Rechercher
Rechercher

Actualités

Un « film-thérapie » réalisé par une Russe et un Britannique Nora Chipaumire, une Zimbabwéenne qui « danse » l’absence d’hommes dans sa vie

Nora Chipaumire, 42 ans, est une danseuse contemporaine zimbabwéenne établie aux États-Unis. À la demande de deux réalisateurs – une Russe et un Britannique –, elle va « danser » sa vie, marquée par « l’absence d’hommes » et des relations heurtées avec l’autre sexe. Le film, intitulé Nora Chipaumire, une biographie physique, est en préparation et la danseuse peaufine encore ses chorégraphies, affirme à l’AFP la Zimbabwéenne, rencontrée à Toubab Dialaw, à 50 km au sud-est de Dakar). « C’est un petit épisode de ma vie, lorsque j’avais des relations terribles » avec les autres, « en quelque sorte au début de ma compréhension des relations entre les hommes et les femmes, et ce n’était pas très bon », ajoute l’artiste, une petite femme musculeuse aux traits androgynes et à la voix posée. La semaine dernière, elle a présenté un extrait de ce « petit épisode » en duo avec son homologue burkinabé Souleymane Badolo à des stagiaires de l’École des sables, dirigée par la chorégraphe franco-sénégalaise Germaine Acogny. Sur une scène avec la nature en arrière-plan et des gazouillis d’oiseaux en fond sonore, les deux danseurs ont joué à se rencontrer, s’éviter, se faire la cour, effeuillant des fleurs ou mangeant goulûment des mangues, provoquant des réactions amusées dans le public. Après leur prestation, Nora Chipaumire a expliqué avoir voulu, notamment, exprimer l’amour dans ses dimensions « de douceur et de violence », mais également « l’absence d’hommes » dans sa vie. « Mes parents ont divorcé quand j’avais cinq ans. J’ai été élevée par ma mère, sans mon père (...). J’avais un frère aîné, il est décédé il y a 15 ans. C’est comme si tous les hommes de mon entourage immédiat disparaissaient », précise-t-elle à l’AFP. C’est de là que viennent ses difficultés à se lier avec les hommes, estime-t-elle. « Personnellement, je pense que les hommes sont absents de ma vie. Ils sont peut-être là, mais ils ne sont pas là pour rester (...). Peut-être est-ce parce que j’ai peur, je pense qu’ils vont disparaître comme mon père ou mon frère. » Pour elle, « l’absence d’une figure paternelle vous affecte psychologiquement, émotionnellement, en tant que femme et dans la manière dont vous nouez une relation avec les hommes en général ». « Cette absence, j’essaie de la résoudre. C’est une quête personnelle aussi, pour essayer de comprendre pourquoi cela m’arrive », avoue-t-elle. Le film-thérapie sera réalisé par Alla Kovgan, une Russe établie aux États-Unis, et David Hinton, un Britannique vivant à Londres, tous deux très portés sur les films sur la danse, selon elle. Son générique comportera également le nom de Joan Frosch, une productrice-réalisatrice qui s’investit dans le développement et la reconnaissance de la danse contemporaine africaine outre-Atlantique. Alla Kovgan et Joan Frosch sont les auteurs de précédents films sur cette danse contemporaine africaine, dont Movement (R)evolution Africa, sorti cette année et consacré à huit chorégraphes et compagnies de danse africaine, dont Nora Chipaumire. Nora Chipaumire, une biographie physique évoquera par ailleurs les multiples facettes de la Zimbabwéenne, diplômée d’une école de droit, formée à la danse dans son pays, aux États-Unis, à Cuba et en Jamaïque, et ayant taquiné la mode, ainsi que la radio comme « DJ-animatrice ». Le film s’achèvera sur « mon départ du Zimbabwe, (que) j’ai quitté en 1999. C’est un tournant de ma vie, et de ma décision d’être une artiste », indique-t-elle.
Nora Chipaumire, 42 ans, est une danseuse contemporaine zimbabwéenne établie aux États-Unis. À la demande de deux réalisateurs – une Russe et un Britannique –, elle va « danser » sa vie, marquée par « l’absence d’hommes » et des relations heurtées avec l’autre sexe.
Le film, intitulé Nora Chipaumire, une biographie physique, est en préparation et la danseuse peaufine...