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Actualités - CHRONOLOGIE

Fanfare, dabké et youyous pour célébrer l’élection de Sleimane Amchit fête la victoire de l’enfant du pays, un homme « calme, modeste et réfléchi » Patricia KHODER

Fanfare, danse du sabre, dabké, youyous, klaxons, portraits, drapeaux, feux d’artifice et coups de feu tirés en l’air en signe de réjouissance… Amchit, village natal du général Michel Sleimane, a célébré hier l’élection à la présidence de la République de l’enfant du pays. Des milliers de personnes se sont rassemblées devant un écran géant, place de l’armée libanaise, place principale de la localité, pour assister à la retransmission en direct de l’élection et du discours d’investiture du nouveau président. Amchit attendait depuis des mois la journée d’hier. C’est qu’en novembre dernier, la localité s’était déjà préparée à l’élection de l’enfant du pays, une élection ajournée et reportée jusqu’à hier. Dans ce cadre, la municipalité de la localité avait depuis longtemps planifié les célébrations. La municipalité de Amchit n’était pas la seule à célébrer l’arrivée du général Sleimane au pouvoir : tout le long de l’autoroute menant de Jounieh à cette localité côtière du caza de Jbeil, des portraits du nouveau président de la République ont été plantés et nombre de bâtiments, notamment à Byblos, étaient couverts de grands drapeaux libanais. Dans un square à l’entrée de Amchit, on est accueilli par une petite forêt de drapeaux libanais. Ici, la municipalité a planté exactement 10 452 drapeaux. Chaque maison de la localité affiche les portraits du général Sleimane frappés de diverses inscriptions : « Le salut du Liban », « La loyauté », « L’espoir », « La dignité du pays » et autres slogans patriotiques. Par intermittence, des convois portant les couleurs du Liban sillonnent les ruelles de la localité. La route menant à la maison du général Sleimane est inaccessible aux journalistes. Ses proches et ses parents reçoivent les félicitations à la résidence familiale du nouveau président. À Hay el-Marjé. La maiîtresse des lieux, Joséphine, la mère du général Sleimane, est partie à Fayadiyé au domicile de son fils. Le frère du général, Ghattas, qui est moukhtar de Amchit et responsable de la ligue des moukhtars de Jbeil, est resté à la maison avec d’autres proches. Ici tout le monde dresse le même portait du général Sleimane. Un homme aimable, intelligent, calme, modeste et discret. Sa tante maternelle, Laurette Wehbé, est assise sur la terrasse de la maison. Son bonheur est discret. Elle dit qu’elle sentait depuis neuf ans que son neveu allait devenir président et elle espère qu’il fera du bon travail parce que « la situation est mauvaise pour tous ». Son fils, Georges Wehbé, colonel des FSI, se souvient de l’enfance du nouveau président. «Michel était brillant en mathématiques. Petit, il nous rassemblait régulièrement, les frères, les sœurs et les cousins, pour nous expliquer tout ce qu’on ne comprenait pas. » « Il a de grandes qualités humaines. Il peut deviner si quelqu’un est triste ou heureux. Il est proche de toute la famille. Il est serviable, modeste et gentil », ajoute-t-il. Le colonel Wehbé parle de la famille de son cousin. « Quand ils étaient jeunes, toute la famille déjeunait tous les jours ensemble. Et au quotidien, il y avait un dialogue à table. Leur père, qui était officier des FSI, leur a appris le dialogue. » Nabil, un ami d’enfance du général Sleimane, renchérit : « C’est un homme de dialogue. C’est aussi un homme très réfléchi. » Il ajoute : « Malgré son poste au commandement de l’armée, il n’a pas changé. Il est resté le même ami, préservant sa simplicité et sa modestie. Jusqu’à présent, quand il est au village, il frappe simplement à ma porte, demande à boire du café. » Nabil enchaîne : « Jeune, il faisait partie du club sportif de la localité, et maintenant à chaque fois qu’il croise ses amis de Amchit, il demande des nouvelles du club de volley-ball, des nouveaux joueurs… Grâce à son aide, nous avons pu construire un terrain de volley couvert. Il est resté un grand sportif. Il