Rechercher
Rechercher

Actualités

Le président syrien entame son deuxième septennat en promettant la poursuite des réformes Assad appelle Israël à proclamer solennellement sa volonté de paix

Le président syrien Bachar el-Assad a entamé hier son second septennat en appelant Israël à proclamer solennellement sa volonté d’une paix qui garantisse le retour intégral du plateau occupé du Golan à la Syrie. « Nous ne voulons pas de négociations secrètes. Nous demandons aux dirigeants israéliens de proclamer d’une manière officielle et claire leur désir de paix », a affirmé M. Assad dans un discours devant le Parlement syrien. M. Assad a prêté serment hier pour un second mandat sous les applaudissements des membres du gouvernement. Fils de l’ancien président Hafez el-Assad, Bachar el-Assad, 41 ans, a été réélu président de la République syrienne pour un nouveau septennat le 29 mai avec 97,62 % des voix, lors d’un référendum où il était le seul candidat. « Nous voulons que les dirigeants israéliens avancent des garanties sur un retour total de notre terre. Nous ne pouvons pas engager des négociations sans savoir ce sur quoi nous négocions », a poursuivi le président. Il a réitéré l’exigence de son pays de récupérer le plateau du Golan occupé par Israël en 1967 et annexé en 1981, demandant que la frontière soit délimitée « conformément à la ligne du 4 juin », c’est-à-dire celle précédant la guerre israélo-arabe de 1967. Les pourparlers de paix syro-israéliens sont gelés depuis janvier 2000. Médiation d’un pays tiers M. Assad a également avancé sa vision de futurs pourparlers avec Israël. « Les négociations avec Israël ne devront pas porter sur la terre qui doit nous être restituée. Nous voulons négocier d’autres questions, comme les arrangements sécuritaires », a-t-il dit. M. Assad a par ailleurs évoqué, sans l’identifier, l’existence d’« un pays tiers » qui travaille depuis des semaines pour rapprocher les points de vue entre la Syrie et Israël. Damas « pourrait envoyer un émissaire auprès de ce pays qui mène la médiation » pour y rencontrer des Israéliens. « C’est le maximum que nous pouvons faire », a-t-il souligné. Le 9 juin, le Premier ministre israélien Ehud Olmert avait invité le président syrien à venir négocier directement avec lui, « partout où il le voudra ». « Bachar, vous savez que je suis prêt à mener des négociations directes avec vous et vous savez aussi que c’est vous qui insistez pour ne parler qu’aux Américains », avait affirmé M. Olmert. Une loi sur le multipartisme ? Dans son discours de plus d’une heure, centré sur la politique intérieure, M. Assad a assuré la détermination de son gouvernement à poursuivre les réformes économiques qui constituent « une priorité ». « Les réformes politiques se feront graduellement », a-t-il ajouté, déclarant qu’il envisageait une loi sur le multipartisme. « Nous envisageons une série de démarches dont une loi sur les partis pour consolider la démocratie. » En juin 2005, le parti Baas avait recommandé lors de son congrès général l’adoption d’une loi sur les partis à condition que ceux-ci n’aient pas de base « ethnique, confessionnelle, religieuse ou régionale ». Selon la Constitution, le parti Baas, au pouvoir en Syrie depuis 1963, « dirige la société et l’État ». « Certains bouleversements survenus dans la région ont entravé les réformes envisagées », a toutefois signalé le président syrien, en allusion à l’invasion américaine de l’Irak en 2003. Ces dernières années, nous avons été « confrontés à des défis de taille (...) et à des tentatives d’ingérence dans nos affaires afin que nous renoncions à nos droits », a dit M. Assad, faisant référence aux pressions internationales exercées sur la Syrie. Les États-Unis et l’Union européenne ont gelé leurs relations avec Damas en raison des positions de la Syrie concernant l’Irak et le Liban. En matière économique, Bachar el-Assad a dressé un bilan positif. « L’économie sociale de marché a été adoptée (...). Nous avons promulgué des centaines de décrets et lois (...) en vue de réaliser les réformes préconisées », a déclaré le président syrien. M. Assad s’est félicité du taux de croissance, « de l’ordre de 5,1 % en 2006, et de 6,5 % à 7 %, sans compter le pétrole ». Il a promis pour 2008 des mesures destinées à « améliorer le niveau de vie des citoyens » alors que les rumeurs font état d’une prochaine hausse des salaires. Ce serait la quatrième depuis son accession à la tête de l’État en 2000. Bachar el-Assad a également promis de lutter contre la corruption qui constitue « une entrave aux réformes ». « Il ne fait aucun doute que la corruption touche les hauts cercles de l’État », a déclaré le président. Accorder la nationalité aux Kurdes Le président syrien a, par ailleurs, annoncé que des mesures concrètes allaient être prises pour accorder la nationalité à des Kurdes syriens qui en sont privés. Il a évoqué un « projet de loi en phase d’élaboration ». Selon des responsables de partis kurdes syriens, 225 000 Kurdes sont privés de la nationalité syrienne depuis le recensement de 1962, qui ne les avait pas comptabilisés. Les prochains mois vont déterminer l’avenir de la région, peut-être même celui du monde entier, a enfin déclaré M. Assad.

Le président syrien Bachar el-Assad a entamé hier son second septennat en appelant Israël à proclamer solennellement sa volonté d’une paix qui garantisse le retour intégral du plateau occupé du Golan à la Syrie. « Nous ne voulons pas de négociations secrètes. Nous demandons aux dirigeants israéliens de proclamer d’une manière officielle et claire leur désir de paix », a...