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Actualités - CHRONOLOGIE

Afghanistan - Gates calme le jeu à l’OTAN sur l’envoi de troupes supplémentaires La stratégie de l’Alliance est bonne malgré les critiques, estime Rice

La secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice a démenti hier à Kaboul que la stratégie des alliés pour stabiliser l’Afghanistan soit en train d’échouer, estimant qu’elle était seulement incomplète et avait besoin d’innovation pour écraser les insurgés. Mme Rice a exposé sa position lors d’un point de presse avec le président afghan Hamid Karzai et le secrétaire au Foreign Office britannique David Miliband, qui l’accompagnait dans une visite surprise en Afghanistan alors que se multiplient les déclarations inquiètes sur l’avenir du pays. « Vous avez des ennemis déterminés. Nous le savons. Les talibans et el-Qaëda continuent à rendre la vie difficile » aux civils afghans, a déclaré Mme Rice à M. Karzai dans le palais présidentiel fortifié couvert de neige. Elle a estimé que la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), commandée par l’OTAN en Afghanistan, devrait se concentrer davantage sur la lutte contre les nouvelles tactiques, comme les attentats-suicide ou les enlèvements, adoptées par les talibans après l’échec de leurs tentatives d’offensive à grande échelle. « Ils ont essayé d’autres tactiques, comme de s’attaquer à des innocents. Nous devrons également nous adapter. Le gouvernement afghan, les forces afghanes devront s’adapter », a-t-elle dit. Mais Mme Rice a réfuté les critiques selon lesquelles la stratégie actuelle « ne marche pas ». « Je dirais qu’elle n’est pas complète, mais c’est une stratégie qui, je pense, a un bon effet », a-t-elle déclaré. M. Miliband a estimé que la réaction des principaux alliés aux nouvelles tactiques des talibans constituait « une nouvelle étape » du conflit qui dure maintenant depuis six ans. Les États-Unis et la Grande-Bretagne pressent leurs alliés de l’OTAN de « partager le fardeau » de la guerre en Afghanistan en envoyant davantage de troupes, d’hélicoptères et d’autres matériels militaires pour vaincre les talibans. Berlin a rejeté publiquement les appels américains, ce qui a suscité à Washington et Londres la crainte que l’Afghanistan ne soit abandonné par la communauté internationale. Entre-temps, le Canada a posé comme condition « non négociable » à la prolongation de la mission de ses troupes en Afghanistan que les alliés envoient un millier d’hommes et du matériel militaire dans le Sud pour les soutenir. Le soutien à la présence de troupes en Afghanistan dans les opinions publiques de certains des pays contributeurs s’est effondré, alors que le nombre des militaires de l’ISAF tués augmente et que l’escalade de la violence se poursuit dans le pays. D’autre part, le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a calmé hier le jeu avec les pays de l’OTAN en évoquant des solutions de rechange pour les États réticents à envoyer leurs soldats en Afghanistan. M. Gates, qui réclame avec de plus en plus de véhémence depuis des mois que les pays européens présents dans d’autres régions afghanes moins exposées dépêchent des renforts dans le Sud afghan, a concédé devant la presse qu’un refus de leur part « serait décevant ». « Un certain nombre d’alliés ont déjà fait des efforts », a-t-il dit. « Je ne pense pas qu’il y ait une crise, je ne pense pas qu’il y ait un risque d’échec », a-t-il ajouté, à l’issue de la première journée d’une réunion ministérielle de l’OTAN à Vilnius. « Je suis sorti encouragé par cette réunion, je crois que tout le monde comprend le problème. Nous avons juste besoin d’être plus créatifs », a-t-il assuré. « Nous sommes réalistes au sujet de la politique ici en Europe », a-t-il admis. « Les gouvernements européens comprennent l’importance de l’Afghanistan, mais nombre d’entre eux appartiennent à des coalitions et ne peuvent tout simplement pas faire certaines choses », a-t-il poursuivi. « Si quelqu’un ne peut pas envoyer des troupes de combat dans certaines zones pour des raisons politiques au niveau national, peut-être peuvent-ils payer ou fournir des hélicoptères à d’autres qui peuvent », eux, fournir ces troupes, a suggéré M. Gates, au titre des « manières créatives » de soutenir l’effort collectif. « Parmi les autres possibilités, là où des pays comme le nôtre et d’autres sont occupés à des opérations de sécurité statiques, peut-être que les autres pays pourraient se charger de ce travail statique, ce qui libérerait les autres pour aller au combat », a-t-il proposé.
La secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice a démenti hier à Kaboul que la stratégie des alliés pour stabiliser l’Afghanistan soit en train d’échouer, estimant qu’elle était seulement incomplète et avait besoin d’innovation pour écraser les insurgés. Mme Rice a exposé sa position lors d’un point de presse avec le président afghan Hamid Karzai et le...