aime aussi la lecture. Il écrit même à ses heures perdues. D’ailleurs, il compte publier un livre prochainement. Ça sera intitulé Le repos du combattant. » Un homme qui a la foi Un homme lance : « S’il a fait ce chemin et si toute la famille a réussi, c’est grâce à sa mère, Joséphine, une sainte femme. Elle a élevé ses enfants dans la foi et l’amour de Dieu. Tous les jours et depuis longtemps, elle récite le chapelet et elle brûle un cierge à l’intention de ses enfants, notamment du général. » Les autres personnes présentes acquiescent, parlent de la foi chrétienne du général Sleimane qui se rend très souvent au couvent de Saint-Charbel à Annaya. « Il ne prévient personne, il y va comme un simple citoyen anonyme juste pour prier », indique un ami. Place de l’armée libanaise, dans un club culturel baptisé « La mémoire de Amchit », les membres du conseil municipal veillent aux détails de la fête. Antoine Issa, président du conseil municipal, est le voisin du général Sleimane. Il raconte, ému : « Quand le général Sleimane avait été promu de l’école militaire, sa famille avait organisé un dîner dans le jardin de la maison. Aujourd’hui la famille organise également un dîner dans ce même jardin. Elle est en train de décorer les lieux de la même façon qu’il y a une trentaine d’années. Rien n’a changé, même pas la disposition des tables et des chaises blanches. » Ami d’enfance du général Sleimane, M. Issa raconte que le nouveau président « est modeste, aimant et aimé, respecté, strict mais en même temps ouvert à tous. Il étudie longuement ses projets et ne prend pas des décisions hâtives. Il a préservé ses relations avec ses amis et copains. » Le président du conseil municipal se souvient de l’enfance du général Sleimane, qui a suivi des cours chez les frères maristes de la localité avant de se rendre, pour ses études secondaires, au lycée public de Amchit. « C’était un enfant calme et posé. Il n’a jamais eu de problèmes avec quelqu’un. » Joseph Daher raconte que son père avait été le professeur du général Sleimane à l’école des frères maristes. « C’était un bon élève, un enfant calme, méthodique et réservé », dit-il. Une heure avant le début de la séance parlementaire, la famille du général Sleimane, notamment son frère Ghattas et son neveu Michel Sleimane, fils du mohafez de la Békaa, arrive à la place du village. Elle est accueillie par les youyous et les applaudissements. Dehors, la foule, majoritairement originaire de Amchit et des villages du caza de Jbeil, grossit. Il y a aussi des personnes venues de localités plus éloignées, comme Fanar au Metn, Kefraya et Qaa dans la Békaa. C’est le cas de Raymond, originaire de Qaa, à la frontière avec la Syrie. Sa femme, elle, est originaire de Amchit. « J’ai fait 7 heures de voiture pour arriver à Amchit, j’ai dormi ici. C’est de loin mieux de faire la fête en famille », dit-il. Et hier les habitants de Amchit ont fait la fête comme dans une famille nombreuse. Dans la foule, il y a ceux qui portent le drapeau du Liban, d’autres les drapeaux Kataëb et FL. Il y a aussi ceux qui arborent des t-shirts orange, symbole du CPL. Beaucoup d’enfants portent des uniformes militaires, leurs parents tenant à afficher leur respect à l’armée. Une fois le général Sleimane élu, le frère du général, Ghattas, et le président du conseil municipal sont portés sur les épaules, des moutons sont égorgés à la tribune, le champagne est sablé, la fanfare joue des airs patriotiques alors que des hommes en vêtements traditionnels esquissent les pas de la danse du sabre. Les chanteurs Ghassan Saliba, Joseph Attié et Nicolas Osta se sont relayés à la tribune, entonnant notamment des chants traditionnels. Et la fête a duré jusqu’à une heure tardive de la nuit.
Fanfare, danse du sabre, dabké, youyous, klaxons, portraits, drapeaux, feux d’artifice et coups de feu tirés en l’air en signe de réjouissance… Amchit, village natal du général Michel Sleimane, a célébré hier l’élection à la présidence de la République de l’enfant du pays. Des milliers de personnes se sont rassemblées devant un écran géant, place de l’armée libanaise,...