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Un bâtiment incendié, un autre bombardé et saccagé Les médias du Courant du futur fermés de force par le Hezbollah

Une fois de plus, les médias payent le prix fort des conflits politiques et armés, dans des scènes d’une extraordinaire violence. Les médias appartenant à la famille Hariri ou proches de la mouvance du Courant du futur – la Future TV, la Future News et al-Moustaqbal notamment – ont été fermés dans la nuit par la force, de la part d’éléments armés du Hezbollah et d’autres forces de l’opposition. Il n’était pas clair, hier, quand ces médias pourraient fonctionner à nouveau. Le ministre de l’Information, Ghazi Aridi, a dénoncé ces atteintes aux médias et appelé « toutes les forces politiques à protéger la liberté d’expression au Liban ». Il s’est adressé plus particulièrement au Hezbollah auquel il a demandé de « mettre un terme à ces actes », et à l’armée de « protéger les journalistes et les médias, surtout que certains d’entre eux ont déjà été placés sous sa tutelle ». À Kantari donc, à l’aube, le siège ultramoderne de la Future News a été vidé de ses journalistes et employés, et la chaîne a été interdite de diffusion par des hommes en armes. Le directeur général de la Future TV, Nadim Mounla, a relaté les événements à l’une des chaînes de télévision : selon lui, les membres du Hezbollah ont encerclé la Future News et fait parvenir aux journalistes, par des soldats de l’armée, un ordre d’évacuer les locaux et d’interrompre la diffusion, sous peine de voir les équipements de la chaîne détruits. Mais, a-t-il ajouté, malgré la présence de l’armée, les miliciens ont coupé un grand nombre de câbles de la chaîne, retardant par là la diffusion pour des jours, voire des semaines. Le bâtiment le plus ancien de la Future TV, à Raouché, a parallèlement été attaqué et brûlé par des hommes armés et masqués, après qu’ils l’aient fait évacuer de force. L’un des journalistes de la chaîne, Hussein el-Wajeh, a accusé, lors d’une intervention télévisée, le Hezbollah d’être responsable de l’incendie, mais sur les images, c’est surtout le drapeau du Parti syrien national social (PSNS) qu’on voyait hissé sur les locaux en flammes. En effet, ce parti a revendiqué l’acte dans un communiqué, arguant du fait que « des membres du Courant du futur l’avaient utilisé pour tirer contre un centre du PSNS durant les violents combats de la veille ». Quant au siège du quotidien al-Moustaqbal, il a été lui aussi attaqué à l’aube. Des tirs de roquettes et de balles ont atteint ses locaux qui n’avaient pas été évacués, semant la panique parmi les journalistes. Comme pour les autres sièges de médias, celui-ci a été « livré à l’armée » après avoir été investi. Un de ses étages a été incendié. D’autres journaux ont également été victimes de la folie qui régnait hier à Beyrouth : le quotidien al-Liwa’ a été la cible de tirs et a décidé de ne pas paraître hier en solidarité avec les médias fermés de force. Le siège de l’hebdomadaire al-Chira’ a été, pour sa part, investi et saccagé par des miliciens. Quant au journaliste Mohammad Salam, directeur de Naharnet, c’est son propre domicile à Watwat qui a été saccagé. Plusieurs syndicalistes et responsables de médias se sont réunis hier au siège de l’ordre des journalistes, sous la présidence de Melhem Karam, pour dénoncer les atteintes à la liberté d’expression.
Une fois de plus, les médias payent le prix fort des conflits politiques et armés, dans des scènes d’une extraordinaire violence. Les médias appartenant à la famille Hariri ou proches de la mouvance du Courant du futur – la Future TV, la Future News et al-Moustaqbal notamment – ont été fermés dans la nuit par la force, de la part d’éléments armés du Hezbollah et...