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Cyclisme - Pluie, vent et fraîcheur annoncés pour dimanche Sur les pavés du Paris-Roubaix, l’audace ne paie pas

La tradition plutôt que l’audace, c’est le choix de la plupart des équipes dans Paris-Roubaix qui a abandonné depuis une quinzaine d’années son label de vitrine technologique. Le jour de la course, les vélos diffèrent quelque peu de l’habitude. Des fourches un peu plus écartées, des boyaux d’une section différente, des jantes plates, des épaisseurs de guidoline supplémentaires... Mais le visiteur doit avoir un regard exercé pour constater les changements, même pour les roues en carbone en passe de se généraliser sur les pavés. Le temps des innovations « spécial Paris-Roubaix » semble passé. La fourche télescopique, sorte d’amortisseur utilisé en VTT, a été popularisée par Gilbert Duclos-Lassalle, double vainqueur de l’épreuve en 1992-1993. Au fil des ans, elle a été ensuite abandonnée. En 1994, une édition d’apocalypse, Johan Museeuw adopta un vélo doté d’amortisseurs sur la fourche et sur la base arrière. Le Belge perdit toute chance à cause de ce matériel, insuffisamment rigide, qui finit par casser. « Sur Paris-Roubaix, il y a 50 kilomètres de pavés, mais il y en a beaucoup plus sur asphalte », rappelle Alain Delœil, directeur sportif de l’équipe Cofidis. Comme la plupart des autres responsables d’équipes, il insiste sur la nécessité de ne pas désorienter le coureur. « Il ne faut pas trop changer la position, confirme Marc Madiot (Française des Jeux). Sinon, le coureur n’a pas les bonnes sensations, il est perdu. Je suis partisan de rester le plus près possible de qui est utilisé pour les autres courses. » Partisan des boyaux Traditionaliste ? Malgré cette étiquette qui ne le gêne pas (« Si j’avais le choix et si j’étais coureur, je reviendrais à l’acier », rigole-t-il), l’ancien double vainqueur de Paris-Roubaix apporte sa caution cette année à une nouveauté qui pourrait être montée sur plusieurs vélos de son équipe. Sa formation a déjà essayé depuis le début de saison des « tubeless » (sans chambre à air) au lieu des boyaux habituels. Non sans succès, puisqu’ils équipaient le Belge Philippe Gilbert, le jour de sa victoire début mars dans le Het Volk. « Il peut toujours y avoir des crevaisons à cause de grosses coupures, explique Marc Madiot. Mais on évite les plus courantes, celles qui sont dues au phénomène de pincement. » Pourquoi, dès lors, ne pas systématiser le produit ? « Il y a une question de rendement par rapport au boyau, d’habitude aussi. C’est à chaque coureur d’apprécier », répond l’ancien champion à propos de cette nouveauté destinée en priorité au (gigantesque) marché des « cyclos ». Alain Delœil, surtout curieux, préfère attendre : « Pour l’instant, je reste partisan du boyau, plus souple. Si on ne se trompe pas sur le gonflage, c’est l’idéal. » Pour éviter la crevaison, le dernier mot revient au coureur, dans son choix plus ou moins risqué des trajectoires. « Il y en a plus par temps sec que sur le mouillé, confirme Serge Beucherie (Crédit agricole). Les coureurs n’hésitent pas à rouler sur les bas-côtés quand ils sont praticables. Par mauvais temps, ils ne peuvent pas y aller et ils restent sur les pavés. C’est encore là que ça craint le moins ! » Météo capricieuse Enfin, côté météo, des pluies à caractère continu, accompagnées de températures fraîches, accompagneront dimanche le parcours, a-t-on appris hier. Une perturbation arrivera par l’Ouest et la Bretagne dans la nuit de samedi à dimanche et sera fermement installée pour toute la journée sur le parcours entre le départ de Compiègne, le matin, et l’arrivée à Roubaix, l’après-midi. Des températures assez fraîches, de 6 degrés en début de matinée à 12 degrés au mieux dans l’après-midi, accompagneront un léger vent sud-sud-est.
La tradition plutôt que l’audace, c’est le choix de la plupart des équipes dans Paris-Roubaix qui a abandonné depuis une quinzaine d’années son label de vitrine technologique.
Le jour de la course, les vélos diffèrent quelque peu de l’habitude. Des fourches un peu plus écartées, des boyaux d’une section différente, des jantes plates, des épaisseurs de guidoline...