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ENVIRONNEMENT Les virus du fond des océans ont un rôle essentiel

La mort de grandes quantités de microbes, représentant une énorme biomasse au fond des océans, devrait être prise en compte dans les recherches sur le cycle du carbone et la chaîne alimentaire, affirme une équipe internationale dans la revue Nature de ce matin. Les virus sont les organismes biologiques les plus abondants dans les océans, et les maladies qu’ils induisent sont responsables de la disparition, dans les grands fonds, de 80 % des procaryotes, micro-organismes unicellulaires (bactéries et cyanobactéries), estiment les chercheurs. Or cet impact n’a jamais été pris en compte parce que les écosystèmes des grands fonds sont largement inexplorés alors qu’ils couvrent environ 65 % de la Terre et jouent un rôle important dans la production de la biomasse et les cycles bio-géochimiques planétaires, rappellent les scientifiques. La mortalité des procaryotes augmente avec la profondeur, et en-dessous de 1 000 m, presque toute la production est transformée en détritus organiques, notent les scientifiques italiens, américains et français du Centre national de la recherche scientifique à l’Université Pierre et Marie Curie. Or ces détritus sont utilisés par les micro-organismes non contaminés par des virus, qui se multiplient et consomment le carbone libéré par les restes de procaryotes. Savoir ce qui se passe dans les grands fonds avec les virus, soulignent les auteurs, est essentiel pour comprendre le fonctionnement des océans, et « nos résultats montrent que l’action virale est un processus crucial, négligé jusqu’à présent, qui doit être inclus dans les modèles concernant les cycles du carbone, de l’azote et du phosphore, ainsi que dans l’étude de la circulation des éléments nutritifs ». Les océans jouent un rôle primordial dans le changement climatique : ils absorbent un tiers du CO2 émis par l’homme. Cette capacité à piéger le CO2 dépend notamment de la « pompe biologique » qui consiste en la sédimentation d’une partie de la matière organique produite en surface par les micro-organismes vers les couches profondes de l’océan.
La mort de grandes quantités de microbes, représentant une énorme biomasse au fond des océans, devrait être prise en compte dans les recherches sur le cycle du carbone et la chaîne alimentaire, affirme une équipe internationale dans la revue Nature de ce matin. Les virus sont les organismes biologiques les plus abondants dans les océans, et les maladies qu’ils induisent sont...