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CONCERT - Jane Birkin a donné un récital unique au Music-Hall « Je m’appelle Jane et je t’emm... ène »

Il y a cinq ans, elle était venue au Liban et avait conquis le cœur des Libanais. Elle avait même appris sur scène la naissance de sa petite-fille Alice (fille de Charlotte) et avait partagé sa joie avec l’audience. Jane Birkin est revenue au pays du Cèdre comme elle l’avait promis. Elle a d’abord présenté son film, « Boxes », et c’est sur les planches du Music-Hall qu’elle a donné un concert panaché, scellant à nouveau l’amitié avec le public libanais. Elle est entrée en scène, tout simplement. Les mains dans les poches avec son air de gavroche. Large pantalon couleur « vert armée » et petit pull à même la peau, cheveux courts et surtout un large sourire qui éclaire son visage. Auparavant, on l’avait traquée pour une entrevue. Elle avait confié simplement qu’elle n’en accorderait aucune. Devant son audience, on a finalement compris pourquoi. Pour Jane Birkin, la véritable rencontre a lieu avec l’autre. Cet autre, croisé dans les rues de Beyrouth où elle a flâné dès son arrivée. Celui qui lui tend la main, l’applaudit et swingue au son de ses mélodies. Celui encore qui a compris le message personnel de son film et qui a su partager son émoi. Cet autre enfin qu’elle rencontrera au Liban-Nord au cours d’une visite qu’elle a annoncée pendant son spectacle. Car Jane Birkin, c’est tout cela à la fois. Comédienne, chanteuse et surtout engagée dans son combat pour l’autre. Ce n’est ni le vedettariat qui l’anime ni les « spotlihts », mais simplement l’amour et l’amitié qu’elle instaure immédiatement. Elle n’a pas pris une seule ride, car les petites ridules (qu’elle affiche) sont les blessures de la vie. Elle traîne son allure faussement désinvolte et sa féminité cachée par cet air de garçon manqué. Mais l’on devine, derrière cette désinvolture, une fragilité exacerbée et une sensibilité qui la poussent à s’engager pour les causes même perdues. Ses musiciens, des « multitalentueux », comme elle aime le répéter, se servent de divers instruments avec aisance, créant autour d’elle un cercle musical. Avec Christophe Cravero au piano et au violon, Éric Laffont aux percussions et Thomas Cœuriot aux guitares et à la harpe, Jane a entrepris lors de cette soirée d’emmener son public dans une balade nostalgique, chargée d’émotions. Passage obligé pour ce flash-back dans la seconde partie du concert avec des compositions de Gainsbourg, qui est demeuré très présent autant dans sa musique que dans la vie de Birkin. « À chacun ses fantômes », dit-elle. Mais également affirmation d’identité, puisque dans Je m’appelle Jane, elle répond sans hésiter aux questions qu’on lui demande en faisant part de son côté écorché vif. La chanteuse n’est plus simplement Jane, cette ex-fan des sixties par qui le scandale est arrivé avec des Je t’aime, moi non plus. Elle redevient Birkin, reprenant sa langue maternelle et son accent purement anglais pour raconter The Simple Story et chanter Strange Melody et Steal me a Dream. Avec son sourire qui ne la quittera pas tout au long du concert (sauf quand elle parlera des choses graves qui lui tiennent à cœur, comme la Birmanie), Jane B. aura fait rêver les Libanais... d’amour et d’amitié. Colette KHALAF
Il y a cinq ans, elle était venue au Liban et avait conquis le cœur des Libanais. Elle avait même appris sur scène la naissance de sa petite-fille Alice (fille de Charlotte) et avait partagé sa joie avec l’audience. Jane Birkin est revenue au pays du Cèdre comme elle l’avait promis. Elle a d’abord présenté son film, « Boxes », et c’est sur les planches du Music-Hall...