Rechercher
Rechercher

Actualités

CIMAISES - Un remarquable créateur de natures mortes à l’honneur en Suisse Fantin-Latour, de la réalité au rêve

La Fondation de l’Hermitage met à l’honneur pour la première fois en Suisse le peintre français Henri Fantin-Latour, qui compte sans doute parmi les talents les plus éminents de la deuxième moitié du XIXe siècle, entre tradition et modernité. Clairement indépendant, Fantin-Latour se laisse difficilement classer dans le panorama artistique de son époque. S’éloignant de la peinture réaliste du milieu du siècle, en particulier de celle de Courbet, dont il fut un temps l’élève, il aspire en définitive au même but que ses contemporains, les impressionnistes, en cherchant à créer une « peinture de la lumière », atmosphérique, dans laquelle l’aspect formel joue un rôle plus important que le motif. Il ne trouve cependant pas les sujets de ses compositions dans la nature, le plein air, mais préfère travailler dans l’intimité de son atelier parisien. Natures mortes et portraits Connu avant tout comme peintre de nature morte, Fantin-Latour est également un excellent portraitiste. Il parvient à exprimer, d’une manière étrangement troublante, le vécu émotionnel de la société bourgeoise de l’époque : l’enfermement dans la morale et les conventions, l’indifférence affective et l’absence de communication. Sans chercher délibérément à se montrer critique envers ses contemporains, le peintre retranscrit de manière froide, sobre et objective ce qu’il voit dans la réalité et privilégie la représentation de figures statiques devant des fonds dépouillés, sans ornements ni accessoires explicatifs, qui confère un air de nature morte à ses portraits. Dans ses natures mortes, Fantin-Latour s’efforce également de montrer les choses telles qu’elles sont en réalité. Il n’est ainsi pas difficile pour le spectateur de reconnaître clairement les fleurs ou les fruits représentés, d’autant plus que, comme les figures, ceux-ci apparaissent généralement devant un fond neutre. Fantin-Latour fait sans aucun doute partie des peintres de nature morte les plus remarquables de l’histoire de l’art occidental. Ses compositions sont toujours agencées de manière à créer un intense sentiment d’harmonie. Sa maîtrise créatrice est si grande qu’il n’a pas à craindre la comparaison avec son modèle Chardin. Laisser libre cours à l’imagination En marge des natures mortes et des portraits, Fantin affectionne également un troisième genre de peinture, qu’il qualifie lui-même de « sujets d’imagination ». Inspiré par Delacroix, sa première idole artistique, il se consacre sa vie durant, mais plus particulièrement vers la fin de ses jours, à la représentation de sujets mythologiques et religieux. Souvent inspirées par des passages musicaux tirés notamment de Wagner, ces scènes sont conçues dans un style très différent, beaucoup plus libre que les portraits et les natures mortes, rappelant souvent Gustave Moreau. Fantin affirmait volontiers à propos de ses créations qu’il rêvait d’une peinture absolue, à l’opposé des natures mortes et des portraits, qui n’ait « de rapport avec rien de la vie ». Avec ces tableaux singuliers, au symbolisme évocateur, Fantin-Latour crée une peinture vibrante, dans l’esprit de la musique. Un impressionnant florilège de prêteurs Conçue par la Fondation de l’Hermitage et présentée en exclusivité suisse, cette rétrospective comprendra une sélection rigoureuse et de haut niveau d’une centaine d’œuvres, abordant tous les aspects de l’art de Fantin-Latour et réunissant, outre une grande quantité de peintures, des pastels, des dessins et des lithographies. Une section historique et biographique ainsi que de nombreux documents visuels originaux seront également présentés. Un important catalogue, reproduisant en couleur la totalité des œuvres exposées, sera publié à l’occasion de cette manifestation. Les œuvres proviennent d’importantes collections publiques françaises telles que le musée d’Orsay et le Petit Palais à Paris, le musée de Grenoble, les musées des Beaux-arts de Bordeaux, Lyon, Pau et Tournai, le palais des Beaux-Arts de Lille, ainsi que du Royaume-Uni, avec des prêts du Bowes Museum à Barnard Castle, du Fitzwilliam Museum à Cambridge, de la Tate et de la National Gallery à Londres et de la Manchester Art Gallery. D’autres institutions prestigieuses comme la National Gallery of Art de Washington aux États-Unis, the Art Institute of Chicago, the Art Gallery of Hamilton au Canada, le Kunstmuseum de Bâle, le Kunsthaus de Zurich, le Göteborg Museum of Art ou encore la Staatliche Kunsthalle de Karlsruhe, ainsi que de nombreux collectionneurs privés garantissent une sélection exceptionnelle et de très haut niveau. Jusqu’au 28 octobre.
La Fondation de l’Hermitage met à l’honneur pour la première fois en Suisse le peintre français Henri Fantin-Latour, qui compte sans doute parmi les talents les plus éminents de la deuxième moitié du XIXe siècle, entre tradition et modernité. Clairement indépendant, Fantin-Latour se laisse difficilement classer dans le panorama artistique de son époque. S’éloignant de la peinture...