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Une aubaine pour les marques occidentales et les femmes de ce pays d’Afrique Le Burkina découvre le potentiel du « bio »

Au Burkina Faso, la commercialisation de beurre de karité et de coton biologiques a le vent en poupe. Après la société de cosmétique française L’Occitane, c’est au tour de Victoria’s Secret (lingerie, USA) de s’intéresser au « bio » équitable. Et l’engouement des consommateurs occidentaux pour ces produits « politiquement corrects » issus d’un des pays les plus pauvres du monde fait le bonheur de plus en plus de femmes burkinabées qui y trouvent une source de revenus supplémentaires. Athanase Yara, coordonnateur du programme coton biologique à l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPCB), n’en revient toujours pas. La société américaine Victoria’s Secret, célèbre pour sa lingerie féminine, a signé en juillet 2007 un accord pour la livraison en 2008 de 600 tonnes de coton-graine biologiques. Et le premier lot est parti dès le 24 décembre, la veille de Noël ! « Ils sont venus nous voir, ils voulaient du coton biologique pour faire des sous-vêtements féminins. C’est un partenariat dans le cadre du développement durable », a-t-il indiqué à l’AFP. De plus, « cela permet aux femmes d’améliorer leur niveau de vie, de scolariser et soigner les enfants. Ce sont les populations les plus vulnérables », souligne-t-il. Dans la filière naissante du coton biologique burkinabé, plus d’un producteur sur deux est une femme, précise Georg Felber, coordonnateur local du programme coton biologique à l’association suisse pour la coopération internationale Helvetas, qui croit dur comme fer en l’avenir de la filière. « Ce n’est pas un feu de brousse, une mode mais une vraie tendance car les grandes sociétés suivent », assure-t-il. En 2006, la production de coton-graine biologique ne s’élevait qu’à 350 tonnes, en 2007, elle a grimpé à 1 000 tonnes et, en 2008, elle est estimée entre 2 000 et 3 000 tonnes. Une forte croissance certes, mais qui reste une goutte d’eau dans la production totale du premier producteur africain de coton conventionnel (500 000 tonnes estimées en 2007-2008). Comme le coton, le karité, un arbre poussant à l’état sauvage dans tout le Sahel, surfe aussi sur la « vague biologique ». À Tanghin-Dassouri, petit village à 25 km de la capitale Ouagadougou, une vingtaine de femmes s’activent, dans la chaleur et la fumée, au centre de production de beurre de karité biologique – célèbre pour les soins de la peau – de l’association Ragussi (« Ne dormez pas », en langue moré). Elles trient, lavent les amandes de karité, les concassent, les torréfient pour condenser la matière grasse avant de les broyer pour en faire de la pâte couleur chocolat qui est ensuite malaxée jusqu’à ce que la matière grasse, de couleur blanche, remonte à la surface. Les règles d’hygiène sont strictes. Et rien ne se perd puisque le résidu est ensuite séché et sert de combustible. La production « bio », supervisée par un organisme international de contrôle, Ecocert, a débuté en 2003 car « L’Occitane voulait du beurre de karité biologique. On a eu des appuis et on a commencé », explique à l’AFP la présidente de l’association Henriette Ouedraogo. Entre 2004 et 2007, la production annuelle de l’« or des femmes » – cette activité est exclusivement féminine – a doublé pour atteindre 20 tonnes. « Avec le “bio”, le prix d’achat est plus élevé et donc elles ont plus de revenus », se félicite la responsable. Une bonne nouvelle pour le Burkina Faso qui, avec un très faible PIB par habitant, son enclavement et la quasi-absence de ressources naturelles, fait partie des pays les moins avancés.
Au Burkina Faso, la commercialisation de beurre de karité et de coton biologiques a le vent en poupe. Après la société de cosmétique française L’Occitane, c’est au tour de Victoria’s Secret (lingerie, USA) de s’intéresser au « bio » équitable. Et l’engouement des consommateurs occidentaux pour ces produits « politiquement corrects » issus d’un des pays les plus...