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Après dix ans d’errance en France et en Europe, « M. Chat » entre au musée

Apparu en 1997 sur un mur d’Orléans, M. Chat avec son visage rond et son large sourire s’est ensuite mis à errer sur les façades de plusieurs villes de France, d’Europe et même à New York : il vient d’entrer au Musée des Beaux-Arts, levant du même coup l’anonymat volontaire de son jeune auteur français. À quatre pattes, allongé, à deux pattes, bondissant, avec parfois de petites ailes dans le dos, mais toujours le sourire ravageur, le chat jaune a quitté Orléans pour bondir à Tours, Nantes, Saint-Étienne, Paris, puis voyager à Londres, Vienne, Genève et même New York avant d’être pris en flagrant délit à Orléans, en mars. « Je n’ai plus eu envie de fuir. J’étais en train de peindre sur un mur quand la police est passée et je me suis laissé arrêter. Au bout de dix ans, c’était le bon moment pour dévoiler l’identité du chat », confie Thomas Vuille, 30 ans, son créateur. L’histoire commence en 1997 quand l’étudiant aux Beaux-Arts d’Orléans reçoit un dessin d’un chat réalisé par une petite fille dans l’école où il donne des cours. « J’ai été ému. On peut toucher les gens avec une technique simple. Je me suis appliqué à reproduire ce chat en y apportant un peu plus de rondeur, un large sourire », raconte le graffeur. Puis il décide de « faire vivre » le chat en le dessinant sur murs et façades. Il repère les lieux : « J’utilise la rue et l’environnement public comme une toile », prépare « un petit croquis », pinceaux, peinture : « jaune, couleur rayonnante », et attend la nuit. « J’ai pris des risques » reconnaît Thomas Vuille, qui réussira pendant dix ans à échapper aux forces de l’ordre, refusant de dévoiler son identité pour « savoir si un dessin peut vivre sans créateur ». M. Chat s’installe : « Il y en a 80 à Paris », raconte le graffeur. Un film intitulé Chat perché, réalisé par Chris Marker, lui est même consacré en 2004, « sans révéler mon nom au public », souligne l’artiste. Après dix ans d’errance, M. Chat, devenu figure emblématique de la scène graffiti française, a fini par entrer fin novembre au Musée des Beaux-Arts d’Orléans pour une exposition de six semaines. « Cet animal, fait pour réunir toutes les générations, a sa place ici. Cette œuvre originale est, de plus, un formidable vecteur », explique Isabelle Klinka, conservatrice en chef qui a noté « un plus grand nombre d’entrées » au musée depuis que M. Chat s’y est installé. « J’ai un peu démocratisé le musée en y faisant venir des gens qui n’y seraient jamais entrés », se défend de son côté Thomas Vuille face à ceux qui lui reprochent d’avoir « vendu son âme » de graffeur. M. Chat, que l’on peut désormais trouver en produits dérivés – cartes, affiches, badges – pourrait avoir bientôt un compagnon. « Peut-être un chien, moins souriant », dit Thomas Vuille. Mais avant, « M. Chat va reprendre sa liberté » et sortir du musée pour se remettre à voyager, pour aller roder notamment du côté des murs de « New York, Tokyo et Moscou », annonce l’artiste. Didier BEYNAC (AFP)
Apparu en 1997 sur un mur d’Orléans, M. Chat avec son visage rond et son large sourire s’est ensuite mis à errer sur les façades de plusieurs villes de France, d’Europe et même à New York : il vient d’entrer au Musée des Beaux-Arts, levant du même coup l’anonymat volontaire de son jeune auteur français.
À quatre pattes, allongé, à deux pattes, bondissant, avec...