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Les « boy-friends », un phénomène controversé en Égypte Erman S. MORSI

S’il a bien une chose que les jeunes femmes égyptiennes de 20 ans ont en commun aujourd’hui, c’est qu’elles sont généralement plus aptes à s’exprimer que la génération de leurs mères. Ensuite, leurs opinions sur la vie diffèrent, révélant le fossé toujours plus grand en Égypte entre les tendances libérales et conservatrices. La position des femmes dans le monde du travail par exemple commence à changer. Pour Samar Ali, une dentiste de 26 ans qui va bientôt ouvrir sa propre clinique et publie son premier recueil de poèmes en anglais, « le travail est important et vraiment nécessaire, alors que le mariage peut ne pas venir, il est secondaire. Mes parents ne sont cependant pas d’accord », dit-elle. Toutefois, sur le plan social, elle estime que les femmes qui ont grandi dans les années soixante-dix avaient plus de liberté sociale qu’aujourd’hui. « Il n’y avait pas autant de stéréotypes liés aux filles “de bonnes mœurs” et moins d’obsession sur les apparences et les codes religieux qu’aujourd’hui. » Parmi la classe moyenne des 20 ans aujourd’hui, l’expression anglaise « boy-friend » (petit ami) est devenue courante même si, dans la plupart des cas, elle ne signifie rien de plus intime que de se tenir la main et sortir ensemble. Grâce à l’invention du téléphone mobile et d’Internet, les jeunes d’aujourd’hui peuvent avoir plus d’espace pour se rencontrer et développer des relations qui ne sont pas aussi limitées ou contrôlées par les parents et le monde des adultes. Et même si cela peut paraître une énorme rupture avec la tradition, les règles de pudeur et de virginité sont habituellement respectées. Ingy Taha a un petit ami. « Nous n’avons jamais rien fait de plus que de se tenir par la main et des fois un baiser sur les mains ou le front, et je ne ferai rien de plus jusqu’à ce que je me marie », dit-elle. Cependant, tout le monde n’a pas un petit ami, ou accepte ce nouveau phénomène. Certaines filles désapprouvent le fait d’avoir des petits amis en arguant que les jeunes filles sont trop immatures pour faire les bons choix et les garçons trop superficiels, d’autres, comme Rania Yassin, comptable de 24 ans, estime que « cela ne fait pas partie de notre culture, et c’est contre la religion», dit-elle.
S’il a bien une chose que les jeunes femmes égyptiennes de 20 ans ont en commun aujourd’hui, c’est qu’elles sont généralement plus aptes à s’exprimer que la génération de leurs mères. Ensuite, leurs opinions sur la vie diffèrent, révélant le fossé toujours plus grand en Égypte entre les tendances libérales et conservatrices.
La position des femmes dans le monde...