France - Les recettes de l’opération sont destinées à une œuvre humanitaire Le chapeau de Mitterrand vendu aux enchères pour 10 000 euros

Le Parti socialiste français a obtenu de haute lutte le chapeau emblématique de l’ancien président François Mitterrand pour 7 800 euros, soit 9 666 euros frais inclus, hier lors d’une vente aux enchères de la garde-robe de l’ancien président suivie par une foule de curieux ou de nostalgiques, a constaté une journaliste de l’AFP. Le feutre noir a fait l’objet d’une bataille de surenchères, pour finir à près de 100 fois son estimation initiale (80 à 120 euros). Le PS a annoncé ensuite à l’AFP avoir acquis ce chapeau de marque Arnys, « à la demande de François Hollande », premier secrétaire du parti. La robe d’avocat de M. Mitterrand, bordée d’hermine et signée Cerruti, a quant à elle été adjugée 8 000 euros (9 914 euros frais inclus) au bénéfice de Me Karim Achoui. « Elle a appartenu à un éminent confrère, et il est important qu’elle reste près d’un avocat », a fait valoir auprès de l’AFP Me Achoui, qui avait fait l’actualité en étant blessé par balles au mois de juin, puis mis en examen pour recel de banqueroute en septembre. L’acteur et réalisateur Alain Chabat a craqué pour une chapka, puis pour une boîte de cigares au nom de François Mitterrand vendue 5 204 euros frais inclus, expliquant que « Mitterrand, c’est une histoire, une époque ». La dispersion de la garde-robe a attiré environ 300 personnes, acheteurs potentiels ou simples curieux, massés dans une salle de vente parisienne. La vente de 368 objets ayant appartenu à l’ancien président de la République (de 1981 à 1995) et organisée par sa veuve, Danielle Mitterrand, devait rapporter au total entre 60 000 et 90 000 euros au profit de l’association France-Libertés présidée par Mme Mitterrand, selon l’estimation de la maison Tajan. Autre lot très attendu de la part d’un public plutôt populaire et très différent de celui qui fréquente habituellement les salles de vente, une paire de pantoufles du célèbre chausseur anglais Church’s, en velours noir rebrodé... d’une rose rouge. Estimées entre 150 et 200 euros, elles sont finalement parties à 1 000 euros (1 239 euros frais inclus). Un mélange de curiosité et de fascination paraissait animer une bonne partie des acheteurs, comme Guillaume, jeune militant socialiste de Creil, né en 1981, année de l’élection à la présidence de M. Mitterrand, qui a acheté plusieurs de la trentaine de costumes mis en vente, dans le but de les faire mettre sur des mannequins en bois. Moins militante, Jeanine, une retraitée de Saint-Malo, déclarait à l’AFP : « Je veux acheter des objets typiquement mitterrandiens, chapeau, écharpes ou casquette, et en faire cadeau à des amis partisans de Mitterrand même si je ne suis pas socialiste. » Très loin enfin de tout engagement politique, d’autres acheteurs étaient simplement à la recherche de vêtements de marque à prix cassé. « J’avais besoin de costumes et la vente Mitterrand, c’est l’affaire de la décennie », explique Laurent Forge, acquéreur de plusieurs costumes. À l’exception des objets les plus emblématiques de M. Mitterrand, nombre d’autres éléments de sa garde-robe partaient en effet à des prix proches des estimations, plutôt raisonnables, soit par exemple entre 300 et 400 euros pour un costume signé Cifonelli. Le musée municipal de La Haye a acquis deux de ces costumes pour figurer dans une exposition sur « L’homme idéal » fin juillet.