Les lecteurs ont voix au chapitre

En 1936, les forces nationalistes espagnoles convergeaient en quatre colonnes vers Madrid, demeurée aux mains des républicains. La radio fasciste annonça que leur cinquième colonne était déjà sur place. Cette manœuvre de guerre psychologique désorganisa la défense en faisant régner la suspicion. Ainsi naquit le terme cinquième colonne pour désigner toute action pouvant déstabiliser un pays. Chez nous, et depuis la guerre de 1975, le recrutement des espions se fait malheureusement dans tous les domaines. Sur le plan militaire, on ne cesse de déplorer, sans les identifier, l'action isolée de certains groupuscules qui sèment le trouble en envoyant des fusées de temps en temps à partir du Sud.
Sur le plan social, les rumeurs ne cessent de s'amplifier, à travers cette cinquième colonne et à cause du cumul de dettes, sur un krach boursier, en l'absence de tout outil de défense qui doit s'adapter en permanence. Ainsi, l'on doit, à l'heure actuelle, faire face à la mondialisation et appréhender les risques. Il y a aussi la lutte contre l'ingérence politique dans les syndicats, influencés par la politique de puissances étrangères et qui prend souvent une tournure dramatique, confessionnelle même, ce qui risque de provoquer la désintégration du pays.
Enfin, à l'approche des élections législatives, on assiste à une sorte de cinquième colonne médiatico-politique qui œuvre à approfondir les dissensions entre loyalistes et opposants, empêchant la création d'un bloc centriste indépendant. Seul point faible de cette cinquième colonne : l'absence de tout programme. Profitons donc de ce point faible pour consolider l'union nationale et en finir pour une fois de toute ingérence étrangère.

Antoine SABBAGHA


C'est avec plein de contradictions et de tergiversations sur le plan politico-social que nous venons d'enterrer l'année 2008. Et c'est face à des questions vitales, préoccupant notre peuple que nos responsables ont d'ores et déjà le devoir d'assumer leurs fonctions afin de renforcer nos espoirs. Certes, on dira que dans la conjoncture actuelle, alors que le Moyen-Orient est en effervescence, notre stabilité dépend probablement des retombées de la crise dans la région. Après des années d'une guerre d'usure, d'invasions et d'occupations successives, notre petit pays qui se veut libre et autonome a pu surmonter toutes les difficultés, et cela grâce au courage du peuple. L'heure présente est au dialogue constructif entre tous les partis représentant notre gouvernement, afin de rectifier les erreurs du passé.
Évitons de replonger dans le cercle vicieux basé sur des critères stéréotypés qui n'aboutiront, on ne peut que le craindre, à aucun consensus sur le plan politique. Préservons nos valeurs en nous basant sur les normes de la vraie démocratie.

Hilda DADOURIAN