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Actualités - CHRONOLOGIE

L’Abkhazie n’a « pas l’intention » de s’unir à la Russie, affirme son « président » L’Occident appelle Moscou à ne pas entamer une nouvelle guerre froide

La pression sur la Russie, très critiquée après avoir reconnu les séparatistes géorgiens, s’est accrue hier, la Chine se disant « préoccupée », tandis que les Occidentaux l’appelaient à ne pas « entamer » une nouvelle guerre froide. Pékin, silencieux jusque-là, s’est dit « préoccupé par les derniers développements en Ossétie du Sud et en Abkhazie », a annoncé l’agence Chine Nouvelle, citant un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Qin Gang. Cette déclaration est tombée peu avant une rencontre du président russe Dmitri Medvedev avec son homologue chinois Hu Jintao à Douchanbé, capitale du Tadjikistan, dans le cadre d’un sommet des pays de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS). M. Medvedev, qui avait réservé sa première grande visite officielle à la Chine après son investiture en mai, est soucieux tout comme son prédécesseur Vladimir Poutine de ménager un axe Moscou-Pékin, alors que ses relations avec les Occidentaux sont des plus tendues. Au Tadjikistan, Dmitri Medvedev a rejeté les critiques émises de l’Occident sur sa confrontation avec la Géorgie lors d’une rencontre avec son homologue chinois Hu Jintao. Les responsables chinois présents à Douchanbe se sont refusés à tout commentaire après la réunion. Augmentant la pression, le secrétaire au Foreign Office, David Miliband, a déclaré à Kiev qu’il revenait à la Russie de « ne pas entamer » une nouvelle guerre froide, tout en estimant qu’il serait « contre-productif de l’isoler ». « La Russie était, est et restera le dernier pays au monde à vouloir une répétition de la guerre froide », lui a répondu le porte-parole du Premier ministre russe Vladimir Poutine, Dmitri Peskov. M. Lavrov a, de son côté, jugé les propos de M. Miliband « inappropriés » et « hypocrites ». Il a ensuite fait un parallèle entre les actions militaires de la Russie en Géorgie et la guerre menée par le Royaume-Uni en 1982 contre l’Argentine au sujet des îles Falkland. Le président français Nicolas Sarkozy a dénoncé, pour sa part, une reconnaissance qui « vise à un changement unilatéral des frontières » et appelé la Russie à retirer « sans délai » ses forces militaires de Géorgie « sur les lignes antérieures au déclenchement des hostilités ». La France, présidente en exercice de l’Union européenne, a aussi accusé Moscou de s’être placé « hors la loi internationale » en Géorgie et d’avoir « d’autres objectifs », après l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie, dont « la Crimée, l’Ukraine, la Moldavie ». Le président américain George W. Bush a également appelé M. Medvedev à « reconsidérer cette décision » qu’il a qualifiée d’« irresponsable ». Le président ukrainien, Viktor Iouchtchenko, déterminé à faire entrer son pays dans l’OTAN, a estimé que la reconnaissance par la Russie de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud constituait « une menace pour la paix » dans toute la région et en Europe. L’UE devrait clairement soutenir une adhésion de l’Ukraine pour éviter que ce pays ne devienne, après la Géorgie, « la prochaine cible des pressions politiques » de la Russie, a souligné le commissaire européen à l’Élargissement, le Finlandais Olli Rehn. En outre, l’OTAN a appelé la Russie à « revenir sur sa décision » de reconnaître l’indépendance des deux territoires, qui « viole de nombreuses résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU » sur « l’intégrité territoriale de la Géorgie ». La Géorgie a, pour sa part, décidé de réduire ses liens avec Moscou, « nous n’aurons plus d’ambassadeur à Moscou, seuls un diplomate confirmé et un diplomate de second rang travailleront dans notre ambassade en Russie », a déclaré à l’AFP le ministre géorgien des Affaires étrangères, Mme Eka Tkechelachvili. Dans la région, la confrontation entre Russes et Occidentaux a pris un tour concret en mer Noire, où Moscou accuse l’OTAN de concentrer des forces navales, sous couvert d’exercices et d’aide humanitaire à la Géorgie. La flotte russe a reçu l’ordre de surveiller les mouvements des navires des pays l’OTAN en mer Noire, a annoncé le chef d’état-major adjoint des forces armées russes, Anatoli Nogovitsyne. La Russie prend des « mesures de précaution », a souligné le porte-parole de Vladimir Poutine. « Espérons que nous n’assisterons pas à une confrontation directe », a-t-il lancé. Au même moment, un bateau des gardes-côtes américains, le Dallas, chargé de matériel humanitaire, arrivait à Batoumi, dans le sud-ouest de la Géorgie. Il devait repartir, une fois sa cargaison déchargée. Le croiseur Moskva, vaisseau amiral de la flotte russe de la mer Noire, ainsi que d’autres vaisseaux militaires russes ont accosté de leur côté en rade de Soukhoumi, capitale de l’Abkhazie. Parallèlement, la République séparatiste d’Abkhazie n’a « pas l’intention » de rejoindre la Fédération de Russie, a déclaré hier son « président » Sergueï Bagapch, dans un entretien à la chaîne de télévision France 24. « Nous n’avons pas l’intention de nous unir à qui que ce soit », a déclaré M. Bagapch, selon la traduction de ses propos par la chaîne. « Oui (la Russie) est un pays ami, oui, nous sommes reconnaissants envers la Russie, mais nous avons notre propre voie », a-t-il dit, soulignant que les Abkhazes avaient « décidé par référendum que nous allons bâtir un État indépendant ».
La pression sur la Russie, très critiquée après avoir reconnu les séparatistes géorgiens, s’est accrue hier, la Chine se disant « préoccupée », tandis que les Occidentaux l’appelaient à ne pas « entamer » une nouvelle guerre froide.

Pékin, silencieux jusque-là, s’est dit « préoccupé par les derniers développements en Ossétie du Sud et en Abkhazie », a...