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Actualités - RENCONTRE

RENCONTRE - Il anime une soirée d’écoute musicale au CCF chaque lundi Étienne Kupélian en toute... harmonie

Voilà huit ans déjà qu’Étienne Kupélian fait, comme on dit, son « petit show », chaque lundi soir, au Centre culturel français. Non, il ne joue pas la comédie. Mais anime les Harmonies du soir. Une séance hebdomadaire d’initiation à la « grande musique » que cet hautboïste, professeur au Conservatoire national et membre de l’Orchestre symphonique national, tente d’« égayer » en introduisant dans ses très sérieux exposés – ponctués d’écoute de morceaux classiques – des anecdotes, des petites histoires, quelques jeux de mots et autant de reparties saillantes, pour le plus grand plaisir de son public. Un auditoire... tout ouïe, d’une cinquantaine de personnes d’âge moyen (dont une large fraction d’irréductibles invariablement présents depuis les débuts) qui viennent se familiariser avec les styles, les compositeurs, les morceaux célèbres et les différents instruments qui composent l’univers du classique. Un univers que les idées reçues présentent comme le domaine réservé des esprits graves, sérieux et au-delà de la mêlée... Un cliché que Kupélian combat en rendant notamment cette musique plus accessible à tous, notamment par le biais d’une initiation désacralisée. « Je ne suis pas du genre à placer la musique classique au-dessus des autres styles, affirme ainsi haut et fort ce musicien qui aime, manifestement, bousculer les préjugés. Lorsque la musique est belle, elle est belle c’est tout. J’apprécie par exemple certains airs de variétés, comme ceux de Brel, de Piaf ou d’Aznavour, au même titre qu’une sonate de Beethoven, une symphonie de Mozart ou un opéra de Verdi... » D’ailleurs, ce premier hautbois au sein de l’Orchestre symphonique national, qui enseigne depuis vingt-cinq ans la musique de chambre au Conservatoire, continue à enregistrer des musiques mélodiques, notamment pour Oussama Rahbani ou Mansour Rahbani dans l’orchestre duquel il a fait ses « premières armes, à dix-sept ans, dans les années soixante-dix ». Des planches à la fosse à orchestre De son parcours éclectique, on retiendra surtout qu’Étienne Kupélian est arrivé à la musique par le biais du théâtre. Mais grâce aussi à une curiosité aiguisée. En effet, c’est en préparant, à l’école, en classe de cinquième, une pièce de Molière, qu’il est instruit, par hasard, de « l’existence de Lully comme de certains instruments de musique, dont cet instrument, créé pour faire plaisir au roi Louis XIV, qui allait révolutionner le monde musical et rendre jalouses toutes les cours d’Europe : les hautbois du roi ». Intrigué, il se lance dans une recherche frénétique sur ce fameux instrument, compulse des ouvrages sur l’histoire de la musique – ce qui lui servira des décennies plus tard dans ses Harmonies du soir !– , jusqu’à ce qu’un jour son beau-frère, le compositeur Boghos Gélalian, lui recommande d’aller écouter jouer au Conservatoire un professeur de hautbois français. « J’y suis allé, j’ai écouté et je me suis dit : ça y est, c’est ce que je veux faire », raconte-t-il. Il abandonne du coup la scène pour la fosse... à orchestre. Et l’estrade du professeur. Car, après ses études de musique au Conservatoire national, il poursuivra sa formation à l’École normale supérieure de musique de Paris pour « devenir instrumentiste et enseignant ». Depuis, Étienne Kupélian jongle entre répétitions, concerts et enseignement. Des univers toujours centrés sur la musique. Mais pour lesquels il relève que ses cours de théâtre lui auront bien servi. Autant pour combattre le trac d’un concert que pour intéresser son auditoire. Comme quoi, dans les arts, tous les chemins mènent à l’harmonie. Du soir. Zéna ZALZAL
Voilà huit ans déjà qu’Étienne Kupélian fait, comme on dit, son « petit show », chaque lundi soir, au Centre culturel français.
Non, il ne joue pas la comédie. Mais anime les Harmonies du soir. Une séance hebdomadaire d’initiation à la « grande musique » que cet hautboïste, professeur au Conservatoire national et membre de l’Orchestre symphonique national, tente...