Les consultations parlementaires prévues aujourd’hui au palais de Baabda Sleimane charge le gouvernement Siniora d’expédier les affaires courantes

Pour sa deuxième journée passée à Baabda, le président de la République Michel Sleimane a reçu hier le Premier ministre démissionnaire Fouad Siniora. Après avoir remercié le gouvernement sortant « pour tous les efforts qu’il a fournis durant l’étape précédente », le président de la République a souhaité que le cabinet poursuive « la gestion des affaires courantes, notamment pour ce qui concerne les questions de la vie quotidienne, en attendant qu’un nouveau gouvernement soit constitué ». Les consultations parlementaires obligatoires pour désigner le chef du nouveau gouvernement depuis l’accord de Taëf auront lieu dès aujourd’hui, à 10h30, au palais présidentiel. Sont d’abord attendus le président de la Chambre, Nabih Berry, le député Hussein Husseini et le vice-président de la Chambre Farid Makari. Puis se succèderont Michel Aoun, Michel Murr et enfin les différents blocs parlementaires. Les députés indépendants seront reçus à partir de 16h. Les débordements sécuritaires de lundi soir ont également été au centre des discussions entre Michel Sleimane et Fouad Siniora. Le bureau de presse de M. Siniora a précisé à cet égard que la visite de ce dernier à Baabda visait à « féliciter le nouveau président » mais aussi à « examiner les questions de gestion des affaires courantes » et les « escarmouches et provocations sécuritaires qui ont eu lieu dans les rues de Beyrouth hier (lundi) soir ». Le bureau de presse du Premier ministre a également souligné que « dès son retour au Sérail, Fouad Siniora a demandé au ministre de l’Intérieur Hassan Sabeh de convoquer, pour une réunion urgente, le Conseil central de sécurité, afin d’examiner ce qui s’est passé hier (lundi) et prendre des décisions visant à garantir la sécurité des citoyens ». S’exprimant sur ce sujet sur le perron du palais présidentiel, le Premier ministre a relevé que ce qui s’est produit, « les tirs de joie, d’obus et de roquettes », est « en contradiction avec les traditions des Libanais ». « Je m’adresse à tous les Libanais : cela est condamnable et ce n’est pas de cette manière que l’on exprime sa joie », a ajouté M. Siniora avant de relever que l’apparition d’éléments armés dans les rues doit être prohibée car « la blessure est profonde et ne peut être guérie » que si toutes les parties fournissent les efforts nécessaires pour cela. Fouad Siniora a d’autre part affirmé aux journalistes que « conformément à l’article 69 de la Constitution », le président de la République accepte « dans un décret » la démission du gouvernement. « C’est ce qui s’est produit, et le président Sleimane, après avoir remercié le cabinet pour le travail du gouvernement, a émis un décret dans lequel il a demandé que la gestion des affaires courantes soit prise en charge par le cabinet. » Interrogé sur le point de savoir si les clauses de l’accord de Doha seraient tout aussi simples à appliquer que celle concernant l’élection de Michel Sleimane, M. Siniora a indiqué que l’accord conclu à Doha constitue, avec l’accord de Taëf et la Constitution, « des points d’appui fondamentaux ». « Nous devons continuer à l’appliquer », a-t-il aussi affirmé, préférant « ne pas commenter » le dernier discours du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Félicitations Les télégrammes et autres messages de félicitations ont continué à parvenir au palais présidentiel de Baabda. Ainsi le président Sleimane a reçu des messages en provenance notamment du roi Abdallah d’Arabie saoudite, de l’émir du Qatar Hamad ben Khalifa al-Thani. Il a aussi reçu la visite du prince al-Walid ben Talal, d’une délégation suisse présidée par l’ambassadeur François Barras, d’une délégation irakienne présidée par le conseiller du vice-président, Leith Chebr, et du chargé d’affaires français André Parant. Le patriarche maronite Nasrallah Sfeir a d’autre part félicité Michel Sleimane pour son élection au cours d’un entretien téléphonique et lui a souhaité « bonne chance dans la mission d’envergure nationale » qui l’attend. Le patriarche des grecs-orthodoxes Ignace Hazim a aussi adressé ses félicitations à M. Sleimane et a espéré que ce dernier puisse mener le pays vers « le consensus et la coexistence ». L’uléma Mohammad Hussein Fadlallah a aussi contacté Michel Sleimane pour lui adresser ses félicitations.