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Actualités - CHRONOLOGIE

CONCERT - Le Quatuor libano-suisse à l’Assembly Hall (AUB) Un charmant bouquet de mélodies aux frontières ouvertes…

À l’occasion de la fondation du club «?Les amis de la Suisse?» au Liban, un concert a été organisé avec le soutien de l’ambassade de Suisse au Liban, à l’Assembly Hall (AUB). Un petit auditoire est venu applaudir la prestation musicale du Quatuor libano-suisse, composé de Reem Khoury au violon, Jean-Philippe Clerc et Maryse Karam au piano, et Karim Khoury à la flûte. Un charmant bouquet de mélodies aux frontières ouvertes pour de jeunes musiciens inspirés qui ont joué aussi bien en duo qu’en solo en mélangeant, avec talent et dextérité, les trémolos d’un violon à l’arpège du clavier, tout en donnant à la flûte ses mystérieuses modulations de sirène séductrice, quoiqu’ici bien sage… Pour l’occasion donc, un menu riche et joliment panaché est proposé à l’auditoire. Ainsi, des pages de Michel Blavet, W. A. Mozart, Fréderic Chopin, Robert Schumann, Wilhelm Popp, Ernesto Kôhler, Francis Poulenc, Pablo de Sarasate et Ludwig Van Beethoven ont résonné sous le chapiteau boisé de l’Assembly Hall. Ouverture avec la Sonate II la Vibray en ré mineur pour flûte et piano de Michel Blavet, un des meilleurs flûtistes du XVIIIe siècle, où se croisent en douceur élégance, harmonie et, dans une influence légèrement vivaldienne, les humeurs du vent et les accords feutrés et mesurés du clavier… Du divin Mozart, un Andante en do majeur K315 où flûte et piano prolongent la magie d’une narration tout en tons tissés de charme, spontanéité et légèreté. Avec le génie de Salzbourg, la musique est toujours plus qu’un aimable et souriant moment de bien-être… Un menu panaché…. Pour changer d’atmosphère, voilà la féerie du clavier avec la Polonaise-fantaisie en la bémol majeur, op 61 de Chopin, prince des pianistes virtuoses. Poésie ardente, nationalisme aiguisé et romantisme ténébreux pour les frémissements de cette œuvre d’exécution difficile avec ses contorsions de doigts, ses équilibres surprenants et fragiles, ses accords somptueux et ses chromatismes opalescents. Au clavier, habité de toute la fièvre du pèlerin polonais, Jean-Philippe Clerc en donne une version convaincante et pleine d’une sensibilité vive. Pour conclure la première partie du programme, une magnifique Sonate en la mineur op 105 pour piano et violon de Robert Schumann. Trois mouvements (avec passion, allegretto et vivant) pour traduire toute la fougue et l’impétuosité, mais aussi le sens de l’évasion et de la rêverie d’un musicien éminemment romantique. Même jusqu’à la folie… Phrases lumineuses et denses pour une œuvre véhémente, au lyrisme parfois échevelé, où piano et clavier, tout en dialoguant en toute équité et équilibre, ont de farouches indépendances et des résonances singulières de beauté et d’originalité. «?Rossignolades?» et «?tziganeries?» Petit entracte et reprise avec Un air bohémien russe en ré mineur op 462 n° 2 pour flûte et piano de Wilhelm Popp, surnommé le Czerny contemporain de la flûte. Mélodie suave pour un opus court, nostalgique et d’une grande force d’évocation. Suit, dans la même veine d’inspiration, Souvenir russe en sol majeur, op 60, encore pour flûte et piano, d’Ernesto Kôhler. Douceur de la flûte pour une ritournelle faite de modulations tendres, vives et enjouées. Images sonores radieuses pour un monde habité d’un certain esprit slave enrobé d’une cotonneuse tendresse… Toujours dans la dualité flûte et piano, une Sonate en do majeur de Francis Poulenc. Deux mouvements (allegretto mélancolique et cantilena) pour incarner la verve française d’une composition faite d’humour, de poésie, de clarté, d’une certaine sensualité et d’une imagination parfois déroutante avec ses insolites associations sonores et ses riches timbres novateurs… Une fois de plus, cap vers d’autres horizons où le violon a des «?rossignolades?» et des «?tziganeries?» aux effets les plus euphorisants, les plus charmeurs… Au pays de l’incantatoire de la boîte magique, Pablo de Sarasate, violoniste virtuose dans le sillage «?paganinien?», offre aux auditeurs cet étourdissant Caprice basque en ré mieur op 24, pour violon et clavier. Brillante et virtuose narration, tout en volutes au lyrisme emporté et passionnel, nimbée. Tirades langoureuses et vives de l’archet soumis parfois à une vertigineuse célérité pour un rythme bien marqué d’un clavier constamment aux aguets et à l’affût... Pour terminer, toujours avec Reem Khoury au violon et Jean-Philippe Clerc au clavier, la splendide et puissante Sonate en mi bémol? majeur op 12 n°3 du maître de Bonn. Trois mouvements (allegro con spirito, adagio con molto espressione et allegro molto) pour canaliser tous les remous beethoveniens. Confidences en teintes contrastées pour une mélodie enrobée de tous les conflits intérieurs d’un compositeur littéralement hanté jusqu’à l’obsession par la musique… Univers riche d’une expression unique et inégalée avec de belles envolées au violon et pas moins de beauté sonore avec un clavier aux déferlements saisissants et aux instants de rêverie et d’évasion d’un calme olympien… Grande salve d’applaudissements d’un public ravi par cette prestation qui conjugue avec bonheur jeunesse, talent, ouverture d’esprit, amitié et appréciable qualité musicale. Edgar DAVIDIAN
À l’occasion de la fondation du club «?Les amis de la Suisse?» au Liban, un concert a été organisé avec le soutien de l’ambassade de Suisse au Liban, à l’Assembly Hall (AUB). Un petit auditoire est venu applaudir la prestation musicale du Quatuor libano-suisse, composé de Reem Khoury au violon, Jean-Philippe Clerc et Maryse Karam au piano, et Karim Khoury à la flûte. Un...