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Actualités - CHRONOLOGIE

SOCIÉTÉ Client-acteur dans un bar, le temps d’une cigarette au chaud

Dans le Minnesota, nombre des clients de bar et boîte de nuit deviennent acteurs le temps d’une soirée : histoire de contourner la législation antitabac et de pouvoir fumer une cigarette en restant au chaud. Afin de respecter la loi qui interdit dans cet État du nord des États-Unis, depuis le 1er octobre 2007, de fumer dans les lieux publics avec une exemption pour les productions théâtrales, des pièces sont proposées dans ces établissements et les clients invités à endosser un rôle. L’astuce n’amuse pas les autorités. Mais durant le temps bureaucratique nécessaire à la riposte, elle s’est répandue comme une traînée de poudre dans cet État où l’hiver rigoureux contribue à l’explosion des vocations théâtrales. « C’est la rébellion », résume Sarah Brent, 38 ans, en tirant sur sa cigarette au The Rock, une boîte de nuit de la localité de Maplewood. Aux États-Unis, une vingtaine d’États et des centaines de villes et comtés ont étendu l’interdiction de fumer dans les lieux publics aux bars et restaurants, selon une association de protection des enfants contre le tabagisme, Campaign for Tobacco-Free Kids. Si les critiques sont restées molles et que l’interdiction est entrée dans les mœurs bon gré mal gré, il n’en a pas été ainsi dans le Minnesota. Les hivers y sont si froids qu’une expiration se transforme rapidement en gel. La révolte a débuté le 9 février dans une auberge fréquentée par des adeptes de la motoneige et de la pêche sous glace. Ce jour-là, Mark Benjamin, un avocat – non fumeur –, persuade les propriétaires des lieux de le laisser mettre en scène la pièce Tobacco Monologues (Les monologues du tabac). « J’ai compris lorsque j’ai vu l’exemption, dont je n’avais jamais entendu parler avant, que c’était la faille et que tout ce que nous avions à faire était de l’exploiter », explique à l’AFP Mark Benjamin. En quelques semaines, plus d’une centaine de bars de villes minières et de banlieues endormies ont suivi l’exemple et monté des pièces. Accessoires de théâtre, techniques de voix, jeu d’acteurs ont vite été oubliés. Les cendriers sur pied servent d’appuis verticaux, quelques répliques suffisent et la « pièce » se résume à un petit groupe, cigarette aux lèvres, se parlant autour d’un verre. Comme avant octobre 2007. « Tout le monde participe au mouvement parce que (la loi) a fait beaucoup de mal aux affaires », explique Deb Davey, qui a aidé plusieurs établissements de la ville de Gilbert à monter des pièces de théâtre. Le premier à avoir franchi le pas était un club de strip-tease appelé Gladiator. Ses danseuses ont soutenu l’idée même si l’interdiction visait à protéger le personnel, selon Deb Davey. En pleine soirée, « il était difficile aux filles de s’habiller et de sortir fumer ». Saisi de plaintes, le département de la santé du Minnesota a affirmé la semaine dernière que les « représentations » montées dans les bars contrevenaient à la loi, et menacé ses propriétaires d’amendes pouvant atteindre 10 000 dollars. « Tous les établissements doivent se conformer à la loi » et les bars qui permettent de fumer « portent atteinte à la réglementation Liberté pour respirer », estime Sanne Magnan, ministre de la Santé de l’État. Pour les propriétaires concernés, les « représentations » ont été au contraire une bouffée d’oxygène dans un environnement sinistré et alors que la loi a fait chuter leurs revenus d’au moins 30 %. « Beaucoup de bars n’ont aucune intention d’arrêter les pièces de théâtre. Nous essayons de survivre », plaide Brian Bauman, patron de The Rock.
Dans le Minnesota, nombre des clients de bar et boîte de nuit deviennent acteurs le temps d’une soirée : histoire de contourner la législation antitabac et de pouvoir fumer une cigarette en restant au chaud.
Afin de respecter la loi qui interdit dans cet État du nord des États-Unis, depuis le 1er octobre 2007, de fumer dans les lieux publics avec une exemption pour les...