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Washington et Téhéran annoncent la reprise de leurs discussions sur la sécurité

Les États-Unis et l’Iran ont annoncé hier la prochaine reprise de leurs discussions directes sur l’Irak, alors que George W. Bush, pressé de toutes parts de préparer un retrait des troupes américaines de ce pays, veut éviter d’y laisser le champ libre à Téhéran. C’est le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, qui a annoncé cette rencontre le premier, soulignant qu’elle se tiendrait « dans un proche avenir » à la demande de Washington. « Les responsables irakiens ont demandé à l’Iran de participer à une nouvelle rencontre avec les États-Unis. Nous avons demandé que les Américains transmettent leur demande par l’intermédiaire de l’ambassade suisse à Téhéran », a déclaré M. Mottaki. Les deux pays n’entretiennent pas de relations diplomatiques depuis un quart de siècle, et les intérêts des États-Unis sont représentés en Iran par la Confédération helvétique. « Normalement, après la demande officielle des États-Unis pour le second round des discussions, notre réaction est positive et il est probable qu’une nouvelle rencontre ait lieu dans un proche avenir », a-t-il ajouté. Le porte-parole du département d’État, Sean McCormack, a ensuite confirmé ce projet, estimant que « vu la situation en Irak et vu le comportement de l’Iran qui provoque davantage d’instabilité en Irak, ce serait approprié de tenir une autre rencontre face à face » avec l’Iran. Washington souhaite « expliquer directement aux autorités iraniennes que si elles veulent voir émerger un Irak plus stable, plus sûr et plus paisible, ce qu’elles disent vouloir, leur comportement doit changer », a ajouté le porte-parole. L’organisation de la rencontre, la seconde en deux mois, est en cours de discussion et aucune date n’a encore été fixée, a-t-il poursuivi. Les États-Unis et l’Iran ont eu le 28 mai à Bagdad leurs premiers entretiens officiels de haut niveau depuis la rupture de leurs relations diplomatiques en 1980. Ils avaient été menés par l’ambassadeur des États-Unis en Irak, Ryan Crocker, et son homologue iranien, Hassan Kazemi Qomi, mais n’avaient pas permis de grandes avancées sur les points de litige entre les deux pays. Les États-Unis accusent notamment l’Iran d’aider les groupes extrémistes en Irak en leur fournissant entraînement et explosifs. Téhéran affirme que le départ des forces américaines d’Irak est la première condition au rétablissement de la sécurité chez son voisin. Washington accuse Téhéran de fournir à des groupes insurgés des armes de type EFP, capables de percer les blindages, qui font de nombreuses victimes parmi les soldats américains. L’armée américaine a annoncé samedi avoir découvert un champ de lance-roquettes et 34 roquettes de fabrication iranienne près d’une base américaine, récemment prise pour cible, au sud de Bagdad. Le régime iranien « doit cesser de soutenir les milices confessionnelles qui exacerbent les tensions confessionnelles, (...) et cesser de soutenir les réseaux de poseurs de bombes qui représentent une menace pour nos forces », a répété cette semaine M. McCormack. « L’Iran peut jouer un rôle positif et responsable en Irak. Les Iraniens disent que c’est ce qu’ils veulent. Jusqu’ici, nous ne l’avons pas constaté », a-t-il ajouté. Cette reprise du dialogue entre Américains et Iraniens est annoncée alors que la télévision d’État iranienne doit diffuser aujourd’hui et demain des « déclarations » d’Irano-Américains accusés d’action contre la sécurité de l’État iranien et détenus depuis mai. Les déclarations de l’universitaire irano-américaine Haleh Esfandiari et du sociologue Kian Tajbakhsh seront diffusées dans le cadre d’un programme intitulé Au nom de la démocratie. Mais la justice iranienne a affirmé hier que ces « déclarations » ne sont pas des confessions légales, insistant sur le fait qu’ils (Haleh Esfandiari et Kian Tajbakhsh) parlent en tant qu’« experts ».


Les États-Unis et l’Iran ont annoncé hier la prochaine reprise de leurs discussions directes sur l’Irak, alors que George W. Bush, pressé de toutes parts de préparer un retrait des troupes américaines de ce pays, veut éviter d’y laisser le champ libre à Téhéran.
C’est le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, qui a annoncé cette rencontre le...