Changes et Bourses La Bourse de Beyrouth s’enfonce dans la déprime

La Bourse de Beyrouth a terminé la séance d’hier quasiment déprimée, les opérateurs restant prudents au sujet de la situation politique intérieure qui inhibe toute initiative envers les placements en actifs libanais. Les investisseurs sont demeurés dans l’expectative concernant l’évolution de la situation dans le pays au lendemain d’un Conseil des ministres affirmant qu’il possédait des informations au sujet de menaces à l’encontre de plusieurs personnalités politiques et diplomatiques. Cela étant et compte tenu aussi d’autres informations faisant état de préparatifs de l’opposition pour se livrer à de nouvelles mesures d’escalade, comme la réactivation du sit-in dans le centre-ville, le blocage des routes et l’occupation de places publiques à l’approche de la présidentielle, il n’est guère surprenant que le marché s’enfonce davantage dans la morosité, comme le montre le faible volume d’échanges et l’extrême sélectivité des opérations. C’est dans ce contexte que Solidere a continué de battre en retraite, ses actions A et B ayant reperdu 0,13 % et 0,19 % respectivement. Aux bancaires, les actions ordinaires de la Byblos Bank ont fait cavalier seul, progressant de 0,58 %, alors que le restant de la cote tout entière est tombé dans un creux. En effet, l’indice BLOM des valeurs libanaises a clôturé la séance d’hier en très légère baisse de 0,28 point ou 0,02 % à 1 168,97 points, après avoir fluctué entre un plus haut à 1 170,18 points et un plus bas à 1 167,07 points. Ce mouvement ne s’est guère accompagné d’activité avec au total la négociation de 27 828 actions d’une valeur de 219 975 $, dont 12 808 actions A et B de Solidere d’une valeur de 194 361 $. Sur le marché des changes, le dollar est resté confiné dans la même fourchette comprise entre 1 513,75 et 1 514,25 LL, en l’absence de vrais intérêts à l’offre comme à la demande de cette monnaie, selon les milieux cambistes de la place. Fortes baisses des Bourses mondiales Pour ce qui est des marchés boursiers étrangers, ils ont terminé en nette baisse, dans le sillage de Wall Street, dans un mouvement de correction générale après une série de hausses. Ce mouvement a été attribué par les analystes à des statistiques parues hier des deux côtés de l’Atlantique relançant des craintes sur la santé des économies européennes et américaines sur fond de crise des crédits hypothécaires à risques aux États-Unis. L’annonce en Allemagne d’une nouvelle baisse de l’indice IFO mesurant la confiance des chefs d’entreprise et la publication aux États-Unis d’un indice de confiance des consommateurs très faible ont pesé sur la tendance. Cela d’autant que les investisseurs venaient d’apprendre que les prix de logements aux États-Unis ont baissé de 3,2 % sur un an au 2e trimestre 2007. Dans la foulée, l’euro a reculé face au dollar dans des marchés tournés vers le yen. Élie KAHWAGI