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Zimbabwe Le tour de vis sécuritaire inquiète les chefs de l’opposition

Le Zimbabwe a promis hier de se montrer sévère envers les auteurs de violences politiques, mais l’opposition a craint qu’il ne s’agisse d’une manœuvre pour réprimer plus durement ses partisans à l’approche du second tour de l’élection présidentielle, le 27 juin. Les personnes soupçonnées d’avoir participé à des attaques politiques « resteront en détention jusqu’à leur procès. Notre politique sera de nous opposer à toute remise en liberté sous caution », a déclaré l’adjoint du procureur général, Johannes Tomana, cité par le quotidien d’État The Herald. « Peu importe qui commet l’infraction, nous allons mener cette politique sans peur ni favoritisme. Nous allons désormais être fermes », a-t-il ajouté. Mais le principal parti d’opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), dont plusieurs membres ont été arrêtés depuis les élections générales du 29 mars, ne croit pas en l’impartialité de la justice. « Il est clair que cette mesure vise à prendre pour cible les membres et les militants du MDC pour les garder derrière les barreaux et handicaper notre campagne », a déclaré à l’AFP Nelson Chamisa, porte-parole du parti. Le MDC assure qu’une soixantaine de ses partisans ont été tués par des fidèles du président Robert Mugabe depuis le scrutin de la fin mars, mais que la police n’a pas enquêté sur ces assassinats. « La loi n’est pas appliquée de la même manière pour tout le monde et aucun membre de la Zanu-PF n’a été emprisonné », a ajouté Nelson Chamisa, en référence au parti du président Mugabe, l’Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (Zanu-PF). Au même moment, l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW) estimait que la recrudescence des violences avait « anéanti » tout espoir d’un scrutin libre et équitable au second tour de la présidentielle entre le chef de l’État, 84 ans, au pouvoir depuis 1980, et le leader du MDC, Morgan Tsvangirai, 56 ans. « Les Zimbabwéens ne peuvent pas voter librement s’ils craignent que leur bulletin de vote ne soit un arrêt de mort », a dénoncé Georgette Gagnon, directrice pour l’Afrique de HRW. Dans un rapport basé sur 70 entretiens, HRW indique avoir pu confirmer au moins 36 meurtres à caractère politique et dénombre plus de 2 000 victimes de violences depuis la fin mars. « Le président Robert Mugabe et son gouvernement portent l’entière responsabilité de ces crimes, a accusé Mme Gagnon. Ils ont permis à des gradés des forces de sécurité, à des “vétérans”, à des milices de jeunes et à des membres de la Zanu-PF de commettre ces horribles violations des droits de l’homme. » « Très choqué » par la situation, Morgan Tsvangirai s’est rendu hier matin au chevet de certaines victimes des violences. « Je peux vous assurer que les gens que j’ai rencontrés dans le pays ces derniers jours sont déterminés à mettre fin à ces souffrances le 27 juin. Soyons forts et terminons ce travail », leur a-t-il lancé.
Le Zimbabwe a promis hier de se montrer sévère envers les auteurs de violences politiques, mais l’opposition a craint qu’il ne s’agisse d’une manœuvre pour réprimer plus durement ses partisans à l’approche du second tour de l’élection présidentielle, le 27 juin.
Les personnes soupçonnées d’avoir participé à des attaques politiques « resteront en détention...