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Actualités - CHRONOLOGIE

RENCONTRE - Il expose une cinquantaine de toiles à la Galerie Fine Arts Le chant de la terre de Ali Chams

Quarante-neuf toiles de Ali Chams, tous formats confondus, allant des mégadimensions aux très petites surfaces en passant par des espaces moyens, accrochées aux cimaises de la galerie Fine Arts – Aïda Cherfane, au centre-ville, illuminent les lieux de leurs couleurs éclatantes. Riche gamme d’une palette déclinée en tonalités drues et vives, chaleureuses et pimpantes. Reflet d’une nature généreuse, mère aimante et consolatrice, selon les aveux de l’artiste. Monde abstrait, parfois descriptif et volontiers elliptique dans ses énoncés que cette peinture où bonheur, sérénité et lumière voisinent en toute tranquillité et fusent avec opulence des grands aplats de l’huile, des traits épais ou lisses de la gouache et de la transparence aérienne d’une aquarelle. Pour cet événement, pas de pastel. À soixante-cinq ans, les cheveux sel et poivre coupés courts, le regard gris-bleu, Ali Chams jette un regard certes affectueux mais toujours critique sur ses toiles. Une carrière de presque quatre décades et la passion de peindre ne s’est jamais ni assoupie ni assagie… Plus de 1 500 œuvres picturales, depuis plus de 38 ans de labeur et de création, ont échappé à sa palette en quête, éperdue et passionnée, d’un coin de paradis, d’une étincelle de joie et d’un dire pictural où bien-être rime avec bien faire… Et de préciser, avec une délicieuse candeur : « Ce chiffre, bien entendu, est approximatif . » Pour parler de la nature, sa grande muse, amie de Rousseau et des romantiques, Ali Chams a des propos où la philosophie n’est pas exclue… Tout à fait normal pour ce licencié en philo et psycho qui a peaufiné ses études académiques des beaux-arts à Saint-Pétersbourg et Paris. Une nature source d’inspiration intarissable qui nourrit un pinceau dont l’évolution tend vers une épuration et une purification absolues. Pour Ali Chams, véritable fils de la terre, retiré à Wardanieh où le chant de la terre a des sonorités sourdes, enchanteresses et affectueuses, la peinture magnifie la vie et ses instants bénits. Une peinture attestant de la beauté des saisons, du foisonnement d’une faune méditerranéenne et de la douceur intense des paysages (« pas forcément Iqlim el-Kharroub et Wardanieh », souligne-t-il avec véhémence en souriant), du mystère d’un pré fleuri, de la grandeur d’un flanc de montagne, de la paix d’une toiture en ardoise rouge reposant comme un sourire épanoui dans un écrin de verdure… Sans rompre totalement avec son style antérieur où l’univers est comme vu à travers un hublot d’avion, sans renier ces structures de couleurs comme des myriades de boîtes d’allumettes déposées en un équilibre savant ou ces strates se chevauchant comme des filaments d’un tapis caucasien, la toile de Ali Chams garde la même résonance. Résonance surtout « coloristique » pour une narration picturale d’une subtilité et d’une finesse absolues où le moindre détail a sa place, sa force, sa mobilité, sa grandeur ou son sens de l’effacement. Dans un vibrant éclatement de couleurs, comme une débauche maîtrisée empruntant en toute insolente impunité à toutes les irisations de l’arc-en ciel, cependant beaucoup de jaune et d’orange… Une connotation politique dans ces tonalités entre feu de paille et peau d’abricot en ces jours où tout est vecteur et indicateur d’une orientation ? Sourire amusé de Ali Chams qui déclare tout de go : « Non, définitivement, rien de politique dans mes couleurs. Mais j’aimerais dire un mot. La politique, c’est surtout réaliser ce que l’on croit… C’est construire sur la valeur de l’homme, un homme réconcilié avec lui-même, en paix, responsable vis-à-vis de chaque mot qu’il profère… » Retour à ces toiles d’une superbe éloquence avec leur tenace refus de céder au figuratif plat. Tourbillon de couleurs qui savent parler à l’œil. Et au cœur… « Oui, la couleur est mon auxiliaire de travail, confie Ali Chams. Quand je colorie, je fonds. J’oublie tout. Le travail pictural me purifie et m’ennoblit. Il me rend plein d’amour. J’en savoure l’exaltante liberté. Peindre, c’est m’affirmer et découvrir. Peindre donne un sens à ma vie… » Une histoire d’amour entre la toile et Ali Chams, guère prête à livrer le mot de la fin. Une toile qui revient inlassablement, presque obsessionnellement, pour un chant de la terre, véritable témoignage et hymne d’amour, dont les ardentes modulations jettent des ramifications de plus en plus profondes et indéracinables… Edgar DAVIDIAN
Quarante-neuf toiles de Ali Chams, tous formats confondus, allant des mégadimensions aux très petites surfaces en passant par des espaces moyens, accrochées aux cimaises de la galerie Fine Arts – Aïda Cherfane, au centre-ville, illuminent les lieux de leurs couleurs éclatantes. Riche gamme d’une palette déclinée en tonalités drues et vives, chaleureuses et pimpantes. Reflet...