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Actualités - CHRONOLOGIE

Des bandes criminelles profitent de la frontière poreuse avec l’Iran L’Irak, nouvelle plaque tournante du trafic mondial de drogue

L’Irak, ravagé par la guerre, apparaît comme une nouvelle plaque tournante du trafic mondial de drogue, avec des bandes criminelles qui profitent de la frontière poreuse avec l’Iran pour écouler leurs produits vers le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Europe. Selon les autorités irakiennes, depuis l’invasion américaine de mars 2003, le commerce d’opiacés, de cannabis et de drogues synthétiques a augmenté régulièrement dans le pays, la majorité des produits, surtout les opiacés, arrivant d’Afghanistan via l’Iran. Le nombre de trafiquants interceptés aux frontières avec l’Iran, le Koweït et l’Arabie saoudite augmente rapidement, essentiellement dans les provinces de Bassora et de Missane (Sud), a déclaré à l’AFP le porte-parole du ministère de l’Intérieur, le général de division Abdul Karim Khalad. À deux pas de l’Iran, Amara, capitale de la province de Missane, connaît une forte croissance du trafic de narcotiques vers les pays du Golfe et vers la capitale fédérale, Bagdad, au nord. À 60 kilomètres au sud d’Amara, les longs roseaux du marais d’al-Ezeir, qui entre largement en territoire iranien, sont une couverture idéale pour les trafiquants. Le marché du haschisch et de l’opium fleurit aussi à Bassora, également voisine de l’Iran. « Les trafiquants passent le haschisch via al-Shalamja à la frontière iranienne, et par Safwan près de la frontière irako-koweïtienne », en utilisant souvent des poids lourds pour acheminer leur butin vers le Golfe, a expliqué un policier antidrogue de Bassora, sous le couvert de l’anonymat. Pendant ce temps, la ville de Samawa, dans la province d’al-Muthana, est devenue le principal point de passage des trafiquants intéressés par le marché saoudien. « Les drogues arrivent d’Iran, puis sont vendues à la frontière saoudienne. Les trafiquants sont jeunes et utilisent des motos ou des animaux pour traverser le désert en pleine nuit », selon un policier local. La police irakienne a refusé de fournir à l’AFP des estimations sur la quantité de drogues ayant transité par l’Irak en 2007, mais selon la police iranienne, elle dépasse largement les 1 000 tonnes, qui continuent ensuite leur chemin vers l’Ouest. « Le trafic de drogue et les risques de culture illicite de pavot ont augmenté dans certaines zones en même temps que les problèmes d’insécurité », selon le bureau international de l’ONU pour le contrôle des narcotiques, parlant de l’Irak dans un rapport de 2007. Les tentations sont fortes, les marges importantes. Le kilo d’héroïne, vendu 3 000 dollars en Afghanistan et 3 200 dollars en Iran, atteint 17 000 dollars en Syrie, 21 000 dollars en Jordanie, pour finir à 35 000 dollars en Europe, selon le rapport mondial sur les drogues 2008 de l’ONU. Et l’efficacité de la lutte antidrogue s’est effondrée à la chute de Saddam Hussein. Du temps du dictateur, quand un fonctionnaire permettait une saisie, il recevait du gouvernement une prime correspondant à la quantité interceptée, au prix du marché. Et l’instabilité générale de l’Irak a encore aggravé le problème. « Les drogues suivent la voie offrant la plus faible résistance, et certaines régions irakiennes correspondent certainement à cette description », mais « les informations fiables sur l’Irak sont absentes », a déclaré à l’AFP un représentant du bureau des Nations unies pour le contrôle des drogues et la prévention du crime. Dans un hôpital de Bagdad, un médecin estime que l’usage de drogues a fortement augmenté dans la ville, même si là encore les chiffres manquent. Le bureau de l’ONU pour le contrôle des narcotiques renchérit : « Malgré l’absence de données officielles, il apparaît que l’usage de drogues en Irak a augmenté dramatiquement, y compris parmi les enfants des familles aisées. »
L’Irak, ravagé par la guerre, apparaît comme une nouvelle plaque tournante du trafic mondial de drogue, avec des bandes criminelles qui profitent de la frontière poreuse avec l’Iran pour écouler leurs produits vers le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Europe.
Selon les autorités irakiennes, depuis l’invasion américaine de mars 2003, le commerce d’opiacés, de cannabis et...