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Actualités - CHRONOLOGIE

Nouveau record de l’euro à 1,59 dollar La vente bradée de Bear Stearns met à mal les Bourses mondiales

L’opération de sauvetage de la banque d’affaires américaine Bear Stearns organisée ce week-end par la Banque centrale américaine (Fed) a entraîné hier un nouveau décrochage du dollar face à l’euro et au yen, ainsi qu’une dégringolade quasi générale des Bourses mondiales. Les Bourses européennes ont été particulièrement secouées au lendemain du rachat de la banque Bear Stearns pour une bouchée de pain laissant craindre une crise financière encore plus grave que prévu. « Ce rachat (de Bear Stearns) semble montrer que nous entrons dans une phase difficile de la crise en cette fin de premier trimestre », estimaient les analystes de CM-CIC Securities. Au total, depuis le début de l’année, les Bourses de Francfort, Paris, Milan et Suisse ont perdu plus de 20 %. Les places asiatiques n’ont pas été épargnées, l’indice Hang Seng de la Bourse de Hong Kong clôturant en chute de 5,18 % et la Bourse de Shanghai de 3,6 %. Celle de Tokyo, dégringolant de 3,71 %, est tombée sous la barre symbolique des 12 000 points pour la première fois depuis plus de deux ans et demi. Quant à la Bourse de Bombay, elle a chuté de 6,03 % à la clôture. Les marchés réagissaient fortement à l’accumulation de mauvaises nouvelles outre-Atlantique. Hier, la publication de plusieurs indices moins bons que prévu (dont le recul de la production industrielle en février) s’est ajoutée au bradage de Bear Stearns vendu à la va-vite ce week-end quelque 236 millions de dollars à son homologue américain JPMorgan pour lui éviter la faillite, alors que sa valeur boursière s’élevait encore à 3,54 milliards de dollars, vendredi. Un montant d’autant plus dérisoire, qu’il tient compte du prix du siège de l’établissement new-yorkais, un immeuble de la prestigieuse Madison Avenue, évalué à 1,2 milliard de dollars. Afin de tenter de calmer les marchés, qui ont déjà connu une journée très agitée vendredi, la Fed a également décidé avant-hier, deux jours avant une réunion programmée, d’abaisser de 0,25 point à 3,25 % son taux d’escompte, taux de ses prêts aux grandes institutions financières. Face à ces mesures d’urgence, la Bourse de New York a limité les dégâts hier, tout en restant dans le rouge, les investisseurs estimant que le pire avait été évité. Mais les craintes que le cas de la banque d’affaires ne fasse tache d’huile dominaient. Le président américain George W. Bush a reconnu que les États-Unis vivaient des temps économiques « difficiles », mais a assuré que la situation était maîtrisée. « Il y a une réelle menace de contagion », a estimé pour sa part Peter Morici, professeur à l’Université du Maryland. Pessimisme des instances financières L’ensemble des places boursières souffre également de la dégringolade continue du dollar, des records parallèles de l’euro. L’euro a atteint un nouveau pic historique de 1,5905 dollar hier dans les échanges asiatiques, faisant sauter successivement et en quelques heures les seuils des 1,57, des 1,58 et des 1,59 dollar. Le précédent record (1,5668 dollar) datait de seulement vendredi soir. Le billet vert, quant à lui, s’est enfoncé largement sous la barre des 100 yens qu’il avait franchie à la baisse la semaine dernière pour la première fois en douze ans. Par ailleurs, l’or a décroché un nouveau record historique pour atteindre dans la nuit 1 032,70 dollars sur le London Bullion Market. « Le malaise et le sentiment d’insécurité du marché au sujet de l’économie américaine est ce qui fait battre de l’aile le dollar », a expliqué Masaki Fukui, économiste des changes chez Mizuho Corporate Bank. « Et l’abaissement du taux d’escompte par la Fed n’a servi qu’à souligner que la crise est très sérieuse », a-t-il ajouté. Un pessimisme partagé par les plus hautes instances financières. Pour le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, la crise financière actuelle devrait « durer assez longtemps avec de graves conséquences ». Aucun pays n’est à l’abri, a renchéri le président de la Banque mondiale (BM), Robert Zoellick, rejetant la théorie d’un « découplage » entre les pays occidentaux en difficulté et les pays émergents à forte croissance. L’ancien président de la Fed, Alan Greenspan, a enfin ajouté sa pierre à ce pessimisme ambiant, en affirmant au Financial Times que la crise actuelle pourrait être « la plus grave » depuis la Seconde Guerre mondiale. Pour tenter de ramener un peu de calme sur les marchés et juguler les effets de la crise financière, le Comité monétaire de la Fed pourrait décider aujourd’hui lors de sa réunion d’une nouvelle baisse drastique de son taux directeur, actuellement fixé à 3 %.
L’opération de sauvetage de la banque d’affaires américaine Bear Stearns organisée ce week-end par la Banque centrale américaine (Fed) a entraîné hier un nouveau décrochage du dollar face à l’euro et au yen, ainsi qu’une dégringolade quasi générale des Bourses mondiales.
Les Bourses européennes ont été particulièrement secouées au lendemain du rachat de la...