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Actualités - CHRONOLOGIE

CARICATURE Entre art engagé et journalisme, le dessin de presse s’expose à Paris

Aux frontières de l’art engagé et du journalisme, le dessin de presse s’expose à Paris, où le centre culturel Calouste Gulbenkian présente les œuvres féroces ou poétiques des lauréats du Festival international du dessin d’humour dans la presse. L’exposition (jusqu’au 19 septembre) rassemble 67 dessins distingués au cours des quatre dernières éditions du festival, créé par le caricaturiste portugais Antonio Antunes et le journaliste et réalisateur Rui Paulo Cruz. Depuis 2004, il récompense les meilleurs dessins éditoriaux, caricatures et dessins d’humour que la presse mondiale a publiés au cours de l’année écoulée. Les originaux présentés à Paris mettent en lumière la dimension artistique de ces œuvres, dont le lecteur ne peut habituellement voir que la version imprimée sur papier journal : sur les murs de l’exposition, les simples croquis au crayon côtoient des peintures cubistes, des montages réalisés par ordinateur et même des collages de tissus. «?Un bon dessin de presse doit être à la fois un bon dessin d’un point de vue technique et une bonne chronique de l’actualité tout en étant humoristique?», explique à l’AFP M. Antunes, jugeant particulièrement représentatif le grand prix de l’édition 2008, un dessin aux détails foisonnants de l’Allemand Rainer Ehrt intitulé La tour de Bruxelles et fortement inspiré de La tour de Babel de Brueghel. Venues des quatre coins de la planète, les œuvres exposées traduisent en un langage universel les grandes préoccupations du moment : immigration clandestine, conflits internationaux, crise pétrolière, obscurantisme religieux et réchauffement climatique, thème dominant de l’édition 2008. L’humour est souvent noir, mordant, parfois désespéré, comme cette caricature grecque de Vladimir Poutine le représentant en ours feignant de limer ses griffes acérées, ou ce dessin brésilien d’un enfant des bidonvilles traçant le logo de Nike sur ses pieds nus pour jouer au ballon. L’exposition permet également de découvrir le travail de caricaturistes iraniens ou chinois, à la liberté de ton parfois étonnante. «?Le dessin est plus subjectif que le texte, cela nous permet peut-être de nous défendre un peu mieux. Mais journalistes et caricaturistes sont dans le même bateau. Si la liberté de la presse tombe, le dessin tombe aussi?», prévient M. Antunes.
Aux frontières de l’art engagé et du journalisme, le dessin de presse s’expose à Paris, où le centre culturel Calouste Gulbenkian présente les œuvres féroces ou poétiques des lauréats du Festival international du dessin d’humour dans la presse.
L’exposition (jusqu’au 19 septembre) rassemble 67 dessins distingués au cours des quatre dernières éditions du festival,...