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Actualités - CHRONOLOGIE

Nucléaire - Les Européens restent fidèles à leur politique du dialogue avec Téhéran L’UE durcit ses sanctions contre l’Iran, 8 jours après la nouvelle offre de Solana

Pressés par Washington, les Européens ont avalisé hier de nouvelles sanctions contre l’Iran, mais restent fidèles à leur politique qui consiste à dialoguer avec Téhéran tout en sanctionnant son refus persistant de cesser tout enrichissement d’uranium. Les nouvelles sanctions entérinées sans discussion hier par les ministres européens de l’Agriculture et de la Pêche visent notamment la banque commerciale Melli, première institution financière iranienne avec quelque 3 100 succursales, dont 16 à l’étranger. Ses activités en Europe, concentrées à Hambourg, Londres et Paris, devraient être interdites dès l’entrée en vigueur de ces mesures, avec leur publication aujourd’hui au Journal officiel de l’UE, ont précisé des responsables européens. Ces nouvelles sanctions ajoutent de nouveaux noms à la liste des personnes et organisations iraniennes – en principe 20 personnes et 15 entités supplémentaires – frappées d’interdiction de visas et de gel de leurs avoirs en Europe. Les responsables européens n’ont pas voulu les identifier précisément lundi, soulignant simplement qu’il s’agissait de responsables et experts « identifiés comme ayant des connexions avec le programme nucléaire et balistique iranien ». Aucun dirigeant politique iranien n’est touché par ces sanctions, car « nous voulons avoir un dialogue avec les responsables politiques », a expliqué un diplomate. Les Européens restent ainsi fidèles à la stratégie suivie depuis 2006 : adopter des sanctions contre le programme nucléaire iranien pour exiger l’arrêt de l’enrichissement – trois séries de sanctions ont déjà été adoptées à l’ONU – tout en proposant à Téhéran un dialogue et une coopération dans les domaines politique, économique et commercial. Ces nouvelles sanctions – que Washington attendait des Européens depuis des mois et dont le président George Bush avait fait un leitmotiv lors de sa récente tournée en Europe – avaient franchi toutes les étapes du tortueux processus de décision de l’Union européenne depuis mai. Mais les Européens avaient reporté leur feu vert définitif, pour qu’il ne coïncide pas avec le voyage en Iran du diplomate en chef de l’UE Javier Solana. Au nom des six puissances impliquées dans le dossier nucléaire iranien (Russie, États-Unis, Chine, Grande-Bretagne, France, Allemagne), M. Solana a présenté le 14 juin une vaste offre de coopération à Téhéran, y compris dans le domaine nucléaire civil. Cette offre est une version légèrement remaniée de celle que M. Solana avait présentée en juin 2006. L’Iran l’avait rejetée car elle était conditionnée à la suspension préalable par l’Iran de ses activités d’enrichissement. M. Solana, qui avait averti avant son départ à Téhéran qu’il n’attendait « pas de miracle », n’a pas encore reçu de réponse à cette offre remaniée, selon son entourage. Le négociateur nucléaire iranien, Saïd Jalili, a simplement déclaré dimanche que les responsables du pays examinaient le « calendrier » présenté par M. Solana pour reprendre les négociations sur le nucléaire. L’Iran s’était néanmoins montré optimiste hier matin quant aux propositions faites récemment par les puissances occidentales. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien Mohammad Ali Hosseini a indiqué que son gouvernement étudiait actuellement la série de mesures incitatives proposées la semaine dernière par les « six ». Destinées à développer une coopération entre l’Iran et les pays occidentaux dans des domaines précis comme l’économie ou encore le nucléaire civil, ces mesures ont pour ambition que Téhéran renonce graduellement à ses activités nucléaires. « Nous pensons que ces points de convergence sont encourageants », a déclaré Hosseini à l’occasion d’une conférence de presse, sans donner plus de détails. « Nous pouvons dire que cela peut favoriser l’émergence de négociations », a précisé le représentant de la diplomatie iranienne.
Pressés par Washington, les Européens ont avalisé hier de nouvelles sanctions contre l’Iran, mais restent fidèles à leur politique qui consiste à dialoguer avec Téhéran tout en sanctionnant son refus persistant de cesser tout enrichissement d’uranium.
Les nouvelles sanctions entérinées sans discussion hier par les ministres européens de l’Agriculture et de la Pêche...