, a ainsi souligné Mme Merkel, dont le pays passe pour modéré envers la Russie. Les dirigeants polonais, qui font, eux, partie des « durs » envers Moscou, se sont montrés eux aussi satisfaits des décisions prises à ce sommet extraordinaire, le premier convoqué depuis la guerre en Irak, qui avait marqué une fracture entre « Vieille » et « Nouvelle » Europe face à Washington. Plus généralement, l’UE a promis d’être « vigilante » sur ses relations avec Moscou et a demandé à la Commission « d’examiner attentivement et en profondeur la situation », notamment dans la perspective du prochain sommet UE-Russie prévu le 14 novembre à Nice (France). Sans pour autant agiter la menace de sanctions formelles contre la Russie à ce moment-là. « Si un jour il faut en arriver là, le moment venu, chacun prendra ses responsabilités, et je les prendrai moi-même, mais ce moment-là n’est pas venu, et s’il doit venir, ce sera d’autant plus efficace que nous aurons su garder notre sang-froid au moment où il fallait privilégier le dialogue », a déclaré M. Sarkozy. « Ne lançons pas la guerre froide comme cela, ne tendons pas les relations, ne montrons pas les biceps, les démonstrations de force, les rodomontades, les sanctions, les contre-sanctions. Qui en sortira gagnant ? » a-t-il estimé. Alors que le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, appelait les Européens à ne pas soutenir le gouvernement du président géorgien, Mikhaïl Saakachvili, l’UE a aussi annoncé un renforcement de son aide économique et humanitaire à la Géorgie. Elle a confirmé l’organisation prochaine d’une conférence internationale des donateurs pour aider à la reconstruction de ce pays, après la riposte foudroyante de Moscou qui a suivi la tentative par les troupes géorgiennes de reprendre le contrôle de la république séparatiste d’Ossétie du Sud. M. Lavrov a également appelé à mettre en place un système de sécurité en Europe qui mette fin au « centralisme de l’OTAN » et averti que la Russie agirait seule si nécessaire pour protéger ses intérêts. Il a ainsi estimé que l’envoi de troupes russes en Géorgie a établi une nouvelle norme politique, en accord avec le droit international. M. Lavrov a aussi demandé l’imposition d’un embargo sur les livraisons d’armes à la Géorgie, nécessaire pour éviter qu’éclate un nouveau conflit armé dans la région. Il a enfin déclaré que Moscou ne « laissera personne » désunir la Russie et l’Allemagne, dont les relations sont l’un des axes « les plus importants de la construction d’une Nouvelle Europe ». En réaction à la décision de l’UE, l’ambassadeur de Russie auprès de l’Union, Vladimir Tchijov, a estimé que les 27 s’infligent une « autopunition », tout en assurant que la Russie n’allait pas « dramatiser » la situation. Par ailleurs, le ministre finlandais des Affaires étrangères, Alexander Stubb, dont le pays préside cette année l’OSCE, a appelé à la nomination d’un haut représentant de la communauté internationale dans le Caucase. D’autre part, le vice-président américain, Dick Cheney, va se rendre comme prévu en Géorgie, Ukraine, Azerbaïdjan et en Italie, a indiqué hier la Maison-Blanche. Le départ de M. Cheney, annoncé la semaine dernière par la Maison-Blanche, est prévu aujourd’hui. La Turquie dément avoir imposé des restrictions douanières à la Russie Le porte-parole du gouvernement turc a démenti hier qu’Ankara ait imposé des restrictions douanières à la Russie en réplique à des restrictions russes, comme l’avait annoncé quelques heures plus tôt le ministre turc du Commerce, Kursat Tüzmen. « Nous sommes deux pays voisins qui avons de bons rapports et des relations économiques mutuellement bénéfiques. C’est pour cela que je crois que le problème actuel sera résolu par le dialogue », a déclaré le vice-Premier ministre turc Cemil Cicek, qui est également le porte-parole du gouvernement. Les douanes russes soumettent depuis près d’un mois les camions turcs à des inspections intensives, ce qui les contraint à des attentes à la frontière de plusieurs jours, voire plusieurs semaines, selon les médias turcs. La question des contrôles douaniers sera discutée en détail aujourd’hui au cours d’une rencontre à Istanbul entre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et son homologue turc, Ali Babacan, a indiqué M. Cicek. Des diplomates turcs en poste à Moscou discutent également de cette question avec les responsables russes, a-t-il ajouté. Chavez : Navires et avions militaires russes sont bienvenus au Venezuela Le président du Venezuela, Hugo Chavez, a déclaré dimanche avoir donné son « feu vert » au transit éventuel de navires et d’avions militaires russes en territoire vénézuélien, rappelant « l’alliance stratégique » de son pays avec la Russie. Le chef de l’État socialiste est la bête noire de Washington dans la région. Le 17 août, il avait déjà annoncé avoir autorisé son homologue russe à envoyer sa flotte militaire au large du Venezuela dans le cadre d’une « visite d’amitié et de travail ». Ces nouvelles déclarations de M. Chavez interviennent alors que les principaux pays occidentaux, États-Unis en tête, sont engagés dans un bras de fer diplomatique avec la Russie sur la crise en Géorgie. Le dirigeant vénézuélien a défendu Moscou depuis le début de la crise du Caucase, accusant les États-Unis de manipuler la Géorgie. Il a par ailleurs annoncé son intention d’acquérir des missiles antiaériens de fabrication russe d’une portée de 200 kilomètres. Le Venezuela a récemment intensifié sa coopération militaire avec la Russie à travers un important programme d’achat d’armes. Les avocats de Khodorkovski font appel du refus de sa libération anticipée Les avocats de l’ex-PDG de la compagnie pétrolière russe Ioukos, Mikhaïl Khodorkovski, ont fait appel hier du rejet par un tribunal de Sibérie de la demande de libération anticipée de leur client. Le tribunal de la ville de Tchita avait rejeté le 22 août la demande de M. Khodorkovski, ex-homme le plus riche de Russie, près de cinq ans après son arrestation. Le tribunal, qui a suivi l’avis du Service fédéral russe d’application des peines, avait estimé qu’il n’y avait pas de « véritables preuves » de l’amélioration de la conduite de M. Khodorkovski et relevé dans son dossier plusieurs infractions à caractère disciplinaire. Condamné à huit ans de prison en 2005 pour fraude fiscale, à l’issue d’un procès inspiré, selon de nombreux observateurs et experts, par le Kremlin, M. Khodorkovski peut théoriquement bénéficier d’une libération anticipée dans la mesure où il a déjà purgé la moitié de sa peine, depuis octobre 2007. Trois membres des forces de l’ordre russes tués en Ingouchie Deux policiers et un membre des forces du ministère russe de l’Intérieur ont été tués dans deux attaques séparées en Ingouchie, république du Caucase russe, voisine de la Tchétchénie, a rapporté hier l’agence Interfax. Dans la nuit de samedi à dimanche, des inconnus armés ont ouvert le feu sur le poste de police dans le village d’Atchalouki, tuant deux policiers et blessant un troisième, selon une source des forces de l’ordre locales, citée par l’agence. La même nuit, un membre des forces du ministère de l’Intérieur, assurant la garde d’une école dans le village de Tchemoulga, a succombé à ses blessures provoquées par une rafale de tirs à l’arme automatique aux auteurs inconnus, selon la même source. Les attentats contre les forces de l’ordre sont réguliers en Ingouchie et les affrontements entre celles-ci et les rebelles protchétchènes sont fréquents.
Les dirigeants de l’Union européenne ont été plus fermes que prévu avec la Russie hier, en annonçant le gel des négociations en cours sur un partenariat renforcé avec Moscou tant que les troupes russes déployées en Géorgie ne seront pas revenues sur leurs positions antérieures.
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