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Inauguration prochaine de l’église Notre-Dame du Liban à Lomé La « grande ferveur » des Togolais pour saint Charbel

«Saint Charbel, vous connaissez ? » Une interrogation qui semble ridicule à première vue au Togo. Mais les réponses données sont encore plus insolites. Il existe « une église catholique latine locale dédiée au saint libanais dans la ville de Kpalimé », affirme Albert Nasr, un Libanais dont le grand-père est venu au Togo depuis plus d’un demi-siècle. À Sokodé, une autre ville importante, située dans la région centrale du pays, on retrouve la bibliothèque Saint-Charbel, qui fait partie du réseau national de lecture publique. En outre, les Togolais ont accueilli en février 2005 les reliques de saint Charbel « avec une grande ferveur et une piété profonde », selon la presse locale qui avait couvert « un événement de taille » considéré comme « le couronnement d’une œuvre de longue haleine et la preuve de l’adoption du moine maronite libanais par toute la communauté catholique togolaise ». Les reliques reposent désormais dans la toute nouvelle paroisse Saint-Jean l’Apôtre. Le journaliste du quotidien gouvernemental Togo-Presse, qui avait couvert l’événement, soulignait ainsi que « l’arrivée des reliques de saint Charbel à Lomé aura fourni la preuve de l’intégration de la communauté libanaise à la société togolaise ». Depuis, les Togolais célèbrent la messe chaque 22 de chaque mois en l’église Saint-Jean. Albert Nasr signale, par ailleurs, l’existence au Togo de miracles attribués au moine maronite. « Un petit Togolais atteint d’un cancer a été guéri, et ses parents lui ont fait porté les habits de saint Charbel », explique-t-il. Charbel et Charbella Poussant à l’extrême leur adoption du saint libanais, certains garçons togolais ont été prénommés Charbel, pendant que des filles se voyaient attribuer le prénom de Charbella. Ce phénomène illustre bien la symbiose existant entre la communauté libanaise et les Togolais. Selon un témoin présent lors de la rencontre entre le patriarche Nasrallah Sfeir et le président togolais à Lomé en 2000, ce dernier lui a alors confié : « Si tous les Libanais sont comme ceux qui résident au Togo, envoyez-nous en plus. » D’après une autre source bien informée, « les Libanais ont toujours été appréciés dans ce pays. On raconte même qu’une fois, le président de la Côte d’Ivoire, de passage à Lomé, a conseillé à son homologue togolais d’être en bon terme avec les Libanais ». Historiquement, c’est en 1885 que le premier Libanais s’est installé à Lomé, un an après le débarquement des Allemands dans ce pays. C’était un marchand ambulant venu de Keta, une petite ville côtière qui se trouve aujourd’hui en territoire ghanéen. Actuellement, on dénombre quelques milliers de Libanais vivant dans ce pays. Selon des estimations locales, les chrétiens ne forment qu’une petite communauté de 300 personnes tout au plus. Pendant longtemps, ils célébraient la messe dans des églises locales, ou bien dans les locaux d’une entreprise appartenant à un Libanais. Le prêtre, lui, venait ainsi régulièrement en voiture d’Accra et ne passait donc pas beaucoup de temps avec les fidèles. Mais depuis l’instauration d’une nouvelle politique par le patriarcat maronite concernant les immigrés, la situation a radicalement changé. La capitale togolaise a désormais son curé maronite, le prêtre Francis Hobeika, qui ne perd pas une seconde pour rassembler les fidèles libanais malgré les divergences politiques importées du pays du Cèdre et qui sévissent parmi la communauté libanaise en général et les chrétiens plus particulièrement. Montrant ainsi un signe de maturité exceptionnel, le comité paroissial de l’église Notre-Dame du Liban à Lomé s’est entendu pour laisser la paroisse à l’écart des divergences politiques, en permettant à chaque courant désirant célébrer une messe de requiem ou en hommage à quelqu’un pour une raison politique, de le faire en cours de semaine, pour ne pas créer des tensions et des provocations lors de la messe dominicale. C’est donc dans une ambiance d’unité et d’atmosphère bon enfant que la paroisse maronite de Lomé s’apprête à inaugurer solennellement, durant le mois de mai, l’imposante nouvelle église Notre-Dame du Liban, située sur l’une des artères principales de la capitale togolaise, signe de l’implantation réussie de cette communauté orientale dans ce pays africain accueillant.
«Saint Charbel, vous connaissez ? » Une interrogation qui semble ridicule à première vue au Togo. Mais les réponses données sont encore plus insolites.
Il existe « une église catholique latine locale dédiée au saint libanais dans la ville de Kpalimé », affirme Albert Nasr, un Libanais dont le grand-père est venu au Togo depuis plus d’un demi-siècle. À Sokodé,...