Les lecteurs ont voix au chapitre

«?Cote Vertu?»... Il existe au Canada, dans la ville de Montréal, un quartier qui s’appelle «?Cote Vertu?» et où la grande partie des Libanais émigrés résident. Cette région bénie de Dieu est devenue un petit Liban et tout le monde y vit heureux et tranquille. Au Liban, dans le domaine de la vertu, nous avons un personnage haut en couleur, aux desiderata multiples qui, depuis trois mois, se bat contre des moulins à vent, pour décrocher tel ou tel ministère qui lui permettra de se refaire une virginité et de devenir enfin le plus vertueux des Libanais. Mais pour nous, la majorité silencieuse, cette attitude négative nous met les nerfs à bout car, comme le disait si bien le président Michel Sleiman, le plus important n’est pas tel ou tel ministère, mais de servir le Liban, dans un gouvernement qui rassemble toutes les tendances. Les élus du parti de Dieu, partenaires officiels du général, ont mis ces derniers temps de l’eau dans leur Coca Cola, mais il refuse, lui, tous les compromis, car il semble qu’il veuille embarquer dans la même galère ses gendres, cousins, neveux ou homonymes, ce qui lui donnera enfin l’impression que, même s’il n’est pas arrivé à assumer la charge suprême, il tient quand même le Liban par la barbichette. Nous sommes harassés, fatigués de ces demandes et nous demandons instamment au ministère de l’Intérieur de créer une région «?Cote Vertu?». Nous sommes des milliers de Libanais décidés à l’élire maire à la majorité de 80?%, pourvu qu’il assouvisse sa soif de pouvoir et que nous ayons enfin un peu de paix. Merci de transmettre ce message urgent, car le pays ne peut plus supporter une minute de retard supplémentaire. Une autre suggestion serait de l’envoyer à Montréal où il pourrait enfin en toute sérénité chasser les sorcières et créer cette région saine et parfaite, dont il rêve. Raymond NAHAS Le cirque des plaisantins Le peuple a faim. Le peuple craint pour son avenir. Le peuple s’expatrie. Le peuple se meurt. Le peuple est privé de tout, mais n’a qu’un seul droit?: le droit d’assister au cirque des plaisantins qui se déroule sous ses yeux. Il y voit des hommes gloutons, assoiffés de postes ministériels, ne délaissant que quelques os en guise de quilles à ce même peuple qui ne peut digérer ce spectacle désolant. Dr Walid HAYEK J’ai vu... Comme frappé par la foudre, j’ai vu l’enfant tomber à mes pieds incapable de prononcer son nom, de décliner son identité, comme saisi par une fièvre démente. J’ai vu les arbres tomber, déracinés par le vent, avant d’avoir frôlé l’ombre d’un ciel clément. À travers ces cauchemars, j’ai vu mon Liban renaître, telle une déesse métamorphosée par ses douleurs, ses souffrances, tendant la main à ses fils pour les entraîner finalement vers un monde aspirant à la paix et au bonheur. Là où se réalisera la vraie raison de vivre et d’exister. Hilda DADOURIAN Censurez la TV, en attendant… Avez-vous zappé entre les différentes chaînes libanaises ? Essayez une fois et vous comprendrez tout. La haine. La manipulation d’un peuple ignorant et suiviste comme un troupeau aveugle. Qu’est-ce qu’il attend, le président de la République, pour donner les ordres de suspension des informations et toutes nouvelles politiques de toutes les chaînes sauf la chaîne publique, jusqu’au retour des fous à leur conscience ? Que nos télévisions locales nous offrent des programmes sur les stars de la chanson et de la danse, qu’elles diffusent des films comiques et d’amour en attendant... Roger RIZK NDLR Dans le nombreux courrier que nous recevons quotidiennement, certaines lettres comportent des passages qui seraient difficilement publiables. Pour cette raison, et aussi afin de faire paraître le plus grand nombre possible de lettres, le journal se réserve le droit de n’en reproduire que les parties les plus significatives et d’en rectifier certains termes désobligeants. En outre, chaque missive doit comporter la signature (nom et prénom) de son auteur. Les lecteurs, nous en sommes certains, le comprendront, ce dont nous les remercions par avance.