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Actualités - OPINION

Abouna Yaacoub et l’option préférentielle pour les plus pauvres

Dans un pays touché de plein fouet par la crise économique mondiale et la hausse des prix de produits de première nécessité comme le lait et le sucre, ainsi que par la hausse du prix des carburants, qui affole riches et pauvres, le message «?social?» de la béatification d’Abouna Yaacoub est particulièrement bien passé. La foule a applaudi un passage de l’homélie du patriarche dans laquelle il a cité le père Jacques affirmant qu’il rendait compte de ses dépenses à Dieu. Cette audace dans la générosité, cette libéralité confiante ont sans doute plu, et il est vrai qu’elles ne sont pas communes. L’argent et la façon de le dépenser sont au cœur de l’Évangile et Jésus les utilise souvent dans ses paraboles. À sa suite, l’Église, et tout dernièrement Vatican II, ont affirmé et réaffirmé ce qu’on appelle l’«?option préférentielle de l’Église pour les plus pauvres?». Dans un pays où les disparités sociales vont s’aggravant, où les frais scolaires et hospitaliers deviennent obsessionnels, ce message est actuel. L’Église ne doit pas être celle des riches, mais des pauvres. Le clergé ne peut vivre dans le confort et le luxe, tandis que le peuple lutte pour sa subsistance et le synode patriarcal maronite qui vient de se tenir l’a très clairement souligné. Ainsi, à l’heure où l’Église s’est résolument engagée à servir le «?progrès des peuples?», ou comme disait Paul VI à la tribune des Nations unies «?le développement est l’autre nom de la paix?», le message d’Abouna Yaacoub est aussi bienvenu que celui de la «?nouvelle évangélisation?» de Jean-Paul II, dont il est l’une des composantes essentielles. La participation populaire à la cérémonie de béatification mérite aussi d’être commentée. Cette foule admirable de fortitude, venue à pied sous le soleil, était celle des simples et des pauvres qu’Abouna Yaacoub a servie. La cérémonie de béatification était un peu la sienne. Le faste de la célébration et des chants liturgiques lui ont fait un peu contraste. Il est dommage enfin que les chefs religieux des communautés musulmanes, invités à la cérémonie, se soient absentés. Abouna Yaacoub ne cessait de répéter?: «?Ma communauté ce sont les pauvres et le Liban. » Que l’appartenance à l’Église implique un engagement à servir les plus pauvres place l’Église aux antipodes du communautarisme, et ce message les concerne aussi. Il convient de le rappeler à la veille de l’ouverture, à Baabda, d’un sommet religieux libanais. Fady NOUN
Dans un pays touché de plein fouet par la crise économique mondiale et la hausse des prix de produits de première nécessité comme le lait et le sucre, ainsi que par la hausse du prix des carburants, qui affole riches et pauvres, le message «?social?» de la béatification d’Abouna Yaacoub est particulièrement bien passé.
La foule a applaudi un passage de l’homélie du...