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Kibaki rencontre des députés ; l’opposition boycotte la réunion Mobilisation internationale pour empêcher le Kenya de sombrer dans le chaos

Les efforts diplomatiques s’accéléraient hier au Kenya, dans l’espoir de voir s’asseoir à la même table le président Mwai Kibaki et le chef de l’opposition Raila Odinga, après les affrontements politico-ethniques qui ont tué plus de 300 personnes en moins d’une semaine. Le président de l’Union africaine (UA), John Kufuor, était attendu hier soir à Nairobi pour y diriger une médiation aujourd’hui. Si la vie avait repris mardi matin à Nairobi, après une semaine de paralysie totale, des violences meurtrières se poursuivaient dans l’ouest du Kenya, bastion de l’opposant Raila Odinga qui accuse le président d’avoir truqué l’élection. Deux policiers ont été tués par des jeunes armés de flèches et d’arcs à Kericho (Sud-Ouest), selon la police, portant à au moins 328 le nombre de morts depuis le 27 décembre, selon un bilan établi par l’AFP sur la base de sources policières, hospitalières et de la morgue de Kisumu. À Kisumu, les corps de huit personnes, tuées dans des bidonvilles, ont été amenés à la morgue hier matin. Selon la chef de la police de la province, les violences avaient toutefois « baissé » d’intensité par rapport aux deux nuits précédentes. Douze autres cadavres ont été apportés dans la nuit à une morgue d’Eldoret (Ouest), selon une source hospitalière. Mardi, près de cette ville d’Eldoret, à Kiamba, au moins 35 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été brûlées vives dans une église incendiée par une foule en colère. Les victimes sont membres de la tribu Kikuyu dont est issu le président Kibaki. Désormais, les deux camps s’accusent mutuellement de « génocide ». « Ce sont les communautés pro-Odinga qui ciblent des Kikuyus d’une manière qui répond au critère de nettoyage ethnique », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Alfred Mutua. Le ministre des Terres, Kivutha Kibwana, s’est fait aussi accusateur : « Ces actes de génocide et de nettoyage ethnique bien organisés ont été soigneusement préparés et répétés par les dirigeants du Mouvement démocratique orange (ODM, parti de M. Odinga) avant les élections. » Le secrétaire général de l’ODM, Anyang’ Nyong’o, a rétorqué : « Comment pouvons-nous être (tenus) responsables lorsque les gens sont en colère parce que Kibaki a volé les élections ? » En retour, il a qualifié la répression policière de « génocide ». Attendu hier à Nairobi, le président de l’UA, John Kufuor, devrait entamer aujourd’hui une médiation commune avec le chef de la mission du Commonwealth, Ahmad Tejan Kabbah. Il « rencontrera MM. Kibaki et Odinga » jeudi (...), a précisé le Premier ministre britannique. « Peut-être que certaines des personnes qui s’opposent actuellement pourront se rejoindre au sein d’un gouvernement d’union nationale », a espéré Gordon Brown. Dès dimanche, M. Odinga avait accusé M. Kibaki de fraude sur au moins 300 000 voix. Depuis, il a averti qu’il n’accepterait de « négocier » avec le président sortant que s’il reconnaissait avoir perdu les élections. Les doutes sur la crédibilité du scrutin ont été renforcés par les déclarations du président de la commission électorale kényane. « Je ne sais pas si Kibaki a gagné l’élection », a déclaré Samuel Kivuitu, qui avait pourtant proclamé dimanche la réélection de M. Kibaki avec plus de 230 000 voix d’avance sur M. Odinga. Ce responsable a relaté avoir subi des pressions de la part des partis de MM. Kibaki et Musyoka pour accélérer la proclamation de la victoire, alors même que l’Union européenne et la commission kényane des droits de l’homme l’incitaient à repousser l’annonce des résultats. Le journal The Nation jugeait hier sévèrement ces leaders politiques : « Il s’agit de sauver les vies d’innocents kényans qui meurent de la plus atroce des façons, pendant que leurs dirigeants continuent de profiter de luxueux salaires payés par les contribuables. » Parallèlement, le président kényan Mwai Kibaki s’entretenait hier en fin d’après-midi avec les députés nouvellement élus à Nairobi, en l’absence des représentants des deux principaux partis d’opposition qui boycottaient la rencontre, a-t-on appris de source officielle. « Comment pourrions-nous y assister ? Ce n’est pas un président mais un usurpateur », a déclaré à l’AFP le secrétaire général de l’ODM, Anyang Nyongo. Les résultats des élections législatives, encore incomplets, placent l’ODM de M. Odinga largement en tête avec 97 députés, contre 37 au Parti de l’unité nationale (PNU) de M. Kibaki. Sur les 210 circonscriptions du pays, 193 ont, pour le moment, été pourvues, les autres étant toujours contestées.
Les efforts diplomatiques s’accéléraient hier au Kenya, dans l’espoir de voir s’asseoir à la même table le président Mwai Kibaki et le chef de l’opposition Raila Odinga, après les affrontements politico-ethniques qui ont tué plus de 300 personnes en moins d’une semaine. Le président de l’Union africaine (UA), John Kufuor, était attendu hier soir à Nairobi pour y...