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Égypte Le Parlement approuve la criminalisation de l’excision, sauf en cas de « nécessité médicale »

Le Parlement égyptien a approuvé hier la criminalisation de l’excision sauf en cas de « nécessité médicale », ouvrant ainsi la voie à des interprétations risquant d’en réduire considérablement la portée, a indiqué à l’AFP une source parlementaire. Pratiquer l’excision – une tradition qui remonte au temps des Pharaons – est désormais passible de trois mois à deux ans de prison ou d’une amende pouvant aller de 1 000 à 5 000 livres égyptiennes (118 à 590 euros), a ajouté cette source. Mais la loi précise que l’excision peut être pratiquée en cas de « nécessité médicale », a poursuivi la même source. La législation sur l’excision s’inscrit dans le cadre de la loi sur l’enfance, objet de débats acrimonieux depuis plusieurs semaines, a précisé cette source. « Rien dans l’islam ne criminalise l’excision », a affirmé à l’AFP Saad el-Katatni, le président du bloc parlementaire du principal groupe d’opposition, les Frères musulmans. À la question de savoir si la clause représentait une victoire pour la confrérie islamiste, M. Katatni a répondu : « Bien sûr, oui. » Le cheikh d’al-Azhar, Mohammad Sayyed Tantaoui, principale autorité de l’islam sunnite, ainsi que le patriarche de l’Église copte Chenouda III ont martelé à plusieurs reprises que l’excision n’avait aucune base dans les textes religieux musulmans ou chrétiens. Les défenseurs de l’excision estiment qu’il est légitime de la pratiquer lorsque les organes génitaux féminins sont « trop saillants », affirmant en outre qu’elle est nécessaire pour préserver la vertu des femmes. L’excision, ablation partielle ou totale des organes génitaux externes féminins, reste très répandue en Égypte malgré le récent sursaut des autorités politiques et religieuses. Cette pratique ancestrale touche 96,6 % des Égyptiennes, musulmanes ou chrétiennes, selon une étude menée par le bureau gouvernemental de la démographie en 2005 sur des femmes de 15 à 49 ans. Pour tenter d’éradiquer le phénomène, le ministre égyptien de la Santé, Hatem al-Gabali, a interdit fin juin 2007 par décret à tout médecin et à tout membre du corps médical – aussi bien dans les établissements publics que privés – de pratiquer l’excision. Le gouvernement avait déjà interdit il y a plus de 10 ans l’excision, mais une dérogation avait été accordée aux médecins qui pouvaient toujours la pratiquer « en cas de maladie ».
Le Parlement égyptien a approuvé hier la criminalisation de l’excision sauf en cas de « nécessité médicale », ouvrant ainsi la voie à des interprétations risquant d’en réduire considérablement la portée, a indiqué à l’AFP une source parlementaire. Pratiquer l’excision – une tradition qui remonte au temps des Pharaons – est désormais passible de trois mois...