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Actualités - CHRONOLOGIE

Victoire écrasante pour le Parti unifié avec l’obtention de 44 des 47 sièges Le petit royaume du Bhoutan découvre la démocratie

Le petit royaume himalayen du Bhoutan a mis fin hier à un siècle de monarchie absolue avec des élections législatives qui ont abouti à une victoire écrasante d’un des candidats en lice pour diriger ce pays bouddhiste enclavé entre l’Inde et la Chine. Le Parti unifié du Bhoutan (DPT) dirigé par Jigmi Thinley, 56 ans, formé aux États-Unis et appartenant à l’élite dominante du pays, a obtenu 44 des 47 sièges de la Chambre basse du Parlement, a annoncé dans la soirée le président de la commission électorale Kunzang Wangdi dans la capitale Thimphu. « Une stupéfaction totale règne au sein du parti. Les résultats dépassent largement toutes nos attentes », a déclaré à l’AFP le porte-parole du DPT, Palden Tshering. Diplômé de l’Université d’État de Pennsylvanie avec un master en administration publique, M. Thinley, qui avait déjà occupé le poste de Premier ministre du Bhoutan dans le passé, devrait devenir le premier chef du gouvernement démocratiquement élu. Son rival du Parti démocratique du peuple (PDP), Sangay Ngedup, lui aussi ancien chef du gouvernement royal et oncle de l’ancien roi Jigme Singye Wangchuck, a non seulement été sévèrement battu au niveau national mais a même perdu dans sa propre circonscription. Selon des analystes politiques, M. Thinley a été perçu par les électeurs comme un homme politique plus proche du peuple, tandis que les relations familiales royales ont joué contre M. Ngedup. Pourtant, les programmes des deux partis sont très semblables, visant surtout à améliorer la croissance économique et à développer les infrastructures de ce petit pays très isolé au cœur de l’Himalaya oriental, qui n’a jamais été colonisé. L’élection des 47 députés de l’Assemblée nationale faisait suite à celle en décembre des représentants de la Chambre haute du Parlement et constituait une nouvelle étape vers l’avènement d’une monarchie parlementaire dans ce pays de la taille de la Suisse, comptant 670 000 habitants. Près de 80 % des plus de 318 000 électeurs appelés aux urnes ont participé au scrutin d’hier, selon la commission électorale. Le « pays du Dragon-Tonnerre » a entamé son chemin vers la démocratie en 2001 sous l’impulsion de l’ancien roi Jigme Singye Wangchuck qui avait confié une partie de ses pouvoirs absolus à un Conseil des ministres et promulgué une nouvelle Constitution. Il a abdiqué en décembre 2006 en faveur de son fils, Jigme Khesar Nagmyel Wangchuck, formé à Oxford. Le jeune souverain de 28 ans avait exhorté ses sujets, partagés entre curiosité et inquiétude face à la nouvelle démocratie, à se rendre massivement aux urnes. Avant la prise de pouvoir de la dynastie des Wangchuk en 1907, le Bhoutan était morcelé en une multitude de potentats locaux. Il n’avait ni routes, ni téléphone ni monnaie jusque dans les années 1960. L’ancien roi encourageait le maintien d’une forte identité nationale en incitant son peuple à porter l’habit traditionnel et n’a autorisé la télévision qu’en 1999. Il s’est rendu célèbre par une philosophie économique basée sur le « Bonheur national brut » plutôt que le Produit intérieur brut. Le pays vivait du troc et très peu d’étrangers étaient autorisés à s’y rendre. Après l’élection du Parlement, le roi devrait cependant garder une forte influence sur la gestion du pays dont la vie politique est traditionnellement dominée par l’élite éduquée. Ainsi, pour être candidat à un siège de la nouvelle Assemblée, il fallait être détenteur d’un diplôme universitaire. Les résultats définitifs du scrutin sont attendus aujourd’hui.
Le petit royaume himalayen du Bhoutan a mis fin hier à un siècle de monarchie absolue avec des élections législatives qui ont abouti à une victoire écrasante d’un des candidats en lice pour diriger ce pays bouddhiste enclavé entre l’Inde et la Chine.
Le Parti unifié du Bhoutan (DPT) dirigé par Jigmi Thinley, 56 ans, formé aux États-Unis et appartenant à l’élite...