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Actualités - CHRONOLOGIE

Irak - La coalition lance ses avions contre l’Armée du mahdi à Bassora Maliki propose de l’argent aux miliciens qui rendraient leurs armes

Des avions de la coalition internationale en Irak ont visé hier des miliciens chiites à Bassora (Sud), où le Premier ministre Nouri al-Maliki a offert de payer ceux qui livreraient leurs armes. Les frappes avant l’aube ont marqué la première intervention de la coalition dans les combats qui opposent depuis le 25 mars dans le principal centre pétrolier irakien, à 550 km au sud de Bagdad, miliciens chiites et forces régulières irakiennes. Un porte-parole de l’armée britannique, le commandant Tom Holloway, a annoncé à l’AFP que deux missions de bombardements avaient visé des groupes de tireurs de roquettes et des concentrations de miliciens. L’officier s’exprimait sur l’aéroport de Bassora, où un contingent britannique de quelque 4 100 soldats est cantonné. « Les forces de la coalition interviennent dans des domaines où l’aviation irakienne n’a pas de capacité », a souligné l’officier, qui n’a pas précisé la nationalité des avions engagés – qui sont soit américains, soit britanniques. Le commandant Holloway a par ailleurs annoncé que la frontière avec l’Iran avait été fermée par les troupes de la coalition afin « d’interrompre le flux d’armes dans Bassora pendant les opérations ». Un religieux iranien, l’ayatollah Ahmad Jannati, secrétaire général du Conseil des gardiens, a appelé hier les autorités irakiennes et les milices chiites à ouvrir le dialogue, dans la première réaction iranienne aux violences en Irak. Les affrontements, impliquant la milice du chef radical Moqtada Sadr, l’Armée du mahdi, se sont étendus à Bagdad et à d’autres villes d’Irak, faisant en quatre jours plus de 170 tués et des centaines de blessés, selon un nouveau décompte de l’AFP. Un couvre-feu a été imposé à Bagdad jusqu’à dimanche et dans d’autres villes irakiennes pour tenter d’apaiser la tension entre l’Armée du mahdi, qui conteste la légitimité du gouvernement Maliki, et les forces de sécurité du gouvernement de Bagdad. M. Maliki a promis de l’argent à ceux qui remettraient leurs armes aux autorités, dans une offre valable jusqu’au 8 avril et qui vise les « armes lourdes et moyennes » disponibles dans la deuxième ville d’Irak. Selon un conseiller de M. Maliki, Sadek al-Rekabi, cette offre concerne ceux qui n’ont pas pris part aux combats, et devrait permettre « d’éliminer » ces armes. Auparavant, M. Maliki avait donné un ultimatum de 72 heures aux miliciens de l’Armée du mahdi participant aux combats à Bassora pour déposer leurs armes. Cet ultimatum a pris fin vendredi matin. Selon un officier irakien parlant à l’AFP à Bassora sous le couvert de l’anonymat, les combats ont baissé d’intensité dans cette ville de 1,2 million d’habitants. Il s’est refusé à spéculer sur le bilan humain indiquant qu’un « décompte serait fait à la fin de l’opération », baptisée la « Charge des chevaliers ». À Bagdad, des accrochages sporadiques ont eu lieu dans le bastion de l’Armée du mahdi, Sadr City, et dans le quartier chiite de Kadhimiyah, alors que le reste de la ville était paralysé par une interdiction générale de circuler. Des obus de mortiers ont visé les bureaux du vice-président irakien, Tarek al-Hachemi, et du président du Parlement, Mahmoud Machhadani, dans la « zone verte » de Bagdad. Deux gardes de M. Hachemi ont été tués et deux membres de la sécurité de M. Machhadani blessés. La « zone verte », quartier fortifié qui abrite plusieurs ministères irakiens et diverses ambassades, a été la cible de nombreux tirs de roquettes et d’obus de mortiers ces derniers jours, qui ont notamment tué deux Américains. Dans le même temps, le Parlement irakien s’est réuni pour discuter des combats. Mais les parlementaires de la majorité gouvernementale n’ont pas participé à cette séance. Les autres formations, notamment les sadristes, étaient présentes. Enfin, le président américain George W. Bush a qualifié devant la presse ces combats de moment « déterminant dans l’histoire de l’Irak libre ». « C’est un test » pour le gouvernement irakien, a-t-il ajouté. Le président américain a affirmé qu’il était important de réussir en Irak pour envoyer un « message clair » aux Iraniens et leur signifier qu’ils ne pourraient pas « imposer leur voix » aux autres pays du Moyen-Orient.
Des avions de la coalition internationale en Irak ont visé hier des miliciens chiites à Bassora (Sud), où le Premier ministre Nouri al-Maliki a offert de payer ceux qui livreraient leurs armes.
Les frappes avant l’aube ont marqué la première intervention de la coalition dans les combats qui opposent depuis le 25 mars dans le principal centre pétrolier irakien, à 550 km au sud...