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CINEMA - « I’m not there », un film de Todd Haynes, inspiré de la musique et de la vie du chanteur folk US Bob Dylan se réincarne en femme à la 64e Mostra

Bob Dylan renaissait hier à la 64e Mostra, dans l’intrigant et virtuose « I’m not there » de Todd Haynes, le premier film à évoquer la vie du légendaire chanteur folk américain avec un parti pris original : l’incarner en plusieurs acteurs différents, dont une femme. Les deux tiers des vingt-trois films en compétition pour le Lion d’or ont été projetés depuis l’ouverture du festival (29 août-8 septembre), et l’un des plus ambitieux est sans conteste I’m not there. Multiforme et déroutant, ce film, « inspiré par la musique et les multiples vies de Bob Dylan » selon l’inscription liminaire, débute avec l’image du corps du chanteur allongé sur une table d’autopsie, avant de suivre ses multiples incarnations, sous les traits du jeune Marcus Carl Franklin, puis de Ben Wishaw, Christian Bale, Heath Ledger, Richard Gere et... Cate Blanchett. Dylan, qui n’apparaît jamais sous son propre nom, est d’abord un petit orphelin noir en fugue dans les années 50 au Missouri, qui chante les poignantes chansons qu’il compose à la guitare, puis un Arthur Rimbaud hirsute, interrogé face à la caméra par la police. Suivent notamment un ex-chanteur devenu prêcheur dans les années 80, un musicien égoïste qui dans les années 70 néglige l’amour de sa femme peintre (Charlotte Gainsbourg), et en guise d’épilogue, un solitaire qui vit dans une forêt bientôt rasée pour faire place à une autoroute, à une époque inconnue. Mais les scènes les plus marquantes de cet intrigant kaléidoscope de plus de deux heures sont celles où une Cate Blanchett androgyne prête ses traits à Dylan, dans une reconstitution psychédélique en noir et blanc des années 70. Le film passe constamment d’un personnage, d’une époque et d’une photographie, d’un genre (documentaire, fiction, émission télé...) à l’autre avec une fluidité, une fantaisie et une créativité visuelle inouïes et évoque avec humour et au second degré, quatre décennies de l’histoire des États-Unis. I’m not there explore ainsi les multiples facettes d’un artiste aussi doué qu’insaisissable, qui sut mieux que quiconque exprimer la protestation de la jeunesse américaine dans les années 60, et en fait un archétype du rebelle. Au départ cinéaste underground réputé, Haynes a été primé au festival du film indépendant de Sundance aux États-Unis et à Cannes où Velvet Goldmine, un film musical où il retraçait l’épopée du glam rock, a reçu le prix de la Meilleure contribution artistique en 1998. Sa notoriété a grandi en 2002 avec les quatre nominations aux Oscars décrochées par Loin du paradis, qui revisitait un chef-d’œuvre du mélodrame des années 50 signé par Douglas Sirk, Tout ce que le ciel permet. « La Graine et le mulet » Hier, La Graine et le mulet, écrit et réalisé par le Français Abdellatif Kechiche, faisait une entrée fracassante dans le palmarès compilé par Ciak, le magazine du festival, devenant le film favori des critiques et du public. Celui-ci porte un regard chaleureux sur une famille franco-arabe d’origine modeste, dont le père, vieil ouvrier licencié par les chantiers navals de Sète, décide d’ouvrir un restaurant sur un bateau. Servi par le jeu bouleversant d’acteurs non professionnels – Habib Boufares, Hafsia Herzi –, La Graine et le mulet dépeint avec délicatesse et humour les liens complexes entre Slimane, le père, séparé de sa femme, ses cinq enfants, sa nouvelle compagne et la fille de celle-ci, la fière et loyale Rym. La place de la communauté franco-arabe dans un contexte économique tendu en France est finement analysée par Kechiche, auteur de La faute à Voltaire, qui reçut le Lion d’or de la première œuvre en 2000.
Bob Dylan renaissait hier à la 64e Mostra, dans l’intrigant et virtuose « I’m not there » de Todd Haynes, le premier film à évoquer la vie du légendaire chanteur folk américain avec un parti pris original : l’incarner en plusieurs acteurs différents, dont une femme.
Les deux tiers des vingt-trois films en compétition pour le Lion d’or ont été projetés depuis l’ouverture du...