Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Développement - Restauration des maisons, déminage et autres aides diverses aux habitants de la région L’Europe à la rescousse du Liban-Sud Patricia KHODER

Cinquante millions d’euros, telle est la somme versée par l’Union européenne dans le cadre de l’aide d’urgence accordée au Liban au lendemain de l’offensive israélienne contre le Hezbollah. Aujourd’hui, que ce soit au Liban-Sud ou dans la Békaa, le bureau humanitaire de l’Union européenne (ECHO) a presque achevé ses activités dans ces régions. Au Liban-Sud, l’Europe compte mettre également en place deux grands projets d’infrastructure pour un coût de 18 millions d’euros chacun. Vendredi, une délégation de l’Union européenne a effectué une tournée à Zawtar el-Gharbiyé, village du caza de Nabatiyé, pour inspecter les projets mis en place grâce à l’UE. Le village qui compte 4 500 habitants, soit environ 300 familles, avait été touché par les bombardements israéliens de juillet et d’août 2006 et avait bénéficié de divers projets sur le plan de la reconstruction des habitations et du déminage. Prenant la parole lors de la tournée, le chef de délégation de la Commission européenne au Liban, Patrick Laurent, a souligné l’importance du développement local. « Il faut, a-t-il dit, que l’État libanais réfléchisse à mettre en place une politique de développement local. Il est essentiel de faire en sorte que tous les Libanais sentent qu’ils font partie d’une même nation. » « L’État fait certes beaucoup. Mais manifestement ici, il ne fait pas assez », a-t-il ajouté. « J’ai donné aux divers leaders politiques libanais un document de réflexion sur une vraie politique sociale libanaise avec des éléments en matière d’éducation, de santé et d’emploi. Ce que j’ai vu sur le terrain me conforte sur la nécessité d’amener les Libanais à réfléchir collectivement sur ces questions », a encore dit M. Laurent. Des armes ? À la question de savoir s’il a vu des miliciens du Hezbollah ou des missiles du parti de Dieu lors de sa tournée, le chef de délégation de la Commission européenne a indiqué : « Je ne suis pas artilleur. Ce n’est pas parce que je ne vois pas d’armes qu’il n’y en a pas. » À son arrivée à Zawtar el-Gharbiyé, la délégation de l’Union européenne a été accueillie par le président du conseil municipal du village Nehmé Abou Hachem, qui parle parfaitement le français, qui a la nationalité belge et qui passe la moitié de l’année à Bruxelles, où il exerce son métier de médecin comme il le fait d’ailleurs dans son village. M. Abou Hachem a exposé les besoins de son village à la délégation, évoquant en même temps les plans et les problèmes. À l’instar de plusieurs localités du Liban-Sud, à Zawtar el-Ghrabiyé l’on vit grâce au tabac et aux oliviers, le président du conseil municipal rêve d’agriculture de remplacement, de coopératives agricoles, d’usines de fromages. Récemment, il a inauguré un centre culturel et sportif. Onze équipes de démineurs Après l’accueil, la délégation a visité quatre maisons ébranlées par les bombardements israéliens et restaurées grâce à un financement d’ECHO, qui a versé exactement 1 826 030 d’euros à une ONG norvégienne, le Conseil norvégien pour les réfugiés, qui a exécuté le projet, restaurant ainsi 3 025 habitations au Liban-Sud dont 133 maisons à Zawtar el-Gharbiyé. « Nous avons également reçu une aide du ministère norvégien des Affaires étrangères et une autre aide d’ECHO s’élevant à 2,7 millions d’euros. Nous avons travaillé dans 37 localités dans les cazas de Nabatiyé, de Bint Jbeil, de Marjeyoun et de Tyr. La priorité a été donnée aux ménages les plus vulnérables », explique Richard Evans chargé de la restauration des habitations au sein du Conseil norvégien pour les réfugiés. De son côté, la directrice du bureau libanais de l’ONG norvégienne, Ulla Backlund, souligne que l’ONG, qui est âgée de 6 ans et qui possède des branches dans 22 pays, est présente au Liban depuis fin 2006. Pour sa part, Alain Robyns, directeur du bureau local d’ECHO à Beyrouth, souligne que l’organisme qu’il représente « a versé en tout 50 millions d’euros pour la réhabilitation du Liban-Sud et de la Békaa après la guerre de juillet 2006. Ces aides étaient divisées en deux parties, soit 20 millions d’euros pour les aides les plus urgentes, et 30 millions d’euros pour des projets à court et à moyen terme, soit pour les projets de réhabilitation ». Ces projets se rapportent notamment au déminage, à la réhabilitation des ressources hydrauliques, à la réparation des habitations, au soutien psychologique aux enfants, à l’aide aux individus les plus fragiles afin qu’ils retrouvent leurs activités économiques, à la vie quotidienne. Sur le plan du déminage, ECHO a versé 7 millions d’euros pour nettoyer le territoire libanais des bombes à sous-munitions et d’autres corps étrangers qui n’ont pas explosé. L’Europe a ainsi financé onze des soixante équipes de démineurs présentes au sud du Litani. ECHO a versé 987 190 euros à MAG, une organisation internationale pour le déminage. La Commission européenne a versé des fonds également à trois autres ONG qui s’occupent de déminage, toutes accréditées par le gouvernement libanais. Présente depuis 2000 au Liban, MAG a été la première à intervenir sur le terrain en août 2006. Elle dispose de 20 équipes qui travaillent sur le terrain, de cinq équipes techniques et de deux équipes de chiens de police. MAG emploie 376 Libanais, formés au déminage. Démonstration À Zawtar el-Gharbiyé, la délégation de l’Union européenne a eu droit à une démonstration de déminage menée par Andy Gleeson, chef des opérations techniques. M. Gleeson a, entre autres, indiqué que l’on a retrouvé au sud du Litani des bombes à sous-munitions de fabrication américaine et israélienne, datant du début des années soixante-dix. Il a également souligné que les équipes techniques ont retrouvé des caches de sous-munitions de fabrication chinoise à proximité du Litani, sans vouloir faire de plus amples commentaires. Concernant les futurs projets de l’Union européenne relatifs au déminage, Bruno Montariol, chargé des programmes, a indiqué que « ce projet continue. Trois millions d’euros ont été récemment consacrés au déminage. Un autre million d’euros sera également versé dans le cadre de la coopération avec L-MAC, le bureau libanais de lutte contre les mines antipersonnel. L’argent sera utilisé pour soutenir les autorités libanaises dans le travail qu’elles sont en train d’effectuer ». Après la fin de 2008, une autre enveloppe concernant le déminage sera versée. Les fonds seront utilisés pour le déminage au Mont-Liban, notamment la zone du Chouf et de Tannourine. Pour en revenir aux projets relatifs aux Liban-Sud, Cécile Abadie, chef de section infrastructure, a indiqué que les grands projets qui seront mis en place concernent notamment le système d’irrigation, la collecte des eaux de pluie, le percement de routes et la construction de souks, ainsi que le traitement des eaux usées. Actuellement ces projets sont à leur première phase et ils touchent les cazas de Marjeyoun, Nabatiyé, Bint Jbeil et Khiam. La tournée s’est achevée par un déjeuner chez le député Yassine Jaber et une visite effectuée dans l’un des sept centres culturels qu’il finance au Liban-Sud et qui porte le nom de son père : le centre socioculturel Kamel Youssef Jaber.
Cinquante millions d’euros, telle est la somme versée par l’Union européenne dans le cadre de l’aide d’urgence accordée au Liban au lendemain de l’offensive israélienne contre le Hezbollah. Aujourd’hui, que ce soit au Liban-Sud ou dans la Békaa, le bureau humanitaire de l’Union européenne (ECHO) a presque achevé ses activités dans ces régions. Au Liban-Sud, l’Europe...