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Actualités - CHRONOLOGIE

Chehadé Jawhar, l’un des proches de Zarqaoui, tué samedi à Aïn el-Héloué Une page de l’histoire des turbulences interpalestiniennes à Taamir est tournée

Chehadé Jawhar, l’un des fondateurs du groupuscule islamiste Isbat el-Ansar, est décédé hier matin après une dispute qui a dégénéré samedi soir dans le camp de réfugiés palestiniens de Aïn el-Héloué. Jawhar a succombé à ses blessures après avoir été touché par plusieurs balles lors d’une altercation avec des membres de la Résistance armée palestinienne, qui fait figure de police du camp. C’est ce qu’a affirmé un responsable palestinien, sous le couvert de l’anonymat. Deux autres personnes ont été tuées par des tirs. Il s’agit de Abed Jawali, membre de l’ancien groupe islamiste Jund el-Cham – un groupuscule dissous il y a quatre ans, par son leader Abou Youssef el-Charkiyeh – et Walid Salloum, membre de Isbat el-Ansar. Le responsable palestinien n’a pas identifié l’origine des coups de feu. Jawhar aurait été tué à la suite d’une altercation qui avait eu lieu avec les membres du comité conjoint de sécurité à un barrage à l’intérieur du camp. Le militant est retourné un peu plus tard au barrage pour prendre sa revanche, mais a été accueilli par un tir nourri d’armes automatiques. Dépêché sur place pour calmer le jeu et entreprendre une médiation, Walid Salloum a été également la cible des coups de feu. À la suite de cet incident, deux roquettes RPG ont été tirées à l’intérieur du camp, blessant trois civils palestiniens. Hier, la situation restait tendue dans le camp où les miliciens du Fateh étaient déployés en masse. Les funérailles des trois hommes ont eu lieu en début d’après-midi à Taamir, secteur adjacent au camp et contrôlé par l’armée libanaise, qui était elle aussi présente en force. Le chef du Fateh au Liban, Mounir Maqdah, a déclaré à l’AFP que « toutes les parties palestiniennes sont déterminées à empêcher de nouvelles violences ». De son côté, le représentant du mouvement islamiste Hamas à Aïn el-Héloué, Abou Ahmad Fadl, a affirmé que « personne n’a intérêt à ce que les événements de Nahr el-Bared se reproduisent », en allusion notamment à la tension créée après le décès de Walid Salloum. Un proche de Zarqaoui Chehadé Jawhar, qui était poursuivi pour meurtre par la justice libanaise, était un proche d’Abou Moussaab al-Zarqaoui, l’ancien numéro un d’el-Qaëda en Irak, auprès duquel il s’était rendu pour organiser notamment un camp d’entraînement avec 12 autres jihadistes. Ces derniers ont tous été tués dans des opérations de « résistance ». De retour d’Irak en 2005, Chehadé Jawhar avait été écarté de Isbat el-Ansar, qui avait estimé qu’il était devenu un poids lourd pour le groupuscule, notamment en raison de ses liens avec le réseau d’Oussama Ben Laden. Après avoir réintégré le camp, quelques jeunes jihadistes se sont rassemblés autour de lui, attirés par son expérience en Irak et ses idées radicales. Selon un expert des groupuscules islamistes au Liban, Chehadé Jawhar « n’appartient pas à Jund el-Cham, c’était en quelque sorte un free lance qui vivotait dans les milieux fondamentalistes, et qui avait son agenda propre ». Ces derniers mois, Aïn el-Héloué a été le théâtre d’affrontements entre le Fateh et les groupuscules résiduels de Jund el-Cham, actifs par bandes de 7 ou 8 membres après la dissolution de leur mouvement. Deux mois plus tôt, deux autres membres de l’ancien Jund el-Cham, qui avait affronté l’armée libanaise, avaient péri dans une explosion qui s’est produite près du camp. Les deux activistes – Mahmoud Loutfi, gendre de Chehadé Jawhar, et son neveu avaient été tués dans l’explosion d’un engin camouflé dans un pneu de voiture, dans le même quartier de Taamir. Jawhar, qui était présent sur les lieux, avait été sérieusement blessé. Selon les premiers éléments de l’enquête, « les deux hommes étaient vraisemblablement en train de piéger un pneu pour éventuellement préparer un attentat ». Les activistes du Jund el-Cham devaient immédiatement nettoyer le périmètre pour ne pas laisser de traces. Avec la disparition de Chehadé Jawhar, une page importante des turbulences à Taamir a été tournée. Reste à savoir si son décès risque d’avoir des répercussions sécuritaires à l’intérieur du camp, ou si, au contraire, elle sera source de soulagement pour tous ceux qui craignaient une tel personnage. Jeanine JALKH
Chehadé Jawhar, l’un des fondateurs du groupuscule islamiste Isbat el-Ansar, est décédé hier matin après une dispute qui a dégénéré samedi soir dans le camp de réfugiés palestiniens de Aïn el-Héloué. Jawhar a succombé à ses blessures après avoir été touché par plusieurs balles lors d’une altercation avec des membres de la Résistance armée palestinienne, qui...