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Actualités - CHRONOLOGIE

Affaire Litvinenko - La Russie laisse entendre que ses représailles viseront des fonctionnaires Moscou promet une riposte « ciblée » après l’expulsion par Londres de quatre diplomates russes

La Russie a promis hier une riposte « ciblée » après la décision de Londres d’expulser quatre de ses diplomates dans l’affaire Litvinenko, tout en assurant qu’elle ne viserait ni les touristes ni le monde des affaires. «Notre réaction sera ciblée et adéquate et les autorités britanniques en seront très prochainement officiellement informées », a annoncé le vice-ministre des Affaires étrangères Alexandre Grouchko sur la chaîne d’information russe Vesti 24. Alors qu’experts et responsables politiques russes s’attendent à une expulsion de diplomates britanniques par la Russie, riposte habituelle dans ce genre de crise, Moscou a choisi de faire durer le suspense sur ses intentions tout en suggérant que ses représailles viseraient des fonctionnaires. « On va prendre complètement en considération les intérêts des simples citoyens, touristes, milieux culturels, scientifiques et d’affaires. Nous ne voulons pas qu’ils pâtissent d’actions politiques de Londres », a-t-il dit. Des analystes à Londres et Moscou prédisent aussi des problèmes pour les ONG britanniques, une pression accrue sur le British Council (centre culturel) et une mise à l’écart des sociétés britanniques dans les futurs contrats en Russie. Des représailles de la part de la Russie ne seraient pas « justifiées », a affirmé pour sa part un porte-parole du Foreign Office à l’AFP. Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Miliband, a annoncé lundi l’expulsion de quatre diplomates après le refus de Moscou d’extrader le principal suspect du meurtre d’Alexandre Litvinenko, agent russe devenu opposant au Kremlin, décédé à Londres en novembre 2006. « Si la partie russe avait pris la voie choisie par Londres, je pense qu’à l’ambassade de Grande-Bretagne à Moscou il manquerait aujourd’hui 80 diplomates », a poursuivi M. Grouchko. Une allusion au refus de Londres d’extrader l’homme d’affaires russe Boris Berzovski et l’émissaire en Europe du défunt président tchétchène indépendantiste Aslan Maskhadov, Akhmad Zakaïev, qui ont tous deux obtenu l’asile politique en Grande-Bretagne et que Moscou réclame. Une réaction virulente de Moscou apparaît d’autant plus prévisible que la Russie ne cesse de hausser le ton ces derniers temps dans ses relations avec l’Ouest, que ce soit sur le bouclier antimissile américain, l’extension de l’OTAN à ses frontières ou le dialogue avec l’UE. Moscou a d’ailleurs appelé les pays de l’Union européenne à ne pas se laisser « instrumentaliser », alors que les relations UE-Russie sont déjà ternies par un contentieux russo-polonais sur la viande. « Nous espérons que le bon sens l’emportera dans l’UE et que ses membres ne se laisseront pas aller à de nouvelles tentatives de transformer les relations entre la Russie et l’UE en une sorte d’instrument servant à des buts politiques unilatéraux », a déclaré M. Grouchko. « Guerre diplomatique » Pour la presse russe, en décidant d’expulser quatre diplomates et de revoir sa coopération avec la Russie dans le domaine des visas, Londres a déclaré une « guerre diplomatique » à la Russie. La presse britannique a soutenu pour sa part la décision de Londres, tout en mettant en garde contre une impasse aux relents de guerre froide. « La confrontation n’est dans l’intérêt de personne. Autoriser des meurtres dans les rues de Londres ne l’est pas plus », a commenté le Guardian (centre gauche). Le principal suspect de l’assassinat de Litvinenko, Andreï Lougovoï, un ex-membre du KGB reconverti dans les affaires à Moscou, a continué pour sa part à afficher la même décontraction, comme indifférent à la tempête diplomatique autour de sa personne. « En ce qui me concerne, la décision de la Grande-Bretagne n’a aucun effet sur ma vie. J’ai ma famille, mes affaires en Russie et je n’ai aucune intention d’aller où que ce soit, je me sens bien ici », a-t-il déclaré dans une interview publiée hier dans le quotidien russe Izvestia.



La Russie a promis hier une riposte « ciblée » après la décision de Londres d’expulser quatre de ses diplomates dans l’affaire Litvinenko, tout en assurant qu’elle ne viserait ni les touristes ni le monde des affaires.


«Notre réaction sera ciblée et adéquate et les autorités britanniques en seront très prochainement officiellement informées », a annoncé le...