Rechercher
Rechercher

Liban - Éclairage

Course électorale : départ et arrivée à Jbeil-Kesrouan

Sous le soleil d'hiver, le climat commence à s'échauffer dans les régions électorales sensibles. C'est-à-dire en pays chrétien où des échauffourées opposent de jeunes têtes brûlées militant pour le 8 ou le 14 Mars. Des incidents corollaires se sont également produits dans la Békaa. Les forces de l'ordre tentent de prévenir une extension du domaine de la lutte, comme dirait Houellebeck. Car, autrement, l'organisation des législatives s'en trouverait compromise. D'autant que l'un ou l'autre camp pourrait juger préférable de ne pas se soumettre au verdict des urnes.
Pour le ministre de l'Intérieur, Ziyad Baroud, c'est le pari de Pascal : si l'on veut donner du corps à l'échéance, il faut adopter la posture préparatoire requise. Sans se mettre à genoux, comme le conseillait le philosophe, et sans se croiser les bras. Il s'attelle à la création d'une cellule centrale de dispatching couvrant les différents pans, sécuritaires et administratifs, de l'opération. Avec le concours des mohafez, de l'armée et des FSI. Cette coopération étroite est d'autant plus nécessaire que le défi est important : cette fois, les électeurs vont voter en un seul jour.
Pour ce qui est de l'accueil de scrutateurs internationaux, le gouvernement n'a pas encore pris de décision. On sait que Jimmy Carter et d'autres, dont l'UE, ont présenté des demandes pour l'observation de la régularité du scrutin. A priori, nos autorités ne sont pas très enthousiastes à ce sujet : l'opposition rue dans les brancards et rejette ces immixtions occidentales, que pour un peu elle qualifierait d'impérialistes.
Sur le plan politique cru, on le sait, on le voit, on l'entend tous les jours : tous les coups sont permis, directs ou par ricochets. Tout caillou de charbon est bon à prendre pour entretenir la chaudière : le budget, les caisses, les télécoms, le débat sur l'armement, voire sur le Hamas ! Les joutes verbales, les surenchères, les menaces même, variées à l'infini mais allant toutes crescendo, convergent vers un seul objectif : 65 sièges, ou mieux si affinités, à la Chambre. Pour décrocher ensuite la timbale du plus consistant des pouvoirs, l'Exécutif.

Les centristes
Sur le terrain, on le sait, il n'y a de vraie bataille en perspective qu'en pays chrétien. Un peu au Nord, mais surtout chez Aoun, Geagea et Gemayel, dans le centre. Et c'est de centrisme qu'il s'agit ! Car, on le sait également, l'ancien président du Conseil mouline à tout-va contre ce qu'il considère comme étant un cheval de Troie que les souverainistes lui lancent dans les pattes : un bloc médian soutenant Baabda. Dont l'aura risque de lui porter fortement ombrage. Surtout que lui et le président se partagent les mêmes terres, littorales ou escarpées, au Kesrouan et à Jbeil.
Cela étant, le leader du CPL a sans doute raison, et droit, de vitupérer contre le 14 Mars. Mais les cercles diplomatiques indiquent mal comprendre qu'il s'en prenne au premier magistrat de la République, mondialement soutenu pour son action de rassembleur consensuel. Même par la Syrie ! Ainsi, le président Sleiman a-t-il toujours assuré n'être partie prenante à aucun conflit, n'avoir pas de candidats sous sa coupe. Il a toujours œuvré à fond pour les réconciliations, tentant sans relâche d'apaiser les tensions entre leaders chrétiens. Et pour des élections sûres, propres et libres.Il n'a obtenu qu'une double visite successive, de pure forme d'ailleurs, de Sleimane Frangié et de Michel Aoun à Bkerké, à l'occasion des fêtes.
Retour aux législatives : tout en admettant que le centrisme potentiel pourrait bien leur arracher des sièges à Jbeil-Kesrouan, les aounistes relèvent le défi avec force. En répétant sans cesse ce slogan pugnace, mais plutôt nombriliste : qui n'est pas avec nous est contre nous.
Cela étant, et pour ce que valent les sondages d'opinion, les derniers en date indiquent que 34 % des Libanais guignent d'un bon œil l'émergence d'un bloc centriste. Et déclarent néfaste le clivage aigu 8-14 Mars. Des indépendants pointent dès lors le bout de leur nez au Kesrouan, à Zahlé, au Batroun et à Jbeil, même au sein de la collectivité chiite. En tout cas, l'on attend de nouveaux mouvements sur l'échiquier à travers des prises de position que le 14 Mars devrait proclamer à l'occasion du 14 février, commémoration de l'assassinat du président Hariri. Le général Aoun devrait annoncer ses listes vers le 15 mai. Nombre de postulants le pressent de se décider, de leur donner une réponse. Signalons que les anciens ministres Farès Boueiz et Farid Haykal el-Khazen se sont concertés, après une rencontre du premier avec le général Aoun.
Sous le soleil d'hiver, le climat commence à s'échauffer dans les régions électorales sensibles. C'est-à-dire en pays chrétien où des échauffourées opposent de jeunes têtes brûlées militant pour le 8 ou le 14 Mars. Des incidents corollaires se sont également produits dans la Békaa. Les forces de...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